Le coup de l'aiguille, ou coup de l'aiguillage, est une combinaison du jeu de dames qui force l'adversaire à prendre une pièce dans une seule direction alors qu'il pouvait espérer la prendre de deux façons.
La dénomination de ce coup date au moins de 1944 et fait allusion à l'aiguillage d'un chemin de fer, également appelé aiguille[1],[2].
Il s’agit, quand l’adversaire a le choix de prendre la même pièce dans deux directions, de jouer contre la pièce qui va se faire prendre, pour ne laisser qu'une seule possibilité de prise à l'adversaire. Le mouvement caractéristique, au deuxième temps de l'animation ci-contre, est 32-27 suivi de la prise imposée (26x17).
C'est toutefois la définition moderne du coup de l'aiguille[4],[5],[6].
Définition moins restrictive que l'originale mais suffisante pour identifier le coup de l'aiguille parmi de nombreux mécanismes[7],[8].
Dans la description de Coutelan et Cantalupo, reprise chez Polydor et Faugeret[9],[10], le coup de l'aiguille commence au début de l'animation, car « ce coup pratique […] fait partie du répertoire classique des coups en jouant »[11].
Les auteurs détaillent ainsi le mécanisme complet : « Sur une attaque adverse, on donne une deuxième prise à l'adversaire, prise inacceptable parce que visiblement perdante ; à la suite de la prise forcée, l'adversaire se trouve à nouveau en prise dans deux directions, c'est alors qu'un pion blanc vient obstruer une des deux voies (pion blanc 32 dans le motif […]) pour aiguiller les noirs dans une seule direction qui leur sera, d'ailleurs, fatale. »[11].
Le coup de l'aiguille, dans sa forme élémentaire, est notamment utilisé dans l'une des trois variantes du coup Raman[12].
Daniel Lanfrey, « Le coup Raman », sur www.jeudedames-rhonealpes.fr.
Rodolphe Cantalupo, Les Dames : cours théorique et pratique du jeu de dames, Le Triboulet Monaco, , 1re éd., 145 p..
Rodolphe Cantalupo et Louis Coutelan, Tous les thèmes du Jeu de Dames, Le Triboulet Monaco, (ASINB00185X8VO).
René Polydor, Pour mieux jouer aux Dames, Bornemann, , 5e éd. (1re éd. 1972), 77 p. (ISBN2851822292).
Claude Fougeret (en collaboration avec Pierre Lucot, Germain Avid, Jean Gamen, Johann Friedrich Moser), Incroyable… mais vrai - les blancs jouent… et gagnent : Répertoire des coups au jeu de dames, Claude Fougeret, , 20 p..
↑Cantalupo 1945, p. 96. « Coup de l'Aiguillage. ». N.D.L.R. « Copyright 1945 » en page 6 mais « Dépôt Légal Imprimeur - 4e Trimestre 1944 »
↑Coutelan 1947, p. 44. « […] c'est alors qu'un pion blanc vient obstruer une des deux voies […] pour aiguiller les noirs dans une seule direction […] »
↑Coutelan 1947, p. 44. « COUP DE L'AIGUILLE Fig. 49 Schéma d'après Barteling (1920) »
↑Lanfrey1. « Le coup de l’aiguille ou aiguillage. Il s’agit, quand l’adversaire a deux directions de prise, de coller contre notre pion pour l’obliger à prendre dans le sens qui nous intéresse. »
↑Doubovy 2019, p. 114. « Le coup de l'aiguillage Une pièce soutient une autre alliée et dirige sa prise par l'adversaire.' »
↑Fougeret 1974, N.D.L.R. Faisant suite au diagramme n°9c « l'aiguillage », le diagramme n°9d « forcé avec tortillard » reprend l'idée d'une première prise forcée. L'autre point commun, le pion blanc qui impose par 38-32 la prise unique (22x31) n'est qu'au troisième temps, sur la variante. Noirs : 3 7 12 13 14 15 16 18 21 22 23 25 Blancs : 24 27 29 32 33 34 38 42 43 44 47 48 Solution: « 32-28,28(33)22,37,20,30 si (23)32,20 ».