L'appellation coup russe apparaît en 1922[4] et désigne le fait d'offrir d'un seul coup trois pièces en arc de cercle, généralement trois pions. Le pion déclencheur venant se coller à la pièce noire prenante.
Un tel sacrifice n'est pas courant au jeu de dames, car il est coûteux et plus facile à deviner pour l'adversaire qu'une succession d'offres.
Cette prise, en dessinant sur le damier un U carré, est toutefois assez inattendue.
Surtout si elle introduit une prise majoritaire, ce qui est souvent le cas[5].
Le principe est analogue dans le coup Beets et le coup du cheval mais avec d'autres offres de trois pions.
Le coup russe est l'élément principal d'une variante du coup de Jarnac[6],[7] appelée parfois « coup franco-russe »[8]. Illustré par le mouvement 27-21 de la première animation.
Cette rafle en arc de cercle est très souvent présente dans le coup royal mais son déclenchement se fait principalement par l'ouverture d'une trappe, ce qui n'est pas caractéristique du coup russe.
L'influente littérature néerlandaise, indépendamment des sources francophones[10],
utilise depuis 1955 l'appellation « Russische slag » (coup russe) pour désigner une combinaison ayant comme prérequis l’enchaînement du centre adverse[9].
Autrement dit quand le pion noir de la case centrale 23 est pris en « tenailles » par les pions 28 et 32 d'un côté et 29 et 34 de l'autre. Voir seconde animation.
Après le déclenchement du coup, les Blancs choisissent de capturer ce pion 23.
C'est maintenant au tour de l'adversaire d'avoir un choix de prise, mais l'une d'elle (12x23) est immédiatement perdante par le coup du tiroir.
Les Noirs jouent donc (13x22).
À l'issue des échanges, l'idée est de combiner avec le pion adverse arrivé en 27. En sachant que la case 13, maintenant libérée, permet parfois le passage d'une rafle.
Liens externes
[vidéo] Jeux de Dames -Draughts- Belles Combinaisons, « La Combinaison russe » (à 1 min 18 s), sur YouTube, .
Bibliographie
Daniel Lanfrey, « Le coup russe », sur www.jeudedames-rhonealpes.fr.
Daniel Lanfrey, « Coups russes », sur www.jeudedames-rhonealpes.fr.
Jacques Léchalet, Traité complet du jeu des Dames, S. Bornemann, (1re éd. 1922), 32 p..
Rodolphe Cantalupo et Louis Coutelan, Tous les thèmes du Jeu de Dames, Le Triboulet Monaco, , 154 p. (ASINB00185X8VO).
Claude Fougeret (en collaboration avec Pierre Lucot, Germain Avid, Jean Gamen, Johann Friedrich Moser), Incroyable… mais vrai - les blancs jouent… et gagnent : Répertoire des coups au jeu de dames, Claude Fougeret, , 20 p..
(nl + fr) Arie van der Stoep, Alle typezetjes. Tous les coups pratiques, van der Stoep, , 2e éd. (1re éd. 2002), 232 p. (ISBN9070871297).
(nl) Freek Raman, combineren op het dambord, Breughel, , 128 p..
Daniel Lanfrey et Gérard Rajaut, Tactique au jeu de Dames (4 tomes), Longechenal, Lanfrey, , 200 p..
Notes et références
↑Lanfrey. « Le coup russe : donner 3 pions d’un coup de cette manière (en arc de cercle). »
↑Stoep 2013, p. 23. « RUSSISCHE SLAG = slagzet die mogelijk wordt wanneer een speler zijn tegenstander in een kettingstelling heeft genomen » N.D.L.R. Traduction : « COUP RUSSE = Combinaison qui devient possible quand un joueur domine son adversaire enchaîné. »
↑Léchalet 1922, p. 23. N.D.L.R. : Léchalet, après avoir reproduit le coup de Jarnac de Manoury, décrit « Le coup russe. » avec la position suivante Noirs : 11 12 D13 16 20 24 Blancs : 22 27 28 29 43 44 Solution : 43-39 (24x33) 22-17 (12x23) 39x8 B+
↑Coutelan 1947, « COUP RUSSE », N.D.L.R. : Reprenant la position de Léchalet : « Ce mécanisme s'apparente à celui du "Coup de Jarnac", puisqu'il utilise la lunette fermée ; il n'en diffère que par la prise de trois pièces en forme de pied de poule », p. 48.
↑Doubovy 2019, p. 3 et 23. « Sous-famille du coup de Jarnac :
[…] Le coup franco-russe », « Le coup franco-russe : Placement du deuxième chaînon. Jeu mutuel de prise majoritaire en coup russe entre le premier et le deuxième chaînon. »
↑Stoep, p. 184. « Onafhankelijk der Franse bronnen bedacht Raman de naam Russische slag voor de actie 27-22 […] » N.D.L.R. Traduction : « Indépendamment des sources françaises, Raman a trouvé le nom de "Coup russe" […] »