Bataille de La Roche-sur-Yon (1794)

Bataille La Roche-sur-Yon
Description de cette image, également commentée ci-après
La Roche-sur-Yon, gravure de Thomas Drake, vers 1850.
Informations générales
Date
Lieu La Roche-sur-Yon
Issue Victoire républicaine
Belligérants
Drapeau de la France République française Drapeau de l'Armée catholique et royale de Vendée Vendéens
Commandants
• Martial François Athanase Charette de La Contrie
Forces en présence
1 400 hommes[1] 1 200 hommes[1]
Pertes
Quelques morts[2]
20 blessés[2]
Inconnues

Guerre de Vendée

Batailles

Coordonnées 46° 40′ 10″ nord, 1° 25′ 07″ ouest
Géolocalisation sur la carte : France
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Bataille La Roche-sur-Yon
Géolocalisation sur la carte : Pays de la Loire
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Bataille La Roche-sur-Yon

La deuxième bataille de La Roche-sur-Yon a lieu le lors de la guerre de Vendée. Elle s'achève par la victoire des républicains qui repoussent une attaque des Vendéens contre la ville de La Roche-sur-Yon.

Prélude

Le , le général royaliste François Athanase Charette de La Contrie est attaqué aux Lucs-sur-Boulogne par la colonne infernale du général Cordellier[3]. Les Vendéens repoussent l'offensive mais plusieurs centaines de villageois des Lucs, hommes, femmes et enfants, sont massacrés par les républicains[3]. Après avoir repoussé Cordellier sur Legé, Charette abandonne les Lucs et se porte au château du Pont-de-Vie, dans la commune du Poiré-sur-Vie, pour y passer la nuit[3]. Le 1er mars, alors que Cordellier réinvestit les Lucs et commet de nouvelles tueries, Charette lance une attaque contre la petite ville de La Roche-sur-Yon[3].

Forces en présence

D'après les mémoires[A 1] du chef vendéen Lucas de La Championnière, Charette ne dispose alors sous ses ordres que de 1 200 hommes[5]. Martial, le commandant républicain de la garnison de La Roche-sur-Yon, estime quant à lui dans son rapport[A 2] le nombre des assaillants à 3 000[1],[2]. Concernant ses propres forces, il n'affirme n'avoir à sa disposition que 1 400 hommes au plus[1], sans inclure ses postes de 450 hommes[2]. Parmi ceux-ci figurent notamment le 94e régiment d'infanterie et le 4e bataillon de volontaires de la Charente[1],[2].

Déroulement

L'attaque de La Roche-sur-Yon débute à seize heures, au nord du bourg[1],[2]. Le capitaine Martial fait aussitôt mettre 1 200 hommes en ligne de bataille[2]. D'abord indécis, le combat finit par tourner à l'avantage des républicains[2],[4]. D'après Lucas de La Championnière, le corps de l'armée vendéenne ouvre le feu par erreur sur l'avant-garde de Louis Guérin[6]. Celle-ci recule alors et provoque la déroute des hommes de Charette[6]. De son côté, Martial affirme qu'après une heure de fusillade, il donne l'ordre au 94e régiment d'infanterie, au 4e bataillon de volontaires de la Charente et à quelques autres détachements de battre la charge et d'attaquer à la baïonnette[1]. Cette manœuvre met alors totalement en fuite les combattants vendéens désorganisés[1],[7].

Pertes

Les pertes vendéennes ne sont pas connues, mais le commandant Martial assure qu'elles sont « considérables »[2]. Concernant ses forces, il affirme ne déplorer que quelques morts et vingt blessés[2]. Lucas de La Championnière rapporte quant à lui que tous les blessés vendéens transportés sur des charrettes sont sabrés par des hussards[4].

Conséquences

D'après Lucas de La Championnière, l'armée vendéenne se scinde en deux pendant la déroute, une partie est poursuivie par les patriotes jusqu'à Saint-Sulpice-le-Verdon, au nord de La Roche-sur-Yon, et ne retrouve le groupe de Charette que huit jours plus tard[4]. L'auteur royaliste Le Bouvier-Desmortiers affirme quant à lui que Charette se replie sur Venansault et Maché, à l'ouest de La Roche-sur-Yon, tandis que l'autre groupe est poursuivi par le général Nicolas Haxo[6]. Cependant cette hypothèse est hautement improbable pour l'historien Lionel Dumarcet : Haxo est à Machecoul à la date de ce combat et Lucas de La Championnière ne fait aucune mention de la présence de ce général[6].

Le 3 mars, les républicains se retirent du bourg de La Roche-sur-Yon, qu'ils incendient derrière eux[6],[8].

Notes et références

Notes

  1. « Dès le lendemain nous marchâmes sur la Roche-sur-Yon. La première attaque fut vive, les républicains firent de leur côté bonne contenance. Cependant on apercevait dans leur camp des préparatifs de départ. Notre corps d'armée arriva dans ce moment et prenant une mauvaise position fit feu sur l'avant-garde. L'avant-garde recula pour se mettre à l'abri et il s'ensuivit une déroute assez complète. Notre armée, dans sa fuite, se partagea en deux ; celle qui n'avait plus le Général pour guide fut poursuivie pendant vingt-quatre heures depuis la ligne où elle s'était retirée jusqu'à Saint-Sulpice. Tous les blessés que nous avions sur des charrettes furent sabrés par les hussards. Ce ne fut qu'au bout de huit jours qu'elle put retrouver le Général[4]. »

    — Mémoires de Pierre-Suzanne Lucas de La Championnière.

  2. « Le 1er. mars sur les quatre heures du soir, je fus attaqué inopinément par près de trois mille brigands. J'avais à ma disposition quatorze cent hommes au plus, sans y comprendre mes postes de quatre cent cinquante hommes. Aussitôt l'alerte donnée, douze cents hommes de ma troupe se mirent en bataille comme ils purent ; le feu s'engagea vivement de part et d'autre pendant une heure consécutive. Voyant que l'ennemi faisait une vigoureuse résistance, j'ordonnai au 94e. régiment, au 4e. bataillon de la Charente-Inférieure et à quelques autres détachemens de droite et de gauche, de battre la charge et de marcher dessus, ce qui fut exécuté sur-le-champ avec succès et l'ennemi fut mis en pleine déroute. Notre perte dans cette journée a été de quelques hommes tués et vingt blessés, celle de l'ennemi a été considérable[2]. »

    — Rapport du capitaine Martial, le 2 mars à La Roche-sur-Yon.

Références

  1. a b c d e f g et h Dumarcet 1998, p. 328-329.
  2. a b c d e f g h i j et k Savary, t. III, 1825, p. 266.
  3. a b c et d Dumarcet 1998, p. 326-328.
  4. a b c et d Lucas de La Championnière 1994, p. 82.
  5. Dumarcet 1998, p. 328.
  6. a b c d et e Dumarcet 1998, p. 334.
  7. Gabory 2009, p. 393.
  8. Chassin, t. IV, 1895, p. 358.

Bibliographie