La bataille du château d'Aux se déroule le lors de la guerre de Vendée. Elle s'achève par la victoire des républicains qui repoussent l'attaque des Vendéens contre le château d'Aux, dans la commune de Saint-Jean-de-Boiseau, aujourd'hui sur celle de La Montagne.
L'attaque débute à dix heures et demie du matin[5],[3]. Une longue fusillade oppose les républicains, protégés par les murs de l'enceinte, et les Vendéens, dissimulés derrière les arbres environnants[4]. L'unique canon des insurgés est d'un trop faible calibre pour ébrécher les murs[4]. Côté républicain, les batteries de la fonderie d'Indret, située en contrebas du château d'Aux, repoussent les assaillants sur certains points[2],[5].
Après plusieurs heures de combat, La Cathelinière est blessé à l'épaule[2],[4],[3]. Privés de leur chef, les Vendéens abandonnent le combat et se retirent en bon ordre sur Port-Saint-Père sans être poursuivis[4],[3]. Les combats cessent à quatre heures du soir[5],[3].
Pertes
Dans ses mémoires, Pierre-Suzanne Lucas de La Championnière écrit que les Vendéens ont douze morts et beaucoup de blessés dangereusement[4]. Le représentant Gillet déclare quant à lui que les républicains ont un mort et trois blessés légers, dont le chef de bataillon Martin, tandis que les « brigands » laissent un grand nombre de morts et de blessés, ainsi que des prisonniers[5].
« Le chef des brigands, Cherette avait annoncé qu'il viendrait hier troubler la fête de la république à Nantes et à Paimbœuf, en faisant attaquer ces deux villes à la fois. On était bien disposé à le recevoir; mais ses menaces ne se sont point réalisées, et la fête a été célébrée Nantes au milieu de l'allégresse publique.
Le château-d'Eau seul a été attaqué par environ six mille hommes. Ce poste est très-difficile à défendre; il est situé sur la rive gauche de la Loire, sur une hauteur qui domine la fonderie nationale d'Indret; il est gardé par 70O hommes d'un bataillon de la Loire-Inférieure, et un détachement de celui de la Manche.
L'attaque a commencé à dix heures et demie, et a duré jusqu'à quatre heures du soir. Le général Dubouchade, inspecteur d'artillerie, qui en avait été prévenu , se rendit dès le matin de Nantes à Indret ; il arriva au moment de l'attaque ; il fit jouer les batteries d'Indret; elles firent bientôt taire celles des brigands, qui furent forcés par-là d'abandonner d'abord trois des points sur lesquels ils dirigeaient leur attaque.
Ils se réunirent alors sur un quatrième point, ou les batteries ne pouvaient les atteindre; mais ils ont été repoussés vigoureusement par nos troupes , qui se sont battues avec beaucoup de valeur et de courage. Les brigands ont eu dans cette affaire un grand nombre de morts ou de blessés. On leur a fait plusieurs prisonniers; nous n'avons perdu qu'on seul homme tué; trois ont été blesses légèrement; de ce nombre est le citoyen Martin, chef du bataillon de la Loire-Inférieure, et commandant du poste[5]. »
« M. de la Cathelinière ennuyé du voisinage des troupes du château d'Aux résolut enfin d'en former l'attaque. La prise de ce petit poste était plus importante qu'on ne semblait le croire : maîtres des hauteurs où il est situé, sous eussions intercepté les vivres qu'on conduisait à Nantes et le château d'Indret étant infiniment plus bas n'aurait pu faire une longue résistance. Mais nous avions laissé passer le vrai moment de l'attaquer, c'était le jour du siège de Nantes. La garnison isolée et ignorant ce qui se passait dans la ville assiégée se serait sûrement rendue si on l'avait un peu pressée. M. de la Cathelinière craignit de dépenser le peu de poudre qu'il avait et de ne pouvoir, après, défendre son poste dans le cas d'un mauvais succès. Quoique ses moyens fussent toujours aussi faibles, à la prière de tous les gens du pays, on marcha sur le château d'Aux avec une pièce de 4 seulement. La garnison était de 600 hommes et suffisait pour garder une enceinte entourée de murs très forts, impénétrables à nos faibles boulets. Nous approchâmes fort près des murailles ; Lapierre qui avait été domestique dans la maison s'avança lui seul pour enfoncer une porte, mais un mur de terre l'appuyait ; nous tirâmes grand nombre de coups de fusil et nous nous dîmes force injures de part et d'autre ; les républicains à couvert bravaient nos coups ; il n'en était pas ainsi de nous : quoique garantis par les arbres environnants, il en tombait toujours quelques-uns. M. de la Cathelinière voulant visiter un endroit qu'il croyait favorable fut blessé à l'épaule ; personne n'était dans le cas de le remplacer, on ne s'obstina pas davantage et nous reprîmes tranquillement le chemin du Port-Saint-Père sans que la garnison osa sortir. Nous eûmes douze hommes tués et beaucoup de blessés dangereusement[4]. »
Jean Julien Michel Savary, Guerres des Vendéens et des Chouans contre la République, t. II, Paris, Baudoin Frères, Libraires-éditeurs, , 515 p. (lire en ligne).