Le Rassemblement pour la République (RPR) est un parti politiquefrançais ayant existé entre 1976 et 2002 qui résulte essentiellement d’un changement de nom de l’UDR qui l’avait immédiatement précédé et disparaît concomitamment.
Ce changement de nom du mouvement gaulliste s’effectue sous l'impulsion de Jacques Chirac — qui le préside jusqu'en 1994 —, alors en conflit avec le président Valéry Giscard d'Estaing. Le RPR est avec l'UDF la principale force d'opposition lors des deux septennats de François Mitterrand (1981-1995).
Participant aux deux premières cohabitations (1986-1988, 1993-1995), il soutient avec succès Jacques Chirac aux élections présidentielles de 1995 et 2002.
Le RPR s'inscrit dans une histoire longue de différents partis gaullistes ou proches des majorités gaullistes. Ces partis ont servi de plateformes électorales pour de Gaulle et ont cherché à rassembler des groupes sociaux différents (gaullistes de droite, gaullistes de gauche, anciens résistants venant de différents milieux sociaux).
Il est possible de distinguer plusieurs périodes dans l'histoire des mouvements gaullistes. La première inclut la IVe République, époque de succès, puis de déclin du gaullisme politique, avec les formations suivantes :
Le Rassemblement du peuple français (RPF) est le mouvement gaulliste le plus important durant cette période avant d'être mis en sommeil en 1955. Refusant de se positionner dans le clivage droite-gauche bien que souvent classé à droite, il est la seule formation de l'histoire du gaullisme lancée par le général de Gaulle. Visant à défendre les propositions développées par son fondateur dans son discours de Bayeux de 1946, il est le principal parti politique d’alors, aux côtés du Parti communiste français. Résolument hostile à la IVe République, il défend le renforcement des prérogatives du pouvoir exécutif, ainsi qu’un programme souverainiste, anticommuniste et favorable à une troisième voie entre capitalisme et collectivisme.
Avec le retour au pouvoir du général de Gaulle en 1958, de nouveaux partis gaullistes revoient le jour. Ils connaissent un succès électoral significatif, mais d'abord dans le cadre de cartel électoraux avec des partis de droite modérée, centristes et démocrate-chrétiens, puis avec les Républicains indépendants :
L’UNR est le parti politique gaulliste du début de la présidence de De Gaulle, étant fondé sur les cendres du RPF. Pour autant, Charles de Gaulle n'accorde jamais son parrainage direct au parti et refuse qu'il puisse se réclamer de son nom[3].
Après la démission du Général en 1969, l'UDR est le dernier parti gaulliste avant la fondation du RPR. Il est l'ancêtre direct du RPR. Jacques Chirac devient en effet secrétaire de l'UDR avant de le faire changer de nom et d'en faire un parti gaulliste critique envers Valéry Giscard d'Estaing, alors président de la République, et défendant une ligne politique différente du « libéralisme avancé » de Giscard.
L’UNR, l'UDR et le RPR ont leur siège au 123 rue de Lille (7e arrondissement de Paris)[4]. Le journal officiel du parti est La Lettre de la nation Magazine, créé en 1962 et supprimé en 1997[5].
Transformation de l'UDR en RPR
Jacques Chirac annonce sa volonté de rénover l'UDR dans son "discours d'Egletons" le en Corrèze, resté dans les annales car il souligne vouloir le faire sur la base d'un « véritable travaillisme à la française »[6],[7],[8],[9] et dans lequel il « théorise » une critique de gauche de la présidence Giscard[8], discours qualifié de "fondateur"[10], qui a « annoncé, sans aucun doute, la fin d'une certaine époque du mouvement gaulliste »[7].
Il est alors envisagé de rebaptiser le parti gaulliste avec ce mot de travaillisme mais cette hypothèse est finalement exclue lors des assises nationales du parti à la porte de Versailles à Paris le suivant[11], auxquelles participent 50 000 personnes, et au cours desquelles il est décidé que c'est le mot de "rassemblement" qui doit figurer dans la nouvelle dénomination. Ainsi, l'UDR se dissout pour donner naissance au Rassemblement pour la République (RPR). Jacques Chirac en est élu président à 96,52 % des voix, et désigne son ancien directeur de cabinet à Matignon, Jérôme Monod, comme secrétaire général. Lors d'un meeting de 100000 personnes porte de Pantin (Paris XIXe) en février 1977, Chirac dénonce le « capitalisme sauvage » et se différencie des « tenants du libéralisme classique »[8]. Désirant une force politique populaire, il se déplace dans toute la France. Une importante campagne de recrutement est lancée (le RPR compte ainsi 700 000 adhérents à la veille des élections législatives de 1978) et ce nouveau mouvement devient bientôt une puissante machine électorale tant orientée contre l'opposition que contre les « giscardiens », en voulant incarner une voie médiane entre « le programme démagogique de la gauche socialo-communiste » et « les solutions de la droite conservatrice, orthodoxe, classique »[12].
Le parti entend « soutenir une politique fondée sur le respect intransigeant de la souveraineté du peuple et de l'indépendance nationale, de la liberté, de la responsabilité et de la dignité de l'homme » (statuts). Le RPR s'oppose ouvertement à la politique menée par Raymond Barre, au nom de l'héritage gaullien d'intervention de l'État, les ministres doivent souvent avoir recours à l'article 49 alinéa 3 de la Constitution de 1958, qui dispose qu'un texte proposé est adopté si une motion de censure ne recueille pas de majorité[13].
Le RPR livre ainsi d'abord une « critique de gauche » de la présidence de Valéry Giscard d'Estaing qui culmine dans le discours d'Égletons (1978) de Jacques Chirac, lorsque celui-ci fixe au RPR l'objectif d'un « travaillisme à la française »[13],[14] — propos que l'intéressé qualifiera plus tard d'« ânerie » —, avant de passer à une « critique de droite » après la victoire de la gauche à l'élection présidentielle de 1981[15]. En effet, lors d'un meeting de 100 000 personnes à la porte de Pantin le , l'ancien Premier ministre dénonce le « capitalisme sauvage » et affirme que les gaullistes ne doivent pas être confondus avec les « tenants du libéralisme classique » et la « droite » assimilée au giscardisme et au centrisme[16]. Il définit à cette époque le projet gaulliste comme la version française de la social-démocratie[17].
C'est à cette époque que Jacques Chirac lance l'appel de Cochin au ton anti-européen et souverainiste. Il s'agit d'un texte communiqué, le , par Jacques Chirac, alors maire de Paris, président du Rassemblement pour la République, et ancien Premier ministre. Cet appel est signé de Jacques Chirac, mais on en attribue habituellement la paternité réelle à ses deux plus proches conseillers de l'époque, Pierre Juillet et Marie-France Garaud. Ce texte dénonçait notamment la politique « antinationale » de l'Europe fédérale d'un « parti de l'étranger »[18], soit, dans l'esprit du signataire, l'Union pour la démocratie française, parti de centre-droit créé le à l'initiative de Valéry Giscard d'Estaing, alors président de la République.
Dans l'opposition à François Mitterrand
Malgré l'échec du RPR représenté par Jacques Chirac aux élections nationales de 1981, le RPR prend le dessus sur l'UDF dans les sondages.
Le 7 octobre 1981, le « Club 89 » est créé au sein du RPR. Présidé par Michel Aurillac et animé par un fervent « chiraquien », Alain Juppé, il s'agit d'un « laboratoire d'idées » chargé de « préparer un projet politique applicable dans l'environnement de 1989 », mais en réalité véritable « contre-gouvernement » chargé d'élaborer les programmes du parti pour les principales échéances futures : les législatives de 1986 et la présidentielle de 1988.
Chirac fait prendre un virage vers le libéralisme économique initié durant la campagne présidentielle, afin de se poser comme le véritable rempart face au « socialo-communisme » du gouvernement Mauroy et comme une alternative au « libéralisme avancé » de l'UDF qui, selon lui, a déçu en étant trop libéral sur le plan des mœurs et de la sécurité, et pas assez sur le plan économique ; le RPR condamne ainsi par la bouche de Chirac le « trop d'État » dans le domaine économique et social, s'oppose aux nationalisations et prône la fin de la planification et la déréglementation de l'économie, la dénationalisation et la lutte contre la bureaucratie de l'État et la libéralisation du système de protection sociale, selon le modèle de la politique menée à la même époque au Royaume-Uni par le Premier ministre britannique, Margaret Thatcher.
Mais dans le même temps, il défend le renforcement de l'État dans les domaines régalien. Le RPR et Jacques Chirac s'alignent donc sur les mouvements du conservatisme libéral des autres pays d'Europe, et, pour ce faire, abandonne les aspects les plus « gaulliens » sur le plan de la politique étrangère et européenne, n'hésitant pas à défendre devant Ronald Reagan, lors d'une rencontre avec le président américain en janvier 1983, l'idée d'une « défense européenne commune » étroitement liée à l'OTAN. Ces prises de position tendent alors à s'approcher des aspirations des petits entrepreneurs, commerçants, professions libérales, agriculteurs, propriétaires et personnes âgées.
Cette « révolution idéologique » s'accompagne d'un renouvellement et d'un rajeunissement des cadres du RPR, favorisé par le départ ou la mise à l'écart de la plupart des grands « barons du gaullisme » dans la suite de la candidature manquée de Michel Debré. Selon Alain Duhamel, sur les 500 000 militants revendiqués par le RPR, 80 % d'entre eux n'ont jamais adhéré aux différents mouvements qui l'ont précédé dans cette famille politique (UNR puis UDR)[réf. nécessaire]. À la suite des élections municipales de 1983, 48 % des nouveaux maires issus du parti élus à la tête d'une commune de plus de 30 000 habitants ont moins de 43 ans. Parmi ces trentenaires et quadragénaires, figurent Alain Juppé (proche collaborateur de Jacques Chirac à la mairie de Paris, secrétaire général du Club 89, maire du 18e arrondissement depuis 1983 et secrétaire national du parti au redressement économique et social à partir de 1984), Jacques Toubon (maire du 13e arrondissement de Paris en 1983 et secrétaire général du RPR à partir de 1984), Philippe Séguin (maire d'Épinal à partir de 1983 et secrétaire national du parti chargé de la Décentralisation en 1984) ou Nicolas Sarkozy (ex-protégé de Charles Pasqua, président du comité de soutien des jeunes à la candidature de Jacques Chirac à la présidentielle de 1981 et maire de Neuilly-sur-Seine depuis 1983).
Alors que le gaullisme, tout en s'étant imposé comme une force politique de premier ordre sur le plan national, n'avait jamais réussi à percer réellement dans les élections locales (cantonales ou municipales), l'une des premières conséquences du « recentrage » du RPR vers des positions traditionnelles de la droite lui permet de remporter un certain succès lors des élections cantonales de 1982 et aux municipales de 1983. Aux premières, le RPR obtient ainsi le score le plus important jamais obtenu par une formation gaulliste à ce type de scrutin, à savoir 17,9 % des suffrages exprimés au premier tour et 323 nouveaux sièges de conseillers généraux (portant le nombre d'élus départementaux du parti à 495, contre 343 avant l'élection, tandis que le mouvement préside désormais 13 assemblées départementales). Et, à la suite des secondes, le nombre de communes de plus de 30 000 habitants dirigées par le parti chiraquien passent de 15 à 35[13], dont de grandes villes. Une étude statistique montre que la majorité du pays est repassée à droite avec 53,54 % des voix[19][source insuffisante]. Les élections sénatoriales de 1983 consacrent en conséquence cette nouvelle assise locale, puisque le groupe RPR à la chambre haute du Parlement français passe de 41 à 58 sénateurs.
Jacques Chirac, quant à lui, remporte une importante victoire aux municipales de Paris en 1983. Les listes de la majorité parisienne sortante (unissant cette fois-ci l'ensemble de la droite de gouvernement) obtiennent non seulement facilement leur maintien à la tête de la capitale, avec plus des deux tiers (67,3 %) des conseillers de Paris, mais remportent aussi le « grand chelem » en obtenant les vingt mairies d'arrondissement (treize RPR, cinq UDF, dont deux PR, deux CDS et un radical valoisien, et deux CNIP). La fonction de maire de la capitale donne à Chirac les moyens de s'opposer directement à la majorité socialiste et à certains « grands projets présidentiels ». Ainsi, obtient-il que François Mitterrand renonce, le , à son ambition de voir Paris organiser l'exposition universelle de 1989.
Retour du pouvoir avec la première cohabitation
Les élections législatives de sanctionnent le pouvoir socialiste et voient une victoire de la coalition RPR-UDF qui recueille 43,9% des voix. Le RPR défend alors une ligne plus libérale pour contrer la politique socialiste de François Mitterrand, mais aussi pour occuper une position libérale dont l'UDF avait le monopole[13].
Le scrutin proportionnel permet toutefois aux socialistes d'obtenir 31 % des suffrages. La victoire de la droite est par ailleurs incomplète puisqu'elle ne dispose que d'une courte majorité absolue, d'autant plus que les 35 députés du Front national demeurent dans l'opposition. François Mitterrand nomme ainsi Jacques Chirac, tête de file du RPR sorti vainqueur des législatives, Premier ministre. Il espère ainsi le fatiguer et rendre son parti impopulaire en vue de l'élection présidentielle de 1988[réf. nécessaire].
À partir du , les prix, qui pour certains étaient contrôlés depuis 1914 et pour d'autres par une ordonnance de 1945[20], sont libérés. Philippe Séguin, ministre des Affaires sociales, met en œuvre la suppression de l'autorisation administrative de licenciement, votée en octobre 1974 à l'initiative de Jacques Chirac. Le gouvernement lance aussi une vague de privatisations. Elle entraîne une baisse de l'emploi public (1,86 million à 1,36 million de salariés) et rembourse les nationalisations de 1981 : elles avaient coûté 35 milliards de francs, mais leur privatisation rapportent entre 65[21] et 75 milliards de francs. Une réforme des universités est aussi mise en chantier par Alain Devaquet, ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche. Le 11 juillet 1986, le Conseil des ministres adopte son projet. Mais les manifestations de protestation se multiplient (600 000 manifestants le 27 novembre), et le projet est retiré le 8 décembre[22].
Élection présidentielle de 1988 et suites
Le parti reste longtemps centré sur la seule personnalité de Jacques Chirac[23] malgré une certaine hostilité des « barons » toujours attachés à un gaullisme des origines (dont les anciens Premiers ministres Michel Debré et Pierre Messmer, voire Jacques Chaban-Delmas ou encore des « barons » locaux comme le ligérien Olivier Guichard) ainsi que des ministres des gouvernements Barre. L'autorité du président du parti est de plus en plus remise en question, surtout après son échec à l'élection présidentielle de 1988, avec un éloignement progressif de ses anciens lieutenants (d'abord Pierre Juillet et Marie-France Garaud dès la fin des années 1970, puis Charles Pasqua et Édouard Balladur au début des années 1990), certaines dissensions idéologiques, notamment concernant la construction européenne ou la vision économique et sociale et l'arrivée d'une nouvelle génération[24].
La popularité de Dominique Baudis (ancien journaliste et présentateur de télévision devenu maire UDF-CDS de Toulouse en 1983 en succédant à son père, Pierre Baudis) et Michel Noir (récemment élu maire de Lyon) rapporte un certain succès, notamment médiatique, au mouvement[24]. Toutefois, des dissensions apparaissent, en particulier sur l'Europe, où les positions souverainistes de Philippe Séguin s'avèrent incompatibles avec l'approche fédéraliste des centristes. Finalement, la tentative des « rénovateurs » échoue et la liste conduite par Simone Veil aux élections européennes recueille seulement 8,43 % des voix. À l'approche des assises du RPR du début 1990, où pour la première fois la formation gaulliste désigne ses instances dirigeantes à la proportionnelle, Philippe Séguin et les rénovateurs du RPR font alliance avec Charles Pasqua[27] pour « régénérer le RPR » en s'inspirant « du message du général de Gaulle ». Ils sont notamment rejoints dans leur démarche par Franck Borotra, Élisabeth Hubert, Jean de Boishue ou Jacques Kosciusko-Morizet. Tous défendent une ligne souverainiste sur les questions européennes et se réclament d'une position authentiquement gaulliste[réf. nécessaire].
Sentant le danger, Jacques Chirac, qui avait initialement prévu de se tenir au-dessus de la mêlée, s'engage fermement en faisant sien le texte proposé par un des jeunes parlementaires qui lui est resté fidèle, Alain Juppé[23]. Finalement, le courant Pasqua-Séguin obtient 31,68 % des voix lors des assises du RPR au Bourget, le , et Jacques Chirac est réélu président du parti[28].
Opposition au traité de Maastricht
Une nouvelle division apparaît entre partisans d'une ligne pro-européenne et libérale et les défenseurs d'une politique de souveraineté nationale et plus sociale lors du référendum sur le traité de Maastricht du . En effet, Charles Pasqua et Philippe Séguin font tous deux campagne pour le « non » tandis que Jacques Chirac et Édouard Balladur s'engagent fermement pour le « oui »[29].
En 1992, la carrière politique de Philippe Séguin connaît un tournant, lorsqu'il s'engage avec Charles Pasqua pour le « non » au référendum sur le traité de Maastricht, alors que les dirigeants de sa famille politique sont majoritairement en faveur de l'adoption. Fidèle à la tradition gaulliste et attaché à l'implication de l'État dans le domaine social, il estime que le traité européen est une menace pour l'indépendance de la France.
Le , il prononce un discours remarqué à l'Assemblée nationale, dans lequel il pourfend la « logique » fédérale du traité et réclame un référendum[30]. Le présidentFrançois Mitterrand lui donne satisfaction le suivant. Le , ce dernier accepte un débat télévisé avec celui qui est considéré comme le leader du « non », au grand amphithéâtre de la Sorbonne[31].
Malgré la courte victoire du « oui » (tout juste 51 % alors qu'il était pourtant crédité de 70 % au début de la campagne[32]), la notoriété de Philippe Séguin en sort renforcée[33]. Ce dernier poursuit alors, sur un mode plus discret, un lobbying dans les milieux économiques et financiers, pour trouver une solution aux excès de la politique dite du "franc fort", sur fond de dévaluations au sein du système monétaire européen, qui selon lui se traduit par des taux d'intérêt maintenus trop longtemps à un niveau trop élevé[réf. nécessaire].
Gouvernement d’Édouard Balladur
Faisant face à un ralentissement de l'activité économique et donc à un creusement des déficits, le Premier ministre tente de faire des économies. Il lance un vaste emprunt d'État qui connaît un grand succès auprès des épargnants et permet, en mobilisant 110 milliards de francs (contre les 40 milliards escomptés), de soutenir l'activité économie. Cela a cependant pour conséquence un alourdissement de la dette de 25 milliards de francs[34]. Le Premier ministre utilise sa faible marge de manœuvre budgétaire pour aider, par des transferts fiscaux, les entreprises à surmonter la dépression économique[réf. nécessaire]. Durant l'été 1993, quatre réformes structurelles sont adoptées par le gouvernement. Tout d'abord, la durée de cotisation nécessaire pour obtenir sa pension à taux plein est augmentée de dix trimestres. Les retraites sont indexées sur l'indice des prix à la consommation. La création du Fonds de solidarité vieillesse est décidée, afin de simplifier administrativement la gestion des retraites. En août, est votée la « loi Pasqua » du , qui durcit les conditions d'entrée et de séjour des étrangers en France par rapport à la précédente « loi Pasqua » de 1986.
Élection présidentielle de 1995
Divisé entre « chiraquiens » et « balladuriens » lors de l'élection présidentielle de 1995, ce courant a vu les premiers remettre à l'honneur des thèses sociales ou étatistes et les seconds se placer sur une ligne libérale et conservatrice.
L'élection présidentielle de 1995 est une nouvelle source de scission interne. Édouard Balladur, Premier ministre depuis 1993 et jouissant d'une importante popularité, annonce sa candidature le contre Jacques Chirac. Il reçoit le soutien d'une grande partie des trentenaires et quadragénaires du parti tels que Nicolas Sarkozy (son porte-parole de campagne), François Fillon, Patrick Devedjian ou Dominique Perben, mais aussi de Charles Pasqua. Pour sa part, outre les « chiraquiens » qui lui sont restés fidèles (Alain Juppé, Jacques Toubon, Bernard Pons, entre autres), Jacques Chirac est soutenu par Philippe Séguin qui inspire en grande partie son discours sur la fracture sociale. La victoire du président du RPR entraîne une relative mise à l'écart d'Édouard Balladur et de la plupart de ses partisans dont Nicolas Sarkozy au premier chef, tandis que certains, comme François Fillon ou Dominique Perben, sont tout de même présents dans le gouvernement Juppé. Après la défaite aux élections législatives de 1997, les « gaullistes sociaux » (ou séguinistes) et les « libéraux » (ou balladuriens) s'allient pour prendre la direction du parti : Philippe Séguin devient président et Nicolas Sarkozy secrétaire général[35],[36].
De plus en plus impopulaire, le gouvernement d'Alain Juppé doit affronter des grèves massives durant l'hiver 1995-1996, les plus longues mobilisations depuis Mai 68[38], dues à la réforme des retraites du public (plan Juppé annoncé le prévoyant un allongement de la durée de cotisation de 37,5 à 40 annuités pour les salariés de la fonction publique afin de l'aligner sur celle du secteur privé déjà réformé en 1993, l'établissement d'une loi annuelle de la Sécurité sociale fixant les objectifs de progression des dépenses maladies et envisageant la mise en place de sanctions pour les médecins qui dépassent cet objectif, l'accroissement des frais d'hôpital. Le plan Juppé sur les retraites est finalement retiré dès le , mais le gouvernement refuse de céder sur la réforme de la Sécurité sociale, une loi votée le suivant lui permettant de légiférer par ordonnances en la matière.
Échec aux européennes de 1999
En 1999, Philippe de Villiers qui avait été élu sur des listes communes RPR/UDF noue une alliance avec Charles Pasqua, qui entre en dissidence avec le RPR, pour créer le Rassemblement pour la France (RPF). Aux élections européennes du , la liste Pasqua-Villiers arrive, en France, en tête de la droite, devant celle du RPR et de Démocratie libérale emmenée par Nicolas Sarkozy. Avec 13,05 % des suffrages (2 304 544 voix), la liste Pasqua-Villiers obtient 13 sièges et Philippe de Villiers est réélu député européen. Philippe de Villiers ne siège toutefois que cinq mois au Parlement européen, préférant revenir à l'Assemblée nationale, tout comme d'autres têtes de listes françaises (Nicolas Sarkozy, François Hollande ou Robert Hue). Durant cette période, il est vice-président du groupe Union pour l'Europe des nations au Parlement européen.
Dissolution dans l'UMP
Après la création récurrente de cartels électoraux avec ses alliés de l'UDF et d'autres partis de droite, comme l'Union du rassemblement et du centre (URC) en 1988 ou l'Union pour la France (UPF) en 1993, la direction RPR prône — après l'élection de Jacques Chirac à la présidence de la République — un rapprochement plus étroit des structures partisanes.
En 2000, le RPR lance un chantier de création d'un parti unique de la droite parlementaire : l'Union en mouvement (UEM) se donne pour tâche de préparer l'élection présidentielle de 2002, en rassemblant les tendances gaullistes, libérales et démocrates chrétiennes.
Le , le RPR approuve la création d'une Union pour la majorité présidentielle (UMP), destinée à soutenir Jacques Chirac pour le second tour de la présidentielle. Le de la même année, les assises extraordinaires de Villepinte adoptent à 86,5 % la dissolution du RPR au sein de l'UMP, nouveau parti dont les assises fondatrices — qui lui donnent le nom d'Union pour un mouvement populaire — ont lieu le .
Cependant, la puissance de l'influence libérale sur l'ensemble des mouvements politiques de droite (mais aussi de gauche) à travers le monde, ainsi que la difficulté, à imaginer ce qu'aurait été la politique du général de Gaulle plusieurs décennies après sa mort, ont conduit le RPR à se "banaliser" au sein des droites européennes[41] malgré les tentatives de renaissance doctrinale des gaullistes sociaux et souverainistes réunis autour de la revue Une certaine idée, fondée sous l'égide de Philippe Séguin, en 1998. Après l'élection présidentielle de 2002, le mouvement « gaulliste » Rassemblement pour la République (RPR) est dissout dans un nouveau parti de droite fusionnant avec une partie de l'UDF : l'Union pour un mouvement populaire (UMP).
La transformation du RPR en UMP, parti dominant dans la droite française avec un programme jugé libéral et pro-européen, malgré la défense par Jacques Chirac du "modèle social français", pose, dans les premières années du XXIe siècle, la question de la pérennité du gaullisme dans la vie politique française[41],[42].
Rachat de la « marque » RPR
Le sigle RPR a été acquis par un proche de Patrick Buisson après la dissolution du parti en 2002, lequel l'a ensuite revendu[43].
C’est Franck Allisio, un proche de Marine Le Pen, qui rachète les droits d’utilisation du nom et du logo de l’ancien parti en janvier 2022[44]. Allisio utilise cette identité pour son propre mouvement, avec de nouveaux statuts[44], dans le but de capter une partie de l’ancien électorat du RPR au bénéfice du Rassemblement national[45].
En juin 2023, Éric Ciotti, président du parti Les Républicains (LR), descendant du RPR, dénonce une tentative de « s'approprier la marque RPR » et des « petits calculs politiciens »[46]. Dans les mois qui suivent, d’autres politiciens de droite, rassemblés autour de Renaud Muselier, revendiquent le sigle[43].
Idéologie et factions internes
Selon Guillaume Bernard, la ligne idéologique du RPR est difficile à définir : « (…) le logiciel idéologique du RPR est très difficilement identifiable. Avec à sa tête une personnalité comme Jacques Chirac dont les convictions ne semblent pas avoir été très fixes, le RPR était, dans le fond, une auberge espagnole. Cela s’est explicitement révélé au cours de la décennie 1990 avec, notamment, la rupture d’un Charles Pasqua s’alliant à Philippe de Villiers pour défendre des positions souverainistes »[47].
Les « balladuriens » ou « conservateurs libéraux »
Ceux-ci se rapprochent plutôt des tendances légitimistes et surtout orléanistes de la classification traditionnelle de la droite française par René Rémond. Assez proches de l'UDF, et plus particulièrement de ses ailes libérales (Parti républicain puis Démocratie libérale) voire centristes (le CDS puis Force démocrate, Simone Veil), ils sont plus nettement pro-européens jusqu'à la défense du fédéralisme. Ils se démarquent également par leur attachement à un certain conservatisme fiscal, à la maîtrise des dépenses publiques pour répondre aux critères de convergence de Maastricht et à un certain niveau de dérégulation et déréglementation dans le domaine économique et social afin de mieux insérer la France dans le processus de mondialisation (tout en gardant une forme de patriotisme économique). Cette tendance soutient tout particulièrement la réduction du poids du secteur public et les privatisations initiées par Édouard Balladur en tant que ministre de l'Économie et des Finances de 1986 à 1988 puis que Premier ministre de 1993 à 1995.
Outre Édouard Balladur et Nicolas Sarkozy (qui reprend l'initiative au sein de cette tendance après 1997), peuvent également être cités Patrick Devedjian (candidat à la présidence du RPR en 1999), Dominique Perben, Michel Barnier, Michel Giraud, Georges Tron, Patrick Balkany, Christian Estrosi, Bernard Accoyer, Philippe Goujon, Jacques Baumel, Jean-Claude Étienne ou Thierry Mariani. Beaucoup d'entre eux se retrouvent parmi les partisans de la première heure de Nicolas Sarkozy au sein de l'UMP, même si certains (dont Georges Tron) ont rallié le courant de Dominique de Villepin. Courant majoritaire au sein du RPR, puis de l'UMP jusqu'en 2004, avec Jacques Chirac, Alain Juppé et Dominique de Villepin. D'abord proche à ses débuts du gaullisme traditionnel, il se positionne à droite en adoptant le libéralisme économique au début des années 1980 puis en se ralliant à la construction européenne, dans le cadre d'une stratégie d'alliance avec l'UDF. Attaché à la souveraineté nationale, il défend l'idée d'une Europe politique, puissance indépendante et "différente" des États-Unis, une Europe de la coopération intergouvernementale.
Principalement représentés par Charles Pasqua (à travers son association Demain la France fondée en 1991) et d'autres membres du Mouvement initiative et liberté (MIL), ils forment l'aile droite du RPR. Très critiques à l'égard de la gauchesocialiste et communiste mais aussi, dans une certaine mesure, du capitalisme, ils défendent le principe d'indépendance nationale. Ils sont ceux qui s'approchent le plus du bonapartisme de la classification traditionnelle de la droite française par René Rémond. Favorables à un État et à un exécutif forts, ils militent pour le maintien d'un ordre public par la lutte active contre la délinquance, le grand-banditisme et les groupes terroristes mais aussi contre l'immigration clandestine, symbolisée par la politique menée par Charles Pasqua au ministère de l'Intérieur de 1986 à 1988 et de 1993 à 1995.
A ce sujet, Mathias Bernard avance : « Cette conception du libéralisme, dirigée contre l’influence de l’État dans l’économie et, plus largement, dans la société, a été préparée sous le septennat giscardien par l’action de Raymond Barre, qui a commencé à rompre avec les pratiques interventionnistes en cours depuis les années 1930, notamment dans la politique des prix. Mais, jusqu’à la défaite de 1981, elle n’a pas fait consensus, ni parmi les giscardiens, ni au Rassemblement pour la République (RPR), où perdure encore l’influence d’un gaullisme assez interventionniste en matière économique et social. À partir de 1981, en revanche, ce discours libéral s’étend (…) en se nourrissant de la critique des mesures dirigistes du gouvernement de Pierre Mauroy, dont l’opposition se plaît à montrer à la fois l’inefficacité et même le caractère nocif et contre-productif »[50].
Le RPR s'éloigne ainsi des politiques plus étatistes menées sous De Gaulle au risque de générer de nouvelles tensions en internes notamment en raison de la ligne plus interventionniste de Philippe Seguin[13].
Souveraineté et indépendance nationale
Le RPR hérite historiquement des positions souverainistes et favorables à l'indépendance nationale du gaullisme traditionnel. Le RPR est en faveur dans les années 1970 d'une politique de refus d'une Europe fédérale, de toute réintégration de la France dans le commandement intégré de l'OTAN et toute évolution vers une Europe fédérale ou supranationale (positions que les gaullistes orthodoxes partagent souvent avec les gaullistes sociaux ou de gauche).
Une scission apparaît néanmoins dans les années 1990 au sein du parti entre les libéraux et les pro-européens qui soutiennent le Traité de Maastricht et les partisans du "non" à ce traité (Philippe Séguin et Charles Pasqua principalement).
Social et État-providence
À ses origines, Jacques Chirac défendait une politique économique proche d'un « travaillisme à la française ». L’un de ses proches, Philippe Séguin, défend en particulier une meilleure gouvernance économique et sociale sécurisant notamment l'État-providence français avant de pousser à une intégration plus poussée[29]. Dans les années 1980, le RPR s'éloigne de cette ligne au profit d'une politique libérale de droite plus traditionnelle.
Immigration
Le RPR prévoit dès les années 1980 la suppression du droit du sol, l'expulsion des immigrés chômeurs depuis plus de deux ans, et la restriction de l'accès aux allocations familiales[51].
En 1990, le RPR, lors de ses états généraux auxquels participent Alain Juppé, Valéry Giscard d'Estaing, Jacques Chirac, Michèle Alliot-Marie, Roselyne Bachelot, François Bayrou ou encore Nicolas Sarkozy, propose notamment sur le sujet de l'immigration la « fermeture des frontières », la « suspension de l'immigration », « réserver certaines prestations sociales aux nationaux » ou encore l'« incompatibilité entre l'islam et nos lois ». Il s'agit de répondre à la montée du Front national la décennie précédente, en ripostant sur le sujet de l'immigration. Le programme du RPR pour les élections législatives de 1993 est toutefois plus consensuel, même si le retour de la droite au pouvoir, après sa victoire, se conjugue avec l'application de certaines mesures, comme la réforme du Code de la nationalité avec les lois Pasqua de 1994, qui limitent le regroupement familial et durcissent l'accès aux titres de séjour[52].
Le journal officiel du parti était La Lettre de la nation Magazine, créé en 1962 et supprimé en 1997. Il était tiré à 4 000 exemplaires quatre fois par semaine[54].
Branche féminine
Héritière du Centre féminin d’étude et d’information (CFEI) créé par le général de Gaulle en 1964 au sein de l'UNR, l'association « Femme Avenir » est la branche féminine du RPR. De 1977 à 1988, elle est présidée par Christiane Papon[55],[56].
Branche jeunesse
L'Union des jeunes pour le progrès (UJP, fondée en 1965 et toujours active actuellement) et l'Union des étudiants pour le progrès (UEP) ont tout d'abord constitué les mouvements de jeunesse des mouvements gaullistes successifs, avant que ne soient créés Les Jeunes du RPR, dont l'un des premiers responsables nationaux fut Nicolas Sarkozy (voir Jeunes Populaires)[57].
Responsabilités gouvernementales assumées et résultats électoraux
Président de la République
1995-2007 : Jacques Chirac (élu avec le soutien du RPR en 1995 et 2002)
↑(en) Carol Diane St Louis, Negotiating Change : Approaches to and the Distributional Implications of Social Welfare and Economic Reform, Stanford University, , 260 p. (ISBN978-0-7190-5876-9, lire en ligne), p. 76, 105.
↑"Le grand rassemblement auquel je vous convie, qui devra allier la défense des valeurs essentielles du gaullisme aux aspirations d'un véritable travaillisme français, et qui permettra à la majorité de se renforcer pour continuer son œuvre, vous allez devoir en délibérer lors des assises extraordinaires [de l'U.D.R.]. Cela suppose pour nous des modifications profondes de nos statuts et de nos structures", déclare-t-il à Egletons" le 3 octobre 1976 [1]
↑ a et b"Chirac appelle à la constitution d'un vaste mouvement populaire", Le Monde du 5 octobre 1976 [2]
↑ ab et c"Comment Jacques Chirac a créé le RPR, sa machine à gagner" par Jannick Alimi le 26 septembre 2019 dans Le Parisien[3]
↑"Chirac de A à Z" par François Vey, Emmanuel Hecht en 1995 aux Editions Albi Michel [4]
↑Les Secrets d'une victoire
par Michèle Cotta en 1994 aux Editions Flammarion [5]
↑Élisabeth Dupoirier, « Une ou deux droites à Paris ? Les élections municipales de 1977 et la restructuration du bloc conservateur », Revue française de science politique, vol. 27, no 6, , p. 848-883 (ISSN0035-2950, DOI10.3406/rfsp.1977.393751, lire en ligne, consulté le )
↑ a et bJérôme Pozzi, « Le RPR face au traité de Maastricht : divisions, recompositions et réminiscences autour de la dialectique souverainiste », Histoire@Politique, vol. 24, no 3, , p. 131 (ISSN1954-3670, DOI10.3917/hp.024.0131, lire en ligne, consulté le )
↑Chirac, le vieux lion de Patrick Rotman, documentaire diffusé en 2006 sur France 3, suite de Chirac, le jeune loup. Le but est d'analyser de manière factuelle la carrière de Chirac de 1981 à 2006, avec des entretiens de Pasqua, Barre, Séguin, Rocard, Probst, Sarkozy.
↑Bernard Dolez et Annie Laurent, « Quand les militants du RPR élisent leur président (20 novembre-4 décembre 1999) », Revue française de science politique, vol. 50, no 1, , p. 125-146 (ISSN0035-2950, DOI10.3406/rfsp.2000.395456, lire en ligne, consulté le )
↑ a et bFlorence Haegel, « Faire l'Union : la refondation des partis de droite après les élections de 2002 », Revue française de science politique, vol. 52, no 5, , p. 561-576 (ISSN0035-2950, DOI10.3406/rfsp.2002.403738, lire en ligne, consulté le )
↑Florence Haegel et Nicolas Sauger, « L'électorat de droite : le rapport de forces UMP-UDF à l'épreuve », dans Atlas électoral 2007, Presses de Sciences Po, (lire en ligne), p. 58–63
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Jean-François Sirinelli, Les Années Giscard. Valéry Giscard d’Estaing et l’Europe (1974-1981), actes de la journée d’études du organisée par le Centre d’histoire de Sciences Po et l’Institut pour la démocratie en Europe avec la participation de Valéry Giscard d’Estaing (direction avec Serge Berstein), Armand Colin, Paris, 2005, 272 p.
Jean-François Sirinelli, Les Années Giscard. Les réformes de la société (1974-1981), actes de la journée d’études des 16 et au palais du Luxembourg organisée par le Centre d’histoire de Sciences Po et l’Institut pour la démocratie en Europe avec la participation de Valéry Giscard d’Estaing (direction avec Serge Berstein), Armand Colin, Paris, 2007, 296 p. (ISBN978-2-200-35036-9)
Jean-François Sirinelli, Les Années Giscard. La politique économique (1974-1981) (direction avec Serge Berstein et Jean-Claude Casanova), Paris, Armand Colin, 2009, 192 p.
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Sources vidéo
Sources sur le RPR sur le site de l'INA : « Résultats de recherche », sur ina.fr (consulté le ).
马来西亚—英国关系 马来西亚 英国 代表機構马来西亚驻英国高级专员公署(英语:High Commission of Malaysia, London)英国驻马来西亚高级专员公署(英语:British High Commission, Kuala Lumpur)代表高级专员 阿末拉席迪高级专员 查尔斯·海伊(英语:Charles Hay (diplomat)) 马来西亚—英国关系(英語:Malaysia–United Kingdom relations;馬來語:Hubungan Malaysia–United Kingdom)是指马来西亚与英国之…
Mary B. WelchAmerican educator and suffragist Mary Beaumont Welch (July 3, 1841 – January 2, 1923) was an American educator and suffragist. Welch, who taught at what later became Iowa State University, developed the first home economics classes given for college credit. She also wrote the first book on the topic called Mrs. Welch's Cookbook, publishing in 1884. Biography Welch was born in Lyons, New York, on July 3, 1841.[1] Welch graduated from Elmira Seminary and worked as a teacher.…
Katedral SiedlceKatedral Santa Perawan Maria Dikandung Tanpa NodaKatedral SiedlceLokasiSiedlceNegaraPolandiaDenominasiGereja Katolik RomaArsitekturStatusKatedralStatus fungsionalAktifAdministrasiKeuskupanKeuskupan Siedlce Katedral Siedlce atau yang bernama resmi Katedral Santa Perawan Maria Dikandung Tanpa Noda adalah sebuah gereja katedral Katolik yang terletak di Siedlce, Polandia. Katedral ini merupakan pusat kedudukan dan takhta bagi Keuskupan Siedlce.[1] Lihat juga Keuskupan Siedlce…
River in BelgiumDender/DendreA ship on the Dender between Dendermonde and AalstLocationCountryBelgiumPhysical characteristicsSource • locationHainaut Mouth • locationScheldt • coordinates51°02′42″N 4°05′20″E / 51.0449°N 4.0890°E / 51.0449; 4.0890Length65 kilometres (40 mi)Basin featuresProgressionScheldt→ North Sea The Dender (Dutch, [ˈdɛndər] ⓘ) or Dendre (French, [d…
Andover CanalRemains of the Andover canal near RomseySpecificationsLength22 miles (35 km)Maximum boat length65 ft 0 in (19.81 m)Maximum boat beam8 ft 6 in (2.59 m)Locks24(level dropped 179 ft (55 m))StatusRailway built over routeHistoryFormer namesAndevor CanalOriginal ownerAndover Canal Navigation CompanyPrincipal engineerRobert WhitworthDate of act1789Date of first use1794Date closed1859GeographyStart pointAndoverEnd pointSouthampton WaterConnects t…
Norman castle in Norwich, England Norwich CastleNorwich Castle, March 2009TypeMotte-and-bailey castleLocationNorwichCoordinates52°37′43″N 1°17′47″E / 52.6286°N 1.2964°E / 52.6286; 1.2964Height27 metres (89 ft)Built1067 (1067) onwardsArchitectural style(s)NormanGoverning bodyNorfolk Museums and Archaeology Service Listed Building – Grade IDesignated26 February 1954Reference no.1372724[1] Location of Norwich Castle in NorwichShow map of …
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