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Enfant, il suit ses parents en Allemagne et au Liban, au gré des affectations de son père, et fait ses études au collège Saint-Nicolas à Paris. Très tôt, il se reconnaît une vocation de marin. Il est élevé en vertu des principes de l'éducation d'alors : « Chez nous, on ne parlait jamais d'argent… Un jour, j'ai osé demander à table : « Combien papa gagne-t-il ? » Je devais avoir huit ans ou dix ans. On m'a immédiatement rétorqué : « On ne parle pas d'argent à table, et de toute façon, les enfants n'ont rien à en dire car, n'en gagnant pas, ça ne les regarde pas »[3]. Le capitaine de vaisseau Jules Richard (1867-1933), oncle et témoin de mariage d’Yvonne de Gaulle, lui donne le goût de la Marine nationale[4].
Études
Philippe de Gaulle est élève du collège Stanislas, où il obtient son baccalauréat[5]. Son père désire qu'il se prépare à une carrière diplomatique, mais il préfère s'orienter vers une carrière militaire en entrant à l'École navale (promotion 1940)[5].
Carrière militaire
Il quitte Brest le à bord d'un cargo avec sa mère et ses deux sœurs dans l'espoir d'y retrouver son père dont il a perdu la trace[5]. Il n'entend pas l'appel du 18 Juin lancé par son père, mais en a connaissance le lendemain à son arrivée sur la côte anglaise[5].
Après avoir participé à de nombreuses sorties à la mer le long des côtes anglaises, à bord des goélettes Belle Poule et Étoile, annexes de l'École navale, il est nommé aspirant en . Il participe à plusieurs stages d'armes dans les écoles britanniques, dont le Royal Naval College de Dartmouth.
Embarqué sur la corvette Roselys, de février à (bataille de l'Atlantique), il est affecté successivement sur le chasseur CH.11 qui effectue escortes et patrouilles en Manche, puis à la 23e flottille de Motor Torpedo Boat (MTB) de à , où il est l'officier en second de la vedette lance-torpilles MTB.96. Il est promu enseigne de vaisseau de 2e classe en . Il effectue vingt patrouilles en Manche, participe à trois engagements avec l'ennemi, puis embarque sur la frégate La Découverte, de à (bataille de l'Atlantique). Il est promu enseigne de vaisseau de 1re classe en .
En 1948, il obtient le brevet de pilote d'hydravion[11] et le , il est affecté comme officier en second de l'escadrille 50 S, l'escadrille d'instruction de l'École navale (basée à Lanvéoc). Il est promu lieutenant de vaisseau le . En 1951, il est l’un des premiers pilotes d’hélicoptères français en obtenant son brevet de pilote aux États-Unis auprès de Sikorsky, l’un des développeurs des premiers hélicoptères[11]. Le , il est affecté comme chef du service d'instruction, puis officier en second à la flottille 2 F à la BAN Port-Lyautey comme officier en second de la 2 F, équipée de d'avions de patrouilles maritimes Lancaster[11]. En 1952, il obtient le brevet de pilote de ligne[11].
Entre le et le , il devient officier en second de la flottille 6 F, affectée à la BAN de Lartigue (Oranie) (avions embarqués Grumman équipée de bombardiers-torpilleurs TBM[13],[14]. Du au , il est le commandant de la flottille 6F. Du au , il embarque à bord du porte-avions La Fayette en tant que chef du service pont d'envol-hangar (PEH). Durant cette période, il effectue deux missions en Indochine dans l'aéronavale, embarqué sur porte-avions, avec appontage de jour et de nuit (guerre d'Indochine)[11].
Du au , il est stagiaire à l'école supérieure de guerre navale puis il est affecté au 3e bureau section aéronautique de l'état-major de la marine du au [11].
Du au [11], il est adjudant de la 2e division d'escorteurs d'escadre (DEE2), à bord de l'EE Duperré. Du au , il prend le commandement de l'escorteur rapideLe Picard et brièvement en fin d'embarquement il est chef de la 3e division d'escorteurs rapides : la 3e DER[11].
Capitaine de vaisseau le , il est affecté à la division Armements navals, à l'État-major des armées du au . Il commande la frégate lance-missiles Suffren du au . Entre le et le , il fait ensuite partie du groupe de travail sur l'avenir de la Marine (État-major de la Marine). Il est auditeur au Centre des hautes études militaires (CHEM) et à l'Institut des hautes études de Défense nationale (IHEDN) entre le et le . Il commande ensuite l'aéronautique navale de la 2e région maritime (Brest) entre le et le . Entre le et le , il est chef de la division Études générales à l'État-major des Armées.
Contre-amiral le [5], il commande le Groupe naval d'essais et de mesures (GROUPEM) du au , hissant sa marque sur le bâtiment réceptacle Henri Poincaré. Il commande ensuite l'aviation de patrouille maritime (ALPATMAR) à la BAN Dugny-Le Bourget entre le et le .
Vice-amiral le , il commande l'escadre de l'Atlantique du au .
Élevé au rang et appellation de vice-amiral d'escadre le , il préside la commission permanente des essais entre le et le .
Élevé au rang et appellation d'amiral, le , Philippe de Gaulle termine sa carrière au poste d'inspecteur général de la Marine du au avant d'être admis en deuxième section, le [11].
Par ailleurs, il enseigne à l’École supérieure de guerre navale (1958-1959, 1962-1967, 1968-1982), au Centre des hautes études militaires (1969-1982), à l’Institut des hautes études de défense nationale (1969-1982) et au Collège de défense de l'OTAN (1962-1967)[11]. Il est membre du Conseil supérieur de la Marine à partir de 1977[11]. Il dirige la délégation française lors des négociations de la Convention des Nations unies sur le droit de la mer, convention conclue à Montego Bay (Jamaïque) le après 9 ans de discussions[11]. Celle-ci prévoyant la création du Tribunal international du droit de la mer et de l’Autorité internationale des fonds marins[11].
Philippe de Gaulle fête son 100e anniversaire le [6].
Mort
Philippe de Gaulle séjourne à l'EHPAD « Les Bords de Seine » à Neuilly-sur-Seine. Mais à la suite du scandale de la révélation publique des dysfonctionnements affectant cet établissement, il rejoint l'hôpital militaire des Invalides, devenant son plus ancien et illustre pensionnaire. Il passe ses deux dernières années de vie dans l'institution militaire. C'est là qu'il meurt dans la nuit du 12 au 13 mars 2024 à l'âge de 102 ans[18].
Philippe de Gaulle est l'auteur de Mémoires accessoires (2001) et d'un ouvrage en deux tomes intitulé De Gaulle, mon père (2003 et 2004), publiés sous la forme d'entretiens avec l'écrivain Michel Tauriac. Cet ouvrage, qui a obtenu un succès en librairie et bénéficié d'une couverture médiatique, est sujet à de nombreuses controverses, notamment en ce qui concerne la guerre d'Algérie. Philippe de Gaulle a ainsi été condamné le par la cour d'appel de Montpellier à verser un euro de dommages et intérêts ainsi que 1 500 € de frais de justice à chacun des trois harkis plaignants, pour « diffamation envers des agents de l'autorité publique ». Il avait en effet écrit : « Et puis, tout le monde ne voulait pas partir comme ces 100 000 harkis qui ont rejoint l'armée algérienne ». La cour a estimé qu'il insinuait par là que les harkis assassinés étaient morts par leur propre faute ou leur erreur de choix. Dans un arrêt du , la Cour de cassation a annulé cette condamnation au motif que « les propos en cause ne visaient pas des personnes formant un groupe suffisamment restreint pour qu'un soupçon plane sur chacun de ses membres et leur donne le droit de demander réparation du préjudice résultant de l'infraction dénoncée »[22].
L'historien Pierre Nora a écrit que l'amiral avait « maréchalisé » et « pétainisé » le Général. Il a fait relever par Jean Lacouture et Éric Roussel les grossières erreurs factuelles commises par Philippe de Gaulle[23]. Néanmoins, l'ouvrage De Gaulle, mon père reste une source d'informations de première main sur le Général, dans sa vie privée et dans sa vie politique. L'amiral relate les entretiens qu'il a eus avec son père tout au long de sa vie, tant sur les actions que celui-ci a menées que sur les raisons de ses prises de décisions. L'intérêt de ces entretiens entre père et fils est que, pour chacun d'eux, Philippe de Gaulle en retrace les lieux, les dates et les circonstances, souvent par rapport à ses permissions militaires ou ses congés, ne rencontrant généralement son père que quelques fois par an.
L'amiral a également été longtemps critiqué pour son refus d'ouvrir les archives de son père[24]. Il publie les Lettres, Notes et Carnets de Charles de Gaulle en 13 tomes entre 1980 et 1997.
Le général de Gaulle n'a jamais fait son fils compagnon de la Libération, sans doute par refus de prêter le flanc à d'éventuelles accusations de népotisme. Philippe de Gaulle ne se vit pourtant même pas remettre la médaille de la Résistance, son père lui ayant dit incidemment qu'au comité chargé de l'attribution de cette distinction : « On ne t'a pas proposé[25]. »
Une plaque rappelant sa participation à la libération du palais Bourbon en 1944 est apposée dans un salon de l'hôtel de Lassay le [26].
Décorations
L'amiral Philippe de Gaulle à notamment reçu les décorations suivantes :
↑« Mort de Philippe de Gaulle : un hommage national sera rendu au fils du Général la semaine prochaine aux Invalides », Le Monde, (lire en ligne, consulté le ).
↑Cour de cassation, criminelle, Chambre criminelle, 29 janvier 2008, 06-86.474, Publié au bulletin, (lire en ligne).
↑« Dossier : Qui était Charles de Gaulle ? », Le Débat, (lire en ligne).
↑agnès callu, « Les archives du général de Gaulle
Bilan critique et perspectives », Vingtième Siècle.Revue d'Histoire, no 92, , p. 181-189 (lire en ligne, consulté le )
↑Il partage cette distinction, dans la même promotion, avec Henri Rol-Tanguy et de nombreuses personnalités communistes du comité parisien de la Libération.
Œuvres complètes de Charles de Gaulle, en 21 volumes, Paris, Plon 1971-1972.
DISCOURS ET MESSAGES : 1) - pendant la guerre - - tome 2 - dans l'attente (- ) - tome 3 - avec le renouveau (- ) - tome 4 - pour l'effort (aout 1962- ) - tome 5 - vers le terme ( - ) - cette édition illustrée comprend le texte intégral des discours et messages, 1971.
Les voix de la liberté :1) dans la nuit- 2) le monde en feu - 3) la fin du commencement - 4) la forteresse Europe- 5) la bataille de France, 1971.
Œuvres : La discorde chez l'ennemi, Le fil de l'épée, Vers l'armée de métier, La France et son armée, Mémoires de guerre (le salut, l'appel, l'unité), 1972.
Chronologie de sa vie 1890-1970, Dictionnaire commenté de son œuvre en 2 volumes, Mémoires d'espoir (le renouveau l'effort), Études et correspondance 1908-1946, Film d'une vie (535 photos noir et blanc), 1972.
Coffret de 12 disques 33 tours des discours de Charles de Gaulle, 1971.
Charles de Gaulle, Mémoires d'espoir, Paris, Plon, , 1163 p. (ISBN2-259-00098-3) suivi d'un choix d'Allocutions et de Messages sur la IVe et la Ve République (1946-1969) réalisé par Philippe de Gaulle.
Charles de Gaulle (choix de discours prononcés entre 1944 et 1969), Discours d'état, Paris, Perrin, , 215 p. (ISBN978-2-262-03289-0).
Charles de Gaulle (préf. Jean-Luc Barré, réédition en 3 volumes des 13 volumes), Lettres, notes et carnets, Paris, Plon, coll. « Bouquins », (BNF42299395).
Charles de Gaulle (préf. Philippe De Gaulle, avec une présentation conjointe avec Hervé Gaymard), Le Fil de l'épée, Paris, Perrin, , 177 p. (ISBN978-2-262-03383-5).
Charles de Gaulle (préf. Philippe de Gaulle, suivi de l'histoire des troupes du levant avec une présentation conjointe avec Hervé Gaymard), La France et son armée, Paris, Perrin, , 374 p. (ISBN978-2-262-03382-8).
Avant-propos, préfaces, introductions et postfaces
Luc-Marie Bayle (capitaine de frégate), Les corvettes FNFL, de leur armement au , Paris, Service Historique de la Marine, 1966.
La 23e flottille de MTB FNFL 1942-1945, Témoignages des officiers, Paris, Service Historique de la Marine, 1967.
Les opérations des sous-marins FNFL, Paris, Service Historique de la Marine, 1967.
Marie-Agnès Cailliau-de Gaulle, Souvenirs personnels, Les Plans-sur-Bex (Suisse)/Paris, Plon, , 131 p. (ISBN2-84573-516-2).
Edmond Michelet, La querelle de la fidélité. Peut-on être gaulliste aujourd'hui ? Entretiens avec Alain Duhamel, Fayard, 1971
Muracciole (capitaine de frégate), Historique de la combattante, torpilleur des FNFL, Paris, Service Historique de la Marine, 1971.
Michel Bertrand, La Marine française au combat : 1939-1945, Paris-Limoges, Charles-Lavauzelle, 1982.
Michel Debré, Trois républiques pour une France. Mémoires, avec la collaboration d'Odile Rudelle, Albin Michel, Paris, 1984–1994, 5 volumes : Combattre, 1984 (ISBN2226020667) ; Agir (1946–1958), 1988 (ISBN2226033424) ; Gouverner (1958-1962), 1988 (ISBN2226034579) ; Gouverner autrement (1962–1970), 1993 (ISBN2226062076) ; Combattre toujours (1969-1993), 1994 (ISBN2226075364).
Pierre Messmer, Les Écrits militaires de Charles de Gaulle : essai d'analyse thématique, Presses universitaires de France, 1985 (en collaboration avec le professeur Alain Larcan).
Vice-amiral d'escadre Émile Chaline et Capitaine de vaisseau Pierre Santarelli (tomes 1 à 5), Historique des Forces Navales Françaises Libres, Service historique de la marine :
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Olivier Rochereau (dir.), Mémoire des Français libres : du souvenir des hommes à la mémoire d'un pays, Nouveau monde éditions, , 321 p. (ISBN2-84736-190-1).
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François Broche, Georges Caïtucoli et Jean-François Muracciole (dir.) ((avant-propos de Philippe de Gaulle, introduction de Max Gallo, et préface de Jean-Louis Crémieux-Brilhac, postface de Jean-François Sirinelli)), Dictionnaire de la France libre, Paris, Robert Laffont, coll. « Bouquins », , XXV-1606 p. (ISBN978-2-221-11202-1).
Pierre Louis Blanc, Retour à Colombey, Éditions Pierre Guillaume de Roux, .
Alain Boulaire, La Marine française : De la Royale de Richelieu aux missions d'aujourd'hui, Quimper, éditions Palantines, , 383 p. (ISBN978-2-35678-056-0).
Joseph Valynseele (en collaboration avec Nicole Dreneau), préface d'Alain Peyrefitte, La Parentèle de Charles et Yvonne de Gaulle, éditions de L'Intermédiaire des chercheurs et curieux, 1990.
2005 : De Gaulle intime, film-documentaire de René-Jean Bouyer avec les textes de Philippe de Gaulle et de Michel Tauriac et la voix de Jean Rochefort sur des images animées en noir et blanc et en couleur, images d'archives (BNF40073213) [présentation en ligne].