Fille d’un coopérant français, professeur d’histoire au Burundi[1], Frédérique Neau-Dufour passe ses premières années en Afrique, continent pour lequel elle conserve un profond attachement. De retour en France en 1976, elle regagne l’Anjou, la région d’origine de sa famille.
Elle est ensuite nommée conseillère pour la mémoire au cabinet d’Hubert Falco, secrétaire d’État chargé de la Défense et des Anciens combattants[5] pour préparer le 70e anniversaire de l’Appel du 18 Juin, en liaison avec la Fondation de Charles-de-Gaulle et la Fondation de la France libre. Dans ce cadre, elle initie la création d'une exposition consacrée aux Compagnons de la Libération, cette "chevalerie exceptionnelle" selon les mots de Romain Gary[6].
Entre 2010 et 2011, elle est chargée des hauts lieux de mémoire au ministère de la Défense.
Elle dirige de 2011 à 2019 le Centre européen du résistant déporté (CERD) situé sur le site de l’ancien camp de concentration de Natzweiler (Bas-Rhin)[7]. Elle tire de cette expérience son premier roman, La villa des Genêts d’or, qui retrace sur le temps long l'histoire d'une villa construite en 1913 sur une montagne. Cette villa devient en 1941 le centre névralgique de la machine concentrationnaire nazie.
Depuis 2021, Frédérique Neau-Dufour travaille pour le ministère de la Culture et pour la Région Grand Est en tant que coordinatrice de la partie française de « Esch2022 », la Capitale européenne de la Culture qui se tient jusque fin 2022 sur un territoire franco-luxembourgeois.
Frédérique Neau-Dufour est membre du Conseil scientifique du mémorial Charles de Gaulle à Colombey-les-Deux-Églises. Elle préside le comité scientifique du Mémorial national de la Prison de Montluc à Lyon. Elle préside également le conseil scientifique chargé du projet de monument mémoriel numérique aux morts et disparus alsaciens et mosellans de la Seconde Guerre mondiale, porté par la Région Grand Est.
De 2017 à 2022, elle a pris part aux travaux de la commission historique internationale sur la faculté de médecine de la Reichsuniversität Strassburg. Créée par l’université de Strasbourg, co-présidée par l'historien allemand Florian Schmalz et l'historien britannique Paul Weindling(en), cette commission rend en 2022 un rapport fondé sur l’inventaire de 150 000 pages d’archives et de nombreux prélèvements humains afin de vérifier leurs liens éventuels avec des « crimes médicaux de guerre » commis pendant l'annexion de fait de l'Alsace par les nazis[8].
Fin 2023, elle est nommée responsable de la stratégie mémorielle du Grand Est[9].
Elle est membre du Conseil scientifique et d'orientation de la Mission Libération 2024-2025[10].
La Première Guerre de Charles de Gaulle, 1914-1918, Éditions Tallandier, 2013
La France pleure de Gaulle, photos de Stéphane Louis, Éditions La Nuée bleue, 2020.
La bibliothèque de nos présidents (ouvrage collectif sous la direction d’Étienne de Montety), Editions Tallandier, 2020
De Gaulle aime l’Est, photos de Stéphane Louis, Éditions La Nuée bleue, 2020.
Roman
La villa des Genêts d’or, Strasbourg, La Nuée Bleue, , 288 p. (ISBN978-2-7165-0928-2)
Direction d’ouvrages collectifs
Avec de Gaulle, la Seconde Guerre mondiale, témoignages, Paris, Nouveau monde, 2003.
Avec de Gaulle, la naissance d’un gaullisme politique, témoignages (1946-1958), Paris, Nouveau monde, 2005.
Préfaces
Jean-Pierre Marandin, Frères de misère, protestants, résistants, déportés au camp de Natzweiler-Struthof, Seloya, 2017.
Gérard Janus, La demeure du silence, Le Verger éditions, 2020.
Stéphane Zehr, Le salut ne vient pas d’Hitler, Jean-Paul Kremer, un mennonite déporté à Natzweiler et Buchenwald, Calvin Éditions, 2020
Marie-José Masconi, Et les femmes se sont levées, portraits de résistantes alsaciennes et lorraines, La Nuée bleue, 2021
Colloques et communications
« Soldat de France, soldat du Christ : la justification divine de l’armée chez Ernest Psichari », Théologies de la guerre, éditions de l’université libre de Bruxelles, séminaire « Pouvoir et sacré », 2006.
« Charles de Gaulle vu par la télévision américaine, 1958-1969 », séminaire sur l’histoire des médias, Paris VII, février 2003.
« Ernest Psichari, l’admirable semeur », De Gaulle, 1890-1920, Paris, Plon/Fondation Charles de Gaulle, 2001.
« Les troupes coloniales dans la littérature française, 1900-1940 », Les troupes de marine dans l’armée de terre, un siècle d’histoire, Lavauzelle/CEHD, 2001.
« Charles de Gaulle dans sa vie privée, 1920-1940 », Charles de Gaulle, 1920-1940, du militaire au politique, Paris, Plon/Fondation Charles de Gaulle, 2004.
« Le sacrifice du soldat dans la littérature », Le sacrifice du soldat, sdd Éric Deroo, Antoine Champeaux, Ecpad, 2009.
« Charles de Gaulle et Colombey-les-Deux-Églises, 1946-1958 », colloque sur Charles de Gaulle et le gaullisme dans l’Est de la France, 1946-1958, organisé par l’Université Nancy II et la Fondation Charles de Gaulle, publié sous la direction de François Audigier et Frédéric Schwindt, Presses universitaires de rennes, 2009.
« Une famille qui dit non : le cas de Geneviève de Gaulle », colloque Résistance et famille organisé par le Mémorial Leclerc et musée Jean Moulin, en collaboration avec Mémoire et espoirs de la Résistance et le Musée de l’Ordre de la Libération, 21 février 2008.
« Charles de Gaulle, une enfance parisienne », Colloque Charles de Gaulle et Paris, novembre 2009.
« Une enfance sans histoire : l’enfance de Pierre Messmer », Colloque Pierre Messmer, organisé par l’université de Metz, 7 avril 2011.
« Geneviève de Gaulle, une Juste parmi l’Humanité », Esprit, 2015, 5, mai
Prix du Club de la presse Strasbourg-Europe 2015, « pour son travail enthousiaste, communicatif, traité avec respect et profondeur, pour mieux construire le monde de demain »[13]