Il devient ministre de l'Équipement et de l'Aménagement du Territoire dans les deux gouvernements de Pierre Messmer, de 1972 à 1974. Il y favorise le développement des autoroutes concédées et la création de la zone industrielle de Fos-sur-Mer. Parallèlement, il impose un coup d'arrêt en 1973 à la construction des grands ensembles des années 1960 par une circulaire[8], la circulaire Guichard. Olivier Guichard avait auparavant fait un grand discours de politique urbaine à l'Assemblée nationale, où il avait expliqué pourquoi il fallait arrêter de construire des grands ensembles[9]. La circulaire Guichard de mars 1973 arrête huit opérations gigantesques qui étaient en train d'être construites, et interdit de construire par la suite des grands ensembles trop importants, disproportionnés par rapport à la population de la ville dans laquelle ils sont construits[9].
Membre du RPR, il fait partie de ceux que l'on appelle les « barons du gaullisme »[3]. Son nom avait été évoqué à plusieurs reprises pour Matignon (cf. infra).
Débats et controverses
Ministre de l'Aménagement du Territoire, il s'est vu reprocher d'avoir trop fortement favorisé l'aménagement routier aux dépens des transports collectifs. Il aurait également préféré la construction du canal Rhin-Rhône à celle de la ligne à grande vitesse Paris-Lyon, financée par emprunt par la seule capacité financière de la SNCF.
Aux yeux de ses détracteurs, la politique d'aménagement qu'il mena en qualité de président de la région Pays de la Loire a surtout profité à la zone touristique de La Baule, dont il était maire, mais au prix de la destruction des villas de front de mer.
Sa carrière donne le sentiment, au plan national en tout cas, d'une succession d'occasions manquées : soutien sans faille à Jacques Chaban-Delmas en 1974 contre Jacques Chirac, « premier-ministrable » en 1972 pour finalement assister à la désignation de Pierre Messmer, impuissance à ramener le RPR dans le giron présidentiel giscardien en 1976 alors qu'il est entré au gouvernement en partie pour cette raison.
Dans ses mémoires la journaliste Catherine Nay explique qu'il fut longtemps privé par le général de Gaulle d'un poste ministériel à cause du veto d'Yvonne de Gaulle. Celle-ci n'appréciait pas la vie privée mouvementée d'Olivier Guichard, qu'elle qualifiait de « noceur ». Il fut en revanche nommé ministre par Georges Pompidou, dont il était proche. Mais, toujours selon Catherine Nay, une brouille entre les deux l'écarta de Matignon pour qui il était favori en 1973.
Vie personnelle
Sa première épouse, Suzanne Vincent, qu'il a rencontrée dans la Résistance, est décédée en 1982[10]. Veuf, il épousa en secondes noces le la journaliste Daisy de Galard (1929-2007), née de Gourcuff.
Il est le père de l'éditrice Malcy Guichard-Ozannat (éditrice de Jean d'Ormesson entre autres), de Constance (épouse de Ladislas Poniatowski)[3] et d'Aline (épouse de Paul Goldschmidt, homme d'affaires et vigneron)[11].
Il était le cousin de Jean de Brem, journaliste et militant de l'OAS, qui fut abattu par la police en [12].
Vivre ensemble, 1976 : rapport Guichard préfigurant les lois de décentralisation de 1982-1983
Un chemin tranquille, 1975
Mon Général, 1980
Du particulier au général, 1999
Vingt ans en 40 Fayard, 1999
Citations
« Une société unie n'est pas une société sans différences, mais une société sans frontières intérieures. » (Un chemin tranquille).
« On ne se méfie jamais assez de son passé. » (interview parue dans Nouvel Ouest - mars 2000).
Bibliographie
Maurice Grassin, Olivier Guichard, éd. Siloë, 1996, 280 p.
Clémence Cardon-Quint, « La révolution managériale oubliée d'Olivier Guichard (1969-1972) », in Véronique Castagnet-Lars, Caroline Barrera, Décider en éducation. Entre normes institutionnelles et pratiques des acteurs du XVe siècle à nos jours, Presses universitaires du Septentrion, Villeneuve-d'Ascq, 2019, pp. 201-216 ⟨hal-02298687⟩.
Frédéric Fogacci, Gilles Le Béguec, Olivier Guichard, Nouveau Monde éditions, 2018, 238 p. (ISBN978-2-36942-637-0)
↑Mais les lettres patentes ne lui furent pas délivrées ; ses descendants usèrent néanmoins indûment du titre après leur aïeul. Cf. Éric Chiaradia, L'Entourage du général de Gaulle : juin 58-avril 69, éditions Publibook, 2011.
↑(en) France Ambassade (U S. ) Service de presse et d'information, Press Release, Le Service., (lire en ligne).
↑Philippe Deubel, Jean-Marc Huart, Marc Montoussé et Didier Vin-Datiche, 100 fiches pour comprendre le système éducatif, Éditions Bréal, (ISBN978-2-7495-0744-6, lire en ligne).