Quatre poèmes, op. 3 (Roussel)
Quatre poèmes, op. 3, est le premier recueil de mélodies pour chant et piano d'Albert Roussel, composé en 1903 sur des poèmes d'Henri de Régnier. PrésentationTextesLes textes des quatre mélodies sont d'Henri de Régnier : Roussel puise également dans sa poésie la matière des Quatre poèmes, op. 8 et de La Menace, op. 9[1]. Les poèmes sont extraits du recueil Les Médailles d'argile, publié en 1900 au Mercure de France[2]. MélodiesAlbert Roussel compose ses Quatre poèmes en septembre et octobre 1903[1],[3] :
La partition est publiée par Rouart-Lerolle en 1910[2]. CréationLes Quatre poèmes sont créés par Jane Bathori, accompagnée par Alfred Cortot au piano, lors d'un concert de la Société nationale de musique, le à Paris[1], salle Pleyel[2]. AnalyseLes mélodies portent le numéro d'opus 3 et, dans le catalogue des œuvres du compositeur établi par la musicologue Nicole Labelle, le numéro L 3[4]. Guy Sacre ne considère pas les Quatre poèmes, op. 3 et op. 8, comme des cycles de mélodies mais « des recueils, à peine unis par la poésie de Régnier. À peine, car il n'est pas de poète plus versatile, dans le fond comme dans la forme[5] ». Le départLe premier poème, Le départ, évoque les « regrets du marin résolu qui a pour toujours quitté l'aimée[6] ». Damien Top remarque que le thème de la mer ne pouvait qu'attirer Roussel, ancien élève de l'École navale, et souligne combien « l'itération rythmique traduit [...] bien le jeu des vagues[7] ». Gilles Cantagrel voit dans cette mélodie la houle bercer le voyageur mélancolique, « sur une pulsation de croches à VœuLe deuxième poème, Vœu, est en rêve l'offrande à l'aimée « d'un paysage et de « la grande voix sourde de la mer qui se lamente »[6] ». La mélodie présente un « récitatif flexible, par instants rompu en quasi parlando ». Pour Gilles Cantagrel, « les légers mouvements chromatiques de l'accompagnement et les triolets, souvent en trois-pour-deux, suggèrent quelque vague-à-l'âme latent sous l'apparente douceur[6] ». Le jardin mouilléLa troisième mélodie, Le Jardin mouillé, est « un joyau de l'œuvre de Roussel, et un sommet de la mélodie française[8] ». Le poème est constitué de cinq quatrains, traités par le compositeur en « autant de petites scènes impressionnistes [dont] l'unité sonore [...] est assurée par un continuum de doubles croches staccato égrenant les minutieuses gouttes d'eau [...] régulièrement ponctuées par des quartes et des quintes creuses ». Gilles Cantagrel remarque que l'émotion croît (tempo plus animé, intervalles plus grands, harmonie plus modulante) jusqu'à la strophe médiane, « où il semblerait qu'une présence vienne briser la solitude mélancolique de celui à qui il ne reste plus qu'à se replier dans le silence[6] ». Dans cette œuvre contemporaine des Jardins sous la pluie de Debussy, Damien Top admire le portrait tracé, « dont les gouttelettes ruissellent si délicatement[7] ». Madrigal lyriqueLa dernière mélodie du cahier, Madrigal lyrique, rend hommage, en de « longues phrases alanguies », à « la belle inaccessible dans une déclamation très modérée[6] ». Trois cellules rythmiques au piano (croches, triolets, doubles croches) contrastent de façon plus ou moins serrées, « changeantes comme les climats du poème et les modulations qui donnent l'impression d'une improvisation[6] ». La durée moyenne d'exécution de l'ensemble du cahier est de quatorze minutes environ[9]. Discographie
BibliographieOuvrages généraux
Monographies
Notes discographiquesRéférences
Liens externes
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