Appartenant à l'ultime époque créatrice d'Albert Roussel, la Sinfonietta est contemporaine de la quatrième symphonie du compositeur[1]. Écrite durant l'été 1934 à Varengeville, lors d'une période de convalescence (Roussel se remet d'une pneumonie compliquée de jaunisse[2]), la partition est achevée le [3]. Elle est dédiée à Jane Evrard, qui crée l’œuvre le à Paris, salle Gaveau, à la tête de l'Orchestre féminin de Paris[3]. La création est un succès, au point que l’œuvre est intégralement bissée[2].
Analyse
Véritable « condensé de symphonie[4] », la Sinfonietta est une œuvre courte, « d'une fraîcheur étonnamment juvénile, et d'une élégance d'écriture toute « classique »[1] ». Dévolue aux cordes seules, elle est structurée en trois mouvements, dont les deux derniers s'enchaînent[1] :
Allegro molto
Andante
Allegro
Le premier mouvement est en fa majeur à [1]. De forme sonate, il « déborde de vie »[5]. Le mouvement central, constitué de 37 mesures[5], est de caractère grave et mélancolique, avec un chromatisme marqué[1]. S'enchaîne le troisième et dernier mouvement, en ré majeur à [6], qui est construit sur un motifrythmique serré et tendu[6], de dessin anapestique[5], et « précipite l'auditeur dans une étourdissante débauche énergétique »[5].
L'exécution de l'œuvre dure en moyenne entre huit[6] et neuf minutes[7].
Yves Krier, « La Sinfonietta : une introduction à l'art classique roussélien », Musurgia, vol. 5, nos 3/4, , p. 163-190 (lire en ligne).
Nicole Labelle, Catalogue raisonné de l'œuvre d'Albert Roussel, Louvain-la-Neuve, Département d'archéologie et d'histoire de l'art, Collège Érasme, coll. « Publications d'histoire de l'art et d'archéologie de l'Université catholique de Louvain » (no 78), , 159 p.