Les textes des mélodies sont dus à G. Jean-Aubry et Ernest Oliphant[1],[2].
Le poème de Jean-Aubry, Light (incipit : « Des larmes ont coulé »), est un inédit qu'il fait parvenir au compositeur, qui le mentionne dans une lettre datée du . Le texte ne paraîtra qu'en 1957 dans la plaquette Le Nain vert éditée chez Stols à Maestricht[2].
On ne sait pas comment Roussel connut le poème d'Oliphant A Farewell (en anglais)[2].
Pour Gilles Cantagrel, la première mélodie du cycle, Light, est une « désolation devant l'amour perdu[1] ». Un glas lancinant parcourt les croches du piano, dans un tempo très lent à , dont la tristesse est renforcée par un « ondulant contre-chant » et des « basses modulant chromatiquement », ainsi qu'une « ligne vocale sans nul effet, calquée sur le débit du texte ». Dans cette atmosphère, la dernière phrase, soudain en majeur, fait figure de « lumière d'un pâle sourire[1] ».
La deuxième mélodie, A Farewell, est « un nouvel adieu, presque dramatique, celui d'une inévitable rupture[1] ». Dans le grave, au piano, se déhanche une formule rythmique sur une pédale, sous une « lugubre sonnerie de cloches [et] se répète mesure après mesure ». À la main droite, des accords frappent « un Dies irae stylisé (blanches, puis noires et croches) ». La disposition est ensuite inversée. Au-dessus, « la ligne de chant se fait presque hiératique, sans céder au pathétisme[1] ».
Pour Damien Top, les Deux mélodies op. 19, « avec leurs formules obsessionnelles, traduisent la stupéfaction et l'hébétude qui suivit le carnage[5] » de la Première Guerre mondiale.
La durée moyenne d'exécution de l’ensemble est de six minutes environ[4].
Nicole Labelle, Catalogue raisonné de l'œuvre d'Albert Roussel, Louvain-la-Neuve, Département d'archéologie et d'histoire de l'art, Collège Érasme, coll. « Publications d'histoire de l'art et d'archéologie de l'Université catholique de Louvain » (no 78), , 159 p.