Ornans (commune déléguée)
Ornans [ɔʁnɑ̃] est une commune française située dans le département du Doubs, la région culturelle et historique de Franche-Comté et la région administrative Bourgogne-Franche-Comté. Elle est le chef-lieu du canton d'Ornans et le siège de la communauté de communes du Pays d'Ornans. Elle fusionne le avec la commune de Bonnevaux-le-Prieuré pour former une commune nouvelle. Elle prend dès lors le statut de commune déléguée[1]. Ornans est un centre culturel et touristique situé au cœur du premier plateau du massif du Jura, dans la vallée de la Loue. La ville offre aux touristes une large gamme d'activités en plein air grâce à la présence de la rivière et des falaises environnantes, permettant la pratique des sports en eaux vives, de la pêche, de la randonnée, de l'escalade et du cyclisme. Ville natale du peintre Gustave Courbet à qui elle a inspiré de nombreux tableaux dont le célèbre Un enterrement à Ornans, un musée consacré à l'homme et à ses œuvres accueille des dizaines de milliers de visiteurs chaque année. La ville bénéficie également d'un patrimoine riche avec douze monuments historiques inscrits ou classés, de nombreux hôtels particuliers et ses maisons dont les façades baignées par la rivière lui valent le surnom de Petite Venise comtoise. La ville d'Ornans est également un pôle économique d'importance régionale, notamment du fait de la présence d'un site industriel du groupe Alstom Transport spécialisé dans la construction de moteurs pour le transport ferroviaire (dont le TGV) et les bus de ville, qui emploie près de 500 salariés et de l'entreprise Guillin Emballages qui compte plus de 300 employés. GéographieToponymieOrnens en 1092 ; Ornanco en 1211 ; Ornans en 1246 ; Hournan en 1303 ; Hournens en 1330 ; Ournans en 1462[2]. Situation
La commune d'Ornans est située en Franche-Comté, au centre du département du Doubs, à 17,9 kilomètres à vol d'oiseau au sud-est de Besançon[3], et à 27,5 kilomètres à vol d'oiseau au nord-ouest de Pontarlier[4]. Géologie, relief et hydrographieOrnans se trouve au centre d'un petit plateau du massif du Jura auquel il a donné son nom, le plateau d'Ornans. Le plateau d'Ornans est un plateau calcaire de moyenne montagne de type karstique couvrant 1 200 km2 et dont l'altitude varie entre 276 et 946 mètres. L'altitude minimale de la commune est de 323 mètres à l'endroit où la Loue quitte le territoire communal et l'altitude maximale est de 635 mètres à la limite sud-est de la commune. Le principal cours d'eau qui traverse la commune est la Loue, rivière de 122,2 km kilomètres qui a creusé la vallée au fond de laquelle se trouve la ville. De multiples cours d'eau s'écoulent sur le territoire communal des hauteurs du plateau vers le fond de la vallée pour se jeter dans la Loue: d'amont en aval, il s'agit du ruisseau de Cornebouche (5,3 km)[5] ; le Ruisseau de l'Eugney (5,2 km)[6] et ses deux affluents que sont le ruisseau de Vau Narbey (3 km)[7] et le ruisseau de Nuet (3,4 km)[8] ; le ruisseau de Désillot (2,1 km)[9] ; le Ruisseau de Bonneille[10] (9,6 km) et son affluent le ruisseau de Bonnecreau[11] (2,2 km). ClimatLe tableau suivant donne les relevés météorologiques de la station de Besançon, située à 20 kilomètres au nord-ouest d'Ornans :
Source : Météo France
Voies de communications et transportsLa ville d'Ornans est desservie par un axe routier principal, la route départementale 67, ancienne route nationale déclassée en 1973 au profit de la route nationale 57 qui rejoint depuis lors Besançon à la Suisse via Pontarlier en évitant le tracé sinueux de la vallée de la Loue. Le trajet par la route entre le centre d'Ornans et l'entrée de Besançon est long de 23 kilomètres et s'effectue en 23 minutes. Les accès autoroutiers les plus proches sont les sorties 3 et 4 de l'A36, situées toutes deux à environ 35 kilomètres au nord-ouest d'Ornans. Un service régulier de bus, la ligne Mobidoubs A[12], assure plusieurs fois par jour la liaison entre les gares de Besançon et Pontarlier via Ornans. De 1888 à 1932, la commune était desservie par des trains voyageurs puis uniquement par des trains de marchandises jusqu'en 1988, utilisant un embranchement de la ligne de chemin de fer Besançon - Le Locle. Actuellement, les gares les plus proches sont celles d'Étalans (à 14 km par la route), de L'Hôpital-du-Grosbois (à 15 km) et de Saône (à 16 km). L'aéroport le plus proche est celui de Dole-Jura tandis que les aéroports internationaux situés dans un rayon de 200 kilomètres sont l'aéroport de Genève (150 km par la route), l'aéroport de Berne (150 km) et l'aéroport de Bâle-Mulhouse (180 km). HistoireLa maison de ChâlonEn 1151, le nom d'Ornans apparaît pour la première fois sur une charte, sous la forme Honnans et Hounans, sur la Loue. C'était une ville importante du comté de Warasch que le roi des Burgondes Sigismond compta dans sa donation au monastère d'Agaune en 515[13]. Possession des ducs de Bourgogne elle passa dans la maison de Chalon en 1237 qui remettait aux habitants leurs lettres de franchise et une charte de commune en 1254[13]. En 1576 Philippe II d'Espagne, en qualité de comte de Bourgogne, leur octroyait un conseil de ville avec juridiction de mairie sur la demande du cardinal Antoine Perrenot de Granvelle ; c'est ainsi que la ville élisait deux échevins, six jurés et cinq notables pour l'administration de ses biens[13]. La prévôté d'Ornans comptait alors quatre prieurés, trente sept cures et cent vingt deux villages si bien que le prévôt tenait le neuvième rang aux états de la province et avait le droit de juger les étrangers résidant à Besançon de même que les habitants de cette ville dans le cas où ils se déclaraient « hommes du comté » ceci pour échapper à leurs juges habituels[13]. Les écorcheursLa ville devait subir plusieurs destructions au cours des siècles. Après la guerre entre Philippe le Bel et les barons comtois en 1300 Ornans voyait fondre sur elle les écorcheurs vers la milieu du XIVe siècle. Après la mort de Charles le Téméraire ce sont les Français qui rançonnaient la ville et la dévastèrent. Pendant la guerre de dix ans, Weimar, furieux d'avoir échoué à plusieurs reprises devant Ornans et Sainte-Anne mettait toute la prévôté à feu et à sang : « Nous voyons de jour, dit Girardot de Beauchemin, la fumée en beaucoup d'endroits, et de nuit, la lueur de plusieurs centaines de villages et habitations isolées, brûlant à la fois et répandant autant de clarté que le soleil » ; à la même époque sévissait la peste qui poussa les habitants à se réfugier dans les bois alentour. En 1668, lors de la conquête française de Louis XIV, Ornans se rendait de même que Sainte-Anne[13]. De 1790 à 1795, elle fut chef-lieu de district. L'affaire des 280 otagesLe , en pleine débâcle allemande, le lieutenant FFI Paillot réussit à capturer dans une embuscade, toute une section d'une compagnie ukraino-polonaise et les dix soldats allemands qui les dirigeaient. Cette opération est menée par les maquis Nord-Jura et Doubs. Le , le général allemand Von Felbert (Generalmajor), commandant la place de Besançon, ordonne l'arrestation et l'exécution de 280 otages ornanais enfermés à l'hôtel de Sagey, et alors que la population d'Ornans devait évacuer la ville, ainsi que le pillage et l'incendie de la ville si les prisonniers ne sont pas libérés par la Résistance. Finalement après d'âpres négociations, les otages sont tous libérés. Les soldats ukrainiens et polonais s'étant portés déserteurs, rejoignent le maquis, seuls les dix soldats allemands resteront donc prisonniers des Partisans. Quelques jours plus tard, la ville est définitivement libérée par les unités Françaises de la 1re Armée aux ordres du général de Lattre de Tassigny, qui entrent, le 4 septembre dans la ville abandonnée à la hâte, par les Allemands. Politique et administrationTendances politiques et résultatsAdministration municipaleLa commune d'Ornans comptabilisant entre 3 500 et 5 000 habitants, le conseil municipal est composé de 27 membres : le maire, sept adjoints et dix-neuf conseillers municipaux[14]. Depuis le 1er janvier 2016, Ornans et Bonnevaux-Le-Prieuré forment la Commune Nouvelle d'Ornans.
Liste des mairesIntercommunalitéCommunauté de communes Loue-Lison JumelagesPopulation et sociétéÉvolution démographiqueL'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir du , les populations légales des communes sont publiées annuellement dans le cadre d'un recensement qui repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[17]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2007[18],[Note 1]. En 2015, la commune comptait 4 357 habitants, en évolution de +4,04 % par rapport à 2010 (Doubs : +2,04 %, France hors Mayotte : +2,49 %). EnseignementOrnans fait partie de l'académie de Besançon. La ville administre une école maternelle et élémentaire au sein du groupe scolaire Gustave-Courbet tandis que le département gère le collège Pierre-Vernier. Les Ornanais disposent par ailleurs d'établissements privés au sein du groupe scolaire Sainte Marie-Saint Michel qui rassemble une école primaire, une école élémentaire et un collège[21]. SantéLa ville abrite deux pharmacies, un laboratoire d'analyses médicales et plusieurs professionnels de santé. Les centres hospitaliers les plus proches sont le centre hospitalier intercommunal Haute-Comté à Pontarlier et le centre hospitalier universitaire de Besançon. SportsInfrastructuresLa ville dispose d'un centre aquatique, le complexe aquatique Nautiloue, offrant entre autres : un bassin intérieur, un bassin extérieur, une zone de détente avec jacuzzi, hammam et sauna[22]. Ornans est également un centre régional important pour la pratique des sports en plein air avec des parcours de via ferrata aménagés sur les falaises de la Roche du Mont, la base de loisirs Syratu proposant la pratique de l'escalade, de l'accrobranche, du canoë-kayak, du canyoning et du rafting. ClubsLe club de football de l'AS Ornans (ASO) a été créé en 1935, il évolue lors de la saison 2013-2014 en Division d'Honneur régionale, championnat que le club a remporté au terme de la saison 2008-2009. Parmi les autres clubs notables, on trouve le Handball Club Ornanais, le Tennis Club de la Vallée d'Ornans, le Vélo Club Ornans et Roc'n Loue (club d'escalade). La ville a accueilli les championnats du monde de VTT-Marathon en 2012 ainsi qu'une étape de la coupe du monde de VTT 2008. CultesLes Ornanais disposent d'un lieu de culte catholique. Au sein du diocèse de Besançon, le doyenné des Premiers Plateaux[23] regroupe cinq unités pastorales (paroisses) dont celle de la Haute Vallée de la Loue dédiée à saint Laurent[24] dont le lieu de culte est l'église Saint-Laurent. ÉconomieEntreprises
Culture et patrimoinePatrimoine religieuxL'église Saint-Laurent, construite entre 1546 et 1553. Elle a été classée monument historique en 1931[25]. L'église d'Ornans est édifiée à partir de 1546 grâce à l'action de Nicolas Perrenot de Granvelle, ambassadeur de Charles Quint. Elle remplace une église du XIIe siècle, détruite par la révolte des seigneurs comtois contre le roi de France, Philippe IV le Bel, menée à la suite de la signature de la convention de Vincennes, en 1295, entre le roi et le comte Othon IV. La tour-clocher a conservé sa base romane. Elle est coiffée d'un dôme à la comtoise surmonté d'une lanterne ajourée. Le porche entourant la tour-clocher a été ajouté au XVIIe siècle. La nef et ses deux bas-côtés comportent six travées. Le chœur se termine par une abside à trois pans voûtée avec des nervures de style gothique flamboyant. Il est flanqué de deux chapelles ajoutées au XVIIIe siècle. L'église possède un important mobilier du XVIIe siècle dû au sculpteur Jean Gauthier d'Ornans. On peut y admirer le tombeau de Pierre Perrenot, mort en 1537, père de Nicolas Perrenot. Le couvent des Minimes (XVIIe siècle), est construit à partir de 1606. Sa chapelle abrite aujourd'hui le musée du Costume et des Traditions comtoises et les bâtiments conventuels la gendarmerie. Le bâtiment a été inscrit sur la liste des monuments historiques en 1981[26]. La chapelle Saint-Georges, inscrite aux monuments historiques depuis 1968[27], se situe dans l'enceinte de l'ancien château qui avait été édifié en 1289 par le comte Othon IV de Bourgogne sur une colline surplombant la ville. Détruite vers 1300 au cours de la révolte des barons comtois contre le roi de France, elle fut reconstruite vers 1500.
Histoire de la chapelle ND-des-Malades
Cette chapelle, située à l'écart d'Ornans, près des "Combes de Punay", en direction de Malbrans, est à l'origine celle d'une maladrerie. En 1291, un prêtre de l'Église Sainte-Madeleine de Besançon, originaire d'Ornans, fait un don à la léproserie : "Ego Bisunlius de Ornans, presbyter familiaris in ecclesiâ beatae Maria Magdalenas Bisuntinae, do et lego leprosis de Ornans quinque solidos. (Parchemin original, archives d'Ornans.). Il est suivi par les villages voisins, en remerciement de la prise en charge de leurs malades. Dès lors, la chapelle de la léproserie est dédiée à Notre-Dame et se dote d'une statue de la Vierge "en pierre blanche relevée en bosse, tenant en main un sceptre et son petit enfant, avec deux anges de même pierre blanche aux deux coustels (côtés) d'icelle, portant en main chascun un chandelier". En 1519, la chapelle est rénovée grâce aux financements des villages voisins et au bienfaiteur d'Ornans, Antoine Perrenot de Granvelle. Elle est alors à cette époque bâtie en style ogival et couverte de tuiles de laves. La voûte à trois arcs surplombe le chœur et la nef. Au fond s'élèvent une tribune et deux autels latéraux. Elle est jouxtée d'un cimetière. Au siècle suivant, il ne reste de la léproserie que la chapelle, qui est abandonnée. Cependant, le site est réinvesti par l'ermite Anselme Broichot, de Gray, ancien gardien de l'ermitage de Saint-Roch, près de Salins, aux conditions qu'il n'ait qu'un seul serviteur, qu'en cas de peste il assisterait les malades, qu'il garderait le sanctuaire et se conduirait en "homme de bien et en véritable ermite". Vers 1608, l'archiduc Albert d'Autriche fait don à la chapelle d'une seconde statue de la Vierge, sculptée dans le "bois miraculeux de Montaigu" (Belgique), ainsi nommé en référence au chêne cruciforme dont il est issu, objet d'un culte fervent, abattu en 1604. Un culte se développe et les offrandes abondent. L'ermite oublie ses vœux d'obéissance et de pauvreté, prête des miracles à la statue et n'hésite pas à l'exhiber à tout moment et à la sortir du sanctuaire pour se livrer à des pratiques que l'Église réprouve. En réaction, Ferdinand de Rye, archevêque de Besançon, publie un décret le 20 septembre 1615, doublé de celui du magistrat d'Ornans, pour le remettre sur le droit chemin. Niant ces avertissements, il organise le vol de tous les ornements de prix de la chapelle aidé en cela de huit cavaliers armés : « Les envahisseurs étaient armés de pistolets et aultres armes, par intelligences qu'ils avoient avec frère Anselme Broichot, résidant en la chapelle, pour distraire et enlever, selon qu'on a heu advertissement, les ornements et choses plus précieuses y ouffertes dès plus de dix ans encea (délibération d'Ornans du ) ». Ils sont mis en déroute par les habitants mais emmènent la statue avec eux. À la suite de cet épisode, une plainte est déposée auprès du comte de Champlitte et de l'archevêque qui font arrêter les coupables et les conduisent à la prison de Dole. La statue est quant à elle retrouvée à Besançon et ramenée dans la chapelle d'Ornans. En 1619, un prêtre est nommé au service de la chapelle avec le titre de chapelain. Le premier est François Chapusot, vicaire d'Ornans. Lors de l'intrusion des troupes du Prince de Condé, en 1635, la statue et les reliquaires sont mis à l'abri au château de Scey, puis à Châteauvieux-les-Fossés en 1637, avant de retrouver la chapelle d'Ornans. En 1793, la chapelle est vendue comme bien national, ainsi que les ornements et la châsse d'argent renfermant la Vierge Montaigu. La statue est mise à l'abri par le sacristain d'Ornans, Pierre Beaumont, qui lui construit une nouvelle châsse, en bois, et la place dans l'église Saint-Laurent. Chapelains : ????-1619 Anselme Boichot, 1619-1634 François Chapusot, 1634-1637 Pierre Martel, 1637-1638 François Martel, 1638-1671 François Morel, 1671-1687 Othenin Clément, 1687-1687 Pierre-Antoine Gonzel, 1687-1712 Marc Plantamour, 1712-1756 Pierre-Nicolas Jeunet, 1756-???? Charles-Guillaume Doney, ????-1793 Jacques-Joseph Roy.
Patrimoine civil
Patrimoine environnemental
Équipements culturelsMusées
CinémaLa ville dispose d'un cinéma, le Cinéma Eldorado. ÉvénementsOrnans organise depuis 2010 un festival amérindien unique en Europe, le pow-wow Danse avec la Loue. Personnalités liées à la commune
Ornans dans les artsLe peintre Gustave Courbet a légué à sa ville natale des œuvres majeures, dont la plus connue est le tableau Un enterrement à Ornans.
Ornans sert aussi de décor au film Les Feux de la Chandeleur (1972), de Serge Korber. Pour approfondirBibliographie
Articles connexesLiens externes
Notes et référencesNotes
Références
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