23 janvier : les mutins du navire britannique le Bounty, accompagnés d’un groupe de tahitiens, atteignent l’île Pitcairn, alors inhabitée. Ils débarquent et brûlent leur embarcation[1]. Cette communauté ne sera découverte qu’en 1808, par des baleiniers américains. Un seul des marins britanniques était encore en vie. En 1856, du fait de la surpopulation, deux cents insulaires s’installeront à l’île Norfolk, et certains reviendront plus tard à Pitcairn. L’épave du Bounty sera découverte à l’extrémité sud de l’île, en 1957.
Février : Matsudaira Sadanobu (1758-1829), principal acteur du gouvernement du Japon, ordonne que l’on envoie massivement les mendiants (à condition qu’ils soient innocents de tout crime) en exil sur l’île de Sado, dans la mer du Japon[2]. D’autres camps de séjours (yoseba) seront installés dans d’autres lieux. Les itinérants sont officiellement rassemblés dans ces camps de réhabilitation par le travail pour préparer leur retour dans la société. Il apparaît rapidement que l’exil à Sado revient de fait à une condamnation au bagne, puis à la mort.
8 et 28 mars : la Constituante adopte un décret et une instruction qui écartent les colonies du droit métropolitain et crée des assemblées coloniales ouvertes aux propriétaires. Il confirme l'esclavage mais donne l'égalité de droit entre tous les citoyens libres. Le 28 mai les Blancs de Saint-Domingue, qui ont élu une assemblée excluant les libres de couleur, votent une Constitution[4].
Japon : interdiction de tout autre enseignement que celui du confucianisme (doctrine de Zhu Xi, 1130-1200)[12]. La censure est renforcée et il est interdit de publier quoi que ce soit sur les défauts de l’administration.
À la mort de Ngolo Diarra, roi de Ségou, ses fils, associés au pouvoir de son vivant, s’affrontent pour recueillir sa succession. Finalement, son second fils, Monzon Diarra, devient roi (1790)[13]. Il multiplie les campagnes contre les Mossis, dans le royaume bambara du Kaarta (1796), le Bélédougou et le Fouladougou, et laisse le souvenir d’un grand organisateur. Après sa mort en 1808 commence le déclin de l’Empire de Ségou.
Domoni sur l'île d'Anjouan est détruite par les pirates malgaches[14].
18 janvier : avant de mourir, Joseph II abroge la plupart de ses réformes, à l’exception des patentes de 1781[17]. Réaction aristocratique en Hongrie, qui réclame la convocation de la Diète et s’oppose à la germanisation. Les nobles brûlent les cadastres. Les paysans se révoltent, soutenant l’empereur[18].
15 mars, Révolution brabançonne : une adresse présentée aux états de Brabant par Vonck et ses principaux partisans entraine des luttes de faction entre révolutionnaires aristocrates (statistes) et bourgeois (vonckistes). Les statistes, qui disposent de l’appui populaire, provoquent les journées des 16 et 18 mars, qui ballaient les vonckistes, accusés d’anarchie, les forçant à l’émigration[19].
1er novembre : publication des Réflexions sur la Révolution de France d’Edmund Burke[31]. La Révolution française de 1789-1790 est d’abord bien accueillie en Grande-Bretagne, dans la mesure où elle laisse présager un affaiblissement de la France en Europe. Edmund Burke est minoritaire quand il s’en prend à la façon dont les Constituants font table rase de l’Ancien Régime et à l’aspect inutilement abstrait de leurs « Droits de l'homme ». En revanche, les radicaux s’enthousiasment. Thomas Paine répond à Burke par les Droits de l’Homme, en faveur de la république et du suffrage universel (1792). Des sociétés radicales essaiment dans tout le pays (Société des Amis du peuple, Société de correspondance londonienne, et rencontrent une large audience dans les milieux populaires.
↑E.-Henri Garnier, Nouvel abrégé de tous les voyages autour du monde depuis Magellan jusqu'à d'Urville et Laplace (1519-1832), vol. 2, Ad. Mame et Cie, (présentation en ligne)
↑William Guthrie, Nouvelle géographie universelle, descriptive, historique, industrielle et commerciale des quatre parties du monde, H. Langlois, (présentation en ligne)
↑Philippe-Joseph-Benjamin Buchez, Histoire de l'Assemblée Constituante, J. Hetzel, (présentation en ligne)
↑Agricole Joseph François Xavier Pierre Esprit Simon Paul Antoine Fortia d'Urban, David Bailie Warden, Art de vérifier les dates depuis l'année 1770 jusqu'à nos jours, vol. 18, Paris, Arthus-Bertrand, (présentation en ligne)
↑(en) Spencer C. Tucker, James Arnold, Roberta Wiener, The Encyclopedia of North American Indian Wars, 1607–1890 : A Political, Social, and Military History, Santa Barbara (Calif.), ABC-CLIO, , 1318 p. (ISBN978-1-85109-697-8, présentation en ligne)
↑Jean Baptiste Pierre Jullien Courcelles, Fortia d'Urban, L'art de vérifier les dates depuis l'année 1770 jusqu'à nos jours, formant la continuation, ou troisième partie de l'ouvrage publié, sous ce nom, vol. 4, Arthus-Bertrand, Treuttel et Wurtz, (présentation en ligne)
↑Hervé Hasquin, Joseph II, catholique anticlérical et réformateur impatient, 1741-1790, Bruxelles, Lannoo Uitgeverij, , 328 p. (ISBN978-2-87386-507-8, présentation en ligne)
↑Léonard Chodźko, Recueil des traités, conventions et actes diplomatiques concernant la Pologne 1762-1862 par le comte d'Angeberg, Amyot, (présentation en ligne)
↑Alphonse de Beauchamp, Vie d'Ali-Pacha, visir de Janina, Villet, (présentation en ligne)
↑ ab et cÉtienne Taillemite et Denis Lieppe, La Percée de l'Europe sur les océans vers 1690-vers 1790 : actes du colloque du Comité de documentation historique de la Marine, vol. 1, Presses Paris Sorbonne, , 298 p. (ISBN978-2-84050-093-3, présentation en ligne)
↑Robert Nisbet Bain, Scandinavia : A Political History of Denmark, Norway and Sweden from 1513 to 1960, Cambridge historical series, (présentation en ligne)