1969 : Alsthom devient filiale de la Compagnie générale d'électricité 1976 : Alsthom fusionne avec les Chantiers de l'Atlantique devenant Alsthom Atlantique 1989 : fusion d'Alsthom et de GEC Power Systems et création de GEC-Alsthom 1998 : GEC Alsthom, devenue Alstom, entre en Bourse 2010 : rachat de l'activité transmission d'Areva T&D 2014 : vente de la filière énergie à General Electric et achat de 20 % des parts du capital par l'État français 2017-2018 : échec du projet de fusion avec la branche transport de Siemens qui devait créer Siemens-Alstom 2021 : rachat de Bombardier Transport
Alstom faisait partie du groupe Alcatel-Alsthom, nouveau nom de la Compagnie générale d'électricité (CGE), avant la mise en commun de ses activités avec une partie du groupe britannique General Electric Company (GEC) prenant le nom de GEC-Alsthom. Elle est ensuite introduite en bourse en tant que société autonome.
À l'origine Als-Thom, contraction d'« Alsace » et de « Thomson », devenu Alsthom, était le résultat de la fusion, réalisée en , d'une partie de la Société alsacienne de constructions mécaniques (SACM) basée à Mulhouse puis à Belfort, spécialiste de la construction de locomotives, et de la Compagnie française pour l'exploitation des procédés Thomson-Houston (CFTH), société franco-américaine spécialiste des équipements de traction électrique ferroviaire et de la construction électromécanique. Elle devient Alsthom en 1932, puis Alsthom Atlantique en 1976, puis GEC-Alsthom en 1989 et Alstom depuis 1998[6].
Entre 2014 et 2018, General Electric rachète les activités « Énergie » d’Alstom, c'est-à-dire Alstom Power et Alstom Grid, notamment le site de Belfort[7]. Dans le cadre de ce rachat, les activités de signalisation ferroviaire de General Electric « GE Signalling » sont reprises par Alstom[8].
Le , Alstom finalise le rachat et l'absorption de son concurrent canadienBombardier Transport. Cette acquisition donne naissance à un géant industriel, numéro deux mondial du ferroviaire[5].
En 1893, la traction électrique ferroviaire commence à prendre un certain essor. La Compagnie française pour l'exploitation des procédés Thomson-Houston (CFTH) est créée en s’associant à l'américain General Electric. En 1895, trois premiers brevets sont déposés par la nouvelle société[10]. Plus d'une trentaine d'autres brevets seront déposés par la suite par cette société sur une vingtaine d'années[11].
En 1904-1905, la CFTH rachète les établissements Postel-Vinay[12], une entreprise qui était elle aussi spécialisée dans la construction de moteurs électriques et de dynamos.
En 1925, la société Vetra, un constructeur de trolleybus, est créée.
En 1928, Thomson-Houston fusionne avec une partie de la SACM pour former une nouvelle entreprise. Ce sera Alsthom, contraction d'Alsace-Thomson, société de construction électro-mécanique.
En 1958, une direction générale arrive à la tête d'Alsthom, dont le siège est situé avenue Kléber à Paris, avec Georges Glasser qui inaugure une nouvelle ère et de nouvelles méthodes de direction avec des restructurations internes.
Filiale de la Compagnie générale d'électricité
En 1964, la Compagnie générale d'électricité (CGE) et Alsthom créent trois filiales communes se répartissant des fabrications différentes : Alsthom-Savoisienne (transformateurs et machines électriques), Delle-Alsthom (appareillages moyenne tension) et Unelec (appareillages basse tension)[13].
En 1969, la CGE, qui avait absorbé Alcatel en 1966, devient l'actionnaire majoritaire d'Alsthom[13].
La fusion des Chantiers de l'Atlantique et d'Alsthom donnant naissance au groupe Alsthom-Atlantique intervient en , soit deux mois après le début de l'entrée en négociation[15].
En 1982, la CGE est nationalisée. Le capital est détenu par l'État jusqu'à la privatisation de 1987[20].
En 1987, Alsthom fait l'acquisition de la division ferroviaire de Jeumont-Schneider comprenant Carel Fouché Industries, MTE et Schneider-Jeumont Rail[21].
En 1989, Alsthom fusionne avec la branche GEC Power Systems du groupe britannique General Electric Company et devient ainsi, sous le nom de GEC Alsthom, une coentreprise paritaire franco-britannique, filiale commune de GEC et de la CGE[20]. En 1991, la CGE se rebaptise Alcatel Alsthom[20].
En 1994, la société achète 51 % des actions du constructeur ferroviaire allemand Linke-Hofmann-Busch(de) (LHB), de Salzgitter, à sa société mère Preussag[22]. Puis en 1997, Alsthom acquiert le solde des actions, soit 49 % du capital, et LHB prend le nom d'Alstom LHB[22].
Entreprise indépendante
En 1998, les deux maisons mères choisissent de se recentrer sur leurs métiers de base, l'électronique de défense pour GEC (renommée Marconi Plc en 1999) et les télécommunications pour Alcatel Alsthom, et décident de vendre en bourse (à Paris, Londres et New York) la majorité (52 %) du capital de GEC Alsthom, en conservant chacune 24 %. Avant son introduction en Bourse, les deux maisons mères se partagent 8 milliards de francs de bénéfice exceptionnel. Le chiffre d'affaires de GEC Alsthom va frôler les 100 milliards de francs et son effectif dépasser 100 000 personnes. Ce fut la plus grosse opération d'introduction en bourse d'une société européenne, en dehors des privatisations[23].
La nouvelle société, ainsi indépendante, décide de prendre le nom d'Alstom, sans h, laissant de côté ses origines (le « Thom » dans le nom de 1929 est celui de Thomson). Alcatel Alsthom, quant à elle, se renomme Alcatel. À cette occasion, Alstom reprend à son ancienne maison-mère l'entreprise Cegelec (pour 3,5 milliards de francs, ingénierie et systèmes, effectif de 27 900 personnes)[24],[23], qui deviendra un an plus tard Alstom Entreprise puis Alstom Contracting.
En 1999, Alstom crée une coentreprise avec ABB, nommée ABB Alstom Power, dans le domaine des systèmes de production d'énergie, puis en acquiert en 2000 la totalité des parts. Fin , elle vend à General Electric (États-Unis) (GE) la totalité de son activité turbines à gaz pour laquelle elle avait jusque-là des accords de licence (TG 5000 et 6B) ou même de copropriété (TG 9B) avec GE. Cet achat et cette vente sont considérés comme des erreurs stratégiques importantes dans l'histoire d'Alstom[25].
En 2001, Alcatel et Marconi Plc cèdent leurs parts (24 % chacun) dans Alstom.
Affaibli au moment de sa mise en bourse par des fonds propres réduits par un dividende exceptionnel versé à ses précédents actionnaires (Marconi 230 M€, Alcatel 230 M€), puis pénalisé par les difficultés de ses turbines à gaz de grande puissance GT24/26, héritées d'ABB, le groupe connaît une grave crise financière en 2003 peu de temps après le remplacement de son président-directeur général.
La mission de Patrick Kron est de mener à bien le redressement du groupe. À court de trésorerie, le groupe énergétique et ferroviaire est au bord de la faillite[27].
En 2003, selon Patrick Kron « l'entreprise était exsangue. […] Nous avons dû supprimer la moitié des emplois »[28].
L'État vient à la rescousse, apporte 730 millions d'euros et prend 21 % du capital. En contrepartie, la Commission européenne exige de lourdes cessions[27].
Cette crise, aggravée par les difficultés de délivrance des cautions bancaires, est surmontée en moins de deux ans notamment grâce aux deux augmentations de capital successives, l'intervention de l'État (finalement autorisée en 2004 par la Commission européenne), le gouvernement français, impliquant principalement le ministre de l'Économie, des Finances et de l'Industrie de l'époque Francis Mer et la mise en œuvre d'un important programme de cessions.
Les effectifs du groupe vont passer de 115 000 à 60 000 personnes[27].
Le , Alstom cède à Areva son secteur Transmission et Distribution pour 913 millions d'euros. Fin 2005, Alstom cède à Barclays Private Equity son activité Power Conversion, qui prendra le nom de Converteam en .
Le , Alstom décide de se départir de ses chantiers navals, les Chantiers de l'Atlantique et Leroux Naval, au profit du spécialiste norvégien Aker Yards[29], cette transaction ayant été finalisée le . Le plus gros yacht construit par Alstom marine est le Kogo (72 mètres de long — mis à l'eau en 2006) et le plus gros navire de croisière construit fut le Queen Mary 2.
En 2006, l'entreprise redevient bénéficiaire. L'État cède la place à Bouygues en réalisant une plus-value d'1,3 milliard d'euros[27].
La société commune constituée avec Bouygues dans le domaine hydraulique est opérationnelle depuis . Le , Alstom reprend la branche Transmission d'Areva T&D, qui devient Alstom Grid (la branche Distribution d'Areva T&D rejoint alors Schneider Electric).
En 2009, Alstom signe un partenariat stratégique avec Transmashholding (TMH)[30] pour permettre le déploiement de la société sur le marché russe.
En , Alstom vend son unité d'échange de chaleur pour 730 millions d'euros au fonds d'investissement allemand Triton[31].
Vente de la branche énergie à General Electric
Le , alors que Patrick Kron et Jeffrey Immelt, PDG de General Electric, discutent confidentiellement aux États-Unis les derniers détails de la vente de la branche énergie du groupe, l'agence Bloomberg publie une dépêche révélant les négociations entre les deux PDG[32].
Le rachat partiel d'Alstom par General Electric[33], est proposé pour un montant de 13 milliards de dollars[34],[28].
Le , une offre alternative est faite par Siemens, par laquelle ce dernier exprime son souhait d'acquérir les activités énergétiques d'Alstom, contre une partie des activités ferroviaires de Siemens[35],[36],[37].
Patrick Kron doit accepter l’offre de rachat de la branche énergie d'Alstom par le groupe américain General Electric (GE)[38] face aux pressions du gouvernement américain (cf. infra) et à l'emprisonnement abusif d'employés stratégiques d'Alstom comme Frédéric Pierucci[39]. La branche restante d’Alstom, c’est-à-dire les activités de transport qui ne représentent alors qu'un tiers du chiffre d'affaires du groupe, serait chargée du paiement de l’amende liée à un procès de corruption intenté aux États-Unis sur une base d’extraterritorialité des lois anticorruption [40].
Le , le conseil d'administration d'Alstom accepte l'offre de 12,35 milliards d'euros de General Electric, pour ses activités énergétiques[41]. Les actionnaires approuvent cette offre à 99,2 %[42]. General Electric confirme son offre de 16,9 milliards de dollars[43].
Le , General Electric annonce son souhait d'acquérir 25 % de la filiale énergétique indienne d'Alstom pour environ 389 millions de dollars, si son offre globale réussit[44].
Le même jour, le gouvernement français s'oppose à l'offre de General Electric, s'inquiétant des activités turbine de la filière nucléaire française civile et militaire, des emplois et du futur de ses activités ferroviaires, invitant General Electric à regrouper ses activités ferroviaires avec celles d'Alstom[45].
L'état tente de renforcer son poids dans la négociation. Le , Il promulgue le décret no 2014-479 qui étend à de nouveaux secteurs de l'énergie, de l'eau, des transports, des télécommunications et de la santé publique les pouvoirs du décret no 2005-1739, qui portent sur la possibilité donnée au gouvernement de mettre un veto sur des investissements étrangers qui portent atteintes aux intérêts stratégiques[46],[47],[48],[49],[50].
Le , Siemens et Mitsubishi Heavy Industries émettent une nouvelle offre commune alternative à celle de General Electric. Siemens souhaite acquérir les activités d'Alstom dans les turbines à gaz pour 3,9 milliards de dollars et Mitsubishi Heavy Industries formerait des co-entreprises avec Alstom sur ses activités du nucléaire, de la distribution électrique et de l'hydroélectricité, pour 3,1 milliards de dollars[51].
Le , General Electric annonce une variation de son offre initiale, sur la même valeur, mais avec davantage d'échanges d'actifs par la création d'une co-entreprise sur les activités électriques renouvelables, sur les réseaux de distributions d'énergies, sur les activités de turbines à vapeur et sur les activités nucléaires. General Electric s'engage également à vendre son activité dans la signalisation ferroviaire à Alstom[52],[53].
Le , Siemens et Mitsubishi Heavy Industries modifient leur offre regroupant les co-entreprises proposées en une seule entre Alstom et Mitsubishi et augmentent la partie de l'offre en liquide de Siemens de 400 millions d'euros à 4,3 milliards d'euros.
Le même jour, le gouvernement français annonce soutenir dorénavant l'alliance entre Alstom et General Electric[54],[55],[56],[57],[58],[59] et vouloir prendre 20 % des actions d'Alstom (rachetés à Bouygues). Mais les tractations entre Bouygues et l'État semblent difficiles, les parties prenantes du dossier ne s'entendant pas sur le prix[60].
Le , le ministre de l'Économie, de l'Industrie et du Numérique, Emmanuel Macron (successeur d'Arnaud Montebourg), autorise l’investissement de General Electric dans Alstom[61],[62].
Le FCPA et soupçons de pressions américaines
Le , soit trois jours après que l'Assemblée générale d'Alstom a validé le rachat de la branche énergie par GE pour 12 milliards d'euros, Alstom signe une négociation de peine[63]avec le département de la Justice (DoJ) des États-Unis pour avoir enfreint la Foreign Corrupt Practices Act (FCPA, la loi américaine qui criminalise l’acte de fournir des pots-de-vin à des agents publics étrangers[64]). Pour contextualiser, il convient de noter que ces mêmes activités sont des infractions dans tous les pays membres de l’OCDE[65], y compris en France où c'est un délit.
Cette signature est apposée un an après que quatre anciens collaborateurs d'Alstom avaient été arrêtés. Selon certains analystes, l’objectif caché de ces arrestations était de faire pression en faveur de la vente de la branche énergie à Général Electric[66],[67]. Notamment, le récit de l'un d'eux, Frédéric Pierucci, sur son arrestation, son séjour en prison et son abandon par son entreprise et sa hiérarchie, font l'objet d'une série radiophonique de France Inter[68].
Précédant ce moment, Alstom a dû faire face aux lois qui permettent aux États-Unis de poursuivre des entreprises non américaines à l’étranger, à condition qu’elles aient un lien avec les États-Unis[69], laissant à penser que les Américains affaiblissent certaines entreprises stratégiques pour mieux se positionner sur les marchés mondiaux.
Le lien qui permet cette extraterritorialité est extrêmement large, puisqu’il suffit que les entreprises effectuent une transaction en dollars ou qu’elles utilisent une technologie américaine pour que des poursuites puissent être engagées. Dans le cas spécifique d’Alstom, la juridiction américaine a pu être établie parce qu'Alstom SA était cotée en bourse à New York jusqu’en 2004 et que beaucoup de ses actes criminels ont été commis dans les bureaux d’Alstom Power à Windsor, Connecticut, États-Unis (donc, juridiction territoriale)[70].
Alstom accepte une amende de 772 millions de dollars dans le cadre du Foreign Corrupt Practices Act, après d’avoir plaidé coupable pour des faits de corruption en Indonésie, Égypte, Arabie saoudite, les Bahamas et Taiwan. Au total, Alstom avoue avoir payé 75 millions de dollars en pots-de-vin pour obtenir des projets qui valaient 4 milliards de dollars et qui ont produit un bénéfice pour l’entreprise d’approximativement 300 millions de dollars[64].
Cet accord impose à Alstom la présence d'un « moniteur », un avocat américain, qui surveille la mise en place des procédures de « compliance » conformes aux exigences du Foreign Corrupt Practices Act. Alstom ayant déjà été condamné en 2012 par la Banque mondiale, plaidant coupable et ayant déjà un moniteur à ce titre, le DoJ délègue sa mission de compliance au moniteur de la Banque mondiale[71].
Réaction européenne
Le , la Commission européenne a annoncé l'ouverture d'une enquête sur le rachat de la branche « énergie » d'Alstom par General Electric, car « des problèmes de concurrence pourraient se poser sur le marché des turbines à gaz de haute puissance ». La nouvelle entité disposerait en effet de 50 % des parts de marché en Europe et dans le monde (à l'exception de la Chine) sur ce segment d’activité[72]La revente de la branche Énergie d'Alstom à GE apporte à vingt-et-un dirigeants d’Alstom un bonus additionnel de 30 millions d'euros dont 4 millions d'euros pour Patrick Kron[73], sous réserve de la conclusion effective de la vente, qui ne pourra intervenir qu'après l'accord de la Commission européenne qui est annoncé pour le , et finalement donné plus tôt que prévu le .
Depuis 2014, l’entretien et le renouvellement des turboalternateurs des 58 centrales nucléaires français, la production des turbines Arabelle destinées aux réacteurs EPR, la fourniture des turbines de propulsion des quatre sous-marins nucléaires lanceurs d’engins et du porte-avions Charles-de-Gaulle[74] relèvent des États-Unis, à travers la société GE Alstom Nuclear Systems (GEAST), jusqu'à leur reprise par EDF le 31 mai 2024[75].
En , GE annonce la suppression de 6 500 emplois en Europe, dont 765 en France, dans les activités énergie d'Alstom[76],[77].
En , General Electric, le groupe américain désormais chargé de l'entretien des turbines Alstom qui font tourner les centrales atomiques françaises, veut réduire sa responsabilité financière en cas d'incident, quitte à engager une épreuve de force avec EDF[78].
En , il est annoncé que la promesse de l'entreprise américaine General Electric de créer 1 000 emplois en France ne sera pas tenue[79],[80],[81].
Devenir de l’accord
En 2018, la déprime du marché des grosses turbines pour centrales électriques, inquiètent les ex-Alstom. La division énergie d'Alstom a été rachetée en 2015 par General Electric et est aujourd’hui en difficulté. Le site de Belfort, berceau d’Alstom, pourrait être concerné[82].
En 2020, Frédéric Pierucci tente de réunir des investisseurs français pour racheter à l’américain General Electric le pôle nucléaire qui faisait partie d'Alstom[83]. Arnaud Montebourg défend la même approche : « Qu’est-ce que le gouvernement attend pour racheter avec la BPI, des fonds privés d’investissement », « C’est le moment de se retrousser les manches pour reconstruire un outil stratégique dans le secteur énergétique »[84].
Depuis le rachat de la branche Énergie d'Alstom, General Electric n’a pas fait de bonnes affaires. Son action a été divisée par trois, et elle a supprimé 3 000 emplois en France alors qu’elle avait promis d’en créer[85].
Selon le magazine Challenges, sept ans après le rachat de la branche énergie d'Alstom, le bilan du groupe General Electric est « désastreux » en France, avec 5 000 postes supprimés dont 1 200 à Belfort[86].
À la recherche de liquidités, General Electric s'est engagé en 2020 dans la vente d’une bonne partie de ses actifs, dont potentiellement les activités nucléaires ex-Alstom[87],[88]. GE Alstom Nuclear Systems (GEAST), détenue à 80 % par GE et à 20 % par Alstom, gère les ex-activités nucléaires d’Alstom, en particulier la production des turbines nucléaires Arabelle, fabriquées sur le site de Belfort et qui équipent les centrales nucléaires françaises, ainsi que le porte-avions Charles-de-Gaulle.
En 2021, EDF engage des discussions avec General Electric pour lui racheter ses activités dans le nucléaire qui sont regroupées dans l'ancienne coentreprise GE Alstom Nuclear Systems, elle-même au sein de la filiale GE Steam Power (principalement situées à Belfort)[89],[90],[91].
En janvier 2022, le français EDF et General Electric s'entendent sur une reprise d'une partie de GE Steam Power, les activités de GE Power dans le nucléaire. EDF va débourser environ 175 millions d’euros pour cette transaction, une fois prises en compte les liquidités et dettes de l’activité rachetée. Cette ancienne activité d'Alstom Power valorisée 1 milliard d’euros, spécialisée dans les turbines nucléaires, notamment Arabelle et les services de maintenance associés aux réacteurs déployés[92],[93],[94].
Le 31 mai 2024, EDF reprend officiellement les activités nucléaires, non américaines, de General Electric, dont la maintenance et la fabrication des turbines Arabelle[75],[95].
Recentrage sur les transports, tentative de fusion avec Siemens
En 2016, le nouvel Alstom affirme ses ambitions, Le PDG veut, en cinq ans, poursuivre l’internationalisation du constructeur de tramway, métro et autres TGV. Le nouveau PDG entend aussi diversifier au maximum les revenus du groupe (5,9 milliards d’euros en 2015), en cessant de fonder l’essentiel de ses revenus sur le seul matériel, afin de participer à la consolidation attendue du secteur[96].
En , Alstom remporte un contrat de 2 milliards de dollars aux États-Unis. Le constructeur français fabriquera 28 trains à grande vitesse destinés à l'Acela Express, la ligne « Boston-New York-Philadelphie-Washington DC » exploitée par Amtrak. Les premiers essais devraient être réalisés en 2019, et les premières séries devraient sortir des usines en 2021[97].
Le , Alstom annonce la fermeture du site de Belfort pour 2018, faute de commandes suffisantes de matériel ferroviaires, et le reclassement de ces salariés dans d'autres sites, principalement celui de Reichshoffen[98]. Le lendemain, à la suite de ce communiqué, le ministre de l'Économie, Michel Sapin et son secrétaire d'État à l'Industrie, Christophe Sirugue demandent à Henri Poupart-Lafarge, de négocier la décision[99]. Le , François Hollande, lors d'une réunion avec le chef du gouvernement Manuel Valls, le ministre de l’économie Michel Sapin, le secrétaire d’État à l’Industrie Christophe Sirugue et le secrétaire d’État aux Transports Alain Vidalies, affirme que l'État veut conserver les 400 emplois, ainsi que la production à l'usine de Belfort[100]. Le , Manuels Valls déclare que le site de Belfort est sauvé par notamment l'achat par l'État de 15 TGV destinés aux lignes Intercités Bordeaux-Marseille et Montpellier-Perpignan, en plus de 6 TGV pour la liaison Paris-Turin-Milan déjà évoqués par le gouvernement, et par l'achat de 20 locomotives à moteur Diesel ; Alstom s'est engagée pour sa part à investir dans le développement d'un nouveau modèle de locomotive diesel ou hybride[101]. En , Alstom acquiert Nomad Digital, la société britannique spécialisée dans les solutions de connectivité, notamment la connexion Wi-Fi, pour les opérateurs ferroviaires[102].
En 2016, le consortium Consortium Expolink décroche un contrat pour le métro de Dubaï (Dubaï Route 2020). Ce contrat implique la participation des entreprises Alstom, Acciona et Gülermak sur le projet[103]. Ces travaux, lancés en vue de l’Exposition universelle de 2020, devraient rapporter au groupe français quelque 1,3 milliard d’euros[104].
En 2017, Alstom livre 53 trains régionaux à l’Allemagne. Ces contrats, qui s’élèvent à 300 millions d’euros, font suite à un contrat-cadre conclu par la Deutsche Bahn et Alstom en 2012[105]. Alstom remporte un contrat pour construire une ligne de métro à Hanoï. Le groupe ferroviaire va équiper la ligne 3 de la capitale vietnamienne. Cette commande, d’un montant de 190 millions d’euros, fournira de l’activité à six sites en France[106].
En , Alstom annonce la vente de ses participations dans ses trois coentreprises avec General Electric, à ce dernier, pour 2,594 milliards d'euros. Ces coentreprises étaient présentes dans le domaine du réseau électrique, du nucléaire et des énergies renouvelables[107].
En , la SNCF commande à Alstom une centaine de « TGV du futur » sur une décennie, pour un total de 3 milliards d'euros[108].
En , en Allemagne, le premier train de passagers commercial au monde fonctionnant à l'hydrogène, fabriqué par Alstom, entre en service en Basse-Saxe[109],[110].
En , la Commission européenne rejette la fusion entre Alstom et Siemens Mobility, estimant que cette fusion ne respecte pas les règles de concurrence au sein de l'Union Européenne[111]. Le projet de fusion avait été présenté par Alstom le , et prévoyait que la nouvelle entreprise prenne le nom de Siemens-Alstom[112]. Siemens serait devenu l’actionnaire principal avec 50 % des parts[113]. Le , l'accord de rapprochement a été signé entre Alstom et la division transport de Siemens. Dans le cadre du rapprochement, Siemens aurait apporté ses activités ferroviaires et de signalisation à Alstom, en échange de la moitié du capital du français, qui aurait pu dépasser 50,5 % du capital après quatre ans[114].
En 2019, Alstom fait partie du trio de constructeurs français avec Heuliez Bus et Bolloré qui emporte le méga-appel d’offres d'autobus électriques pour la RATP. Ils vont se partager un marché maximum de 800 autobus à batterie et de 400 millions d’euros[115].
En août 2022, Alstom reçoit de la SNCF une commande de 15 TGV de nouvelle génération supplémentaires pour un montant de 590 millions d’euros. Une nouvelle génération de TGV qui doit s'inscrire dans la transition écologique, notamment en consommant moins d'énergie[116].
Numéro deux mondial du ferroviaire
Acquisition de Bombardier
En , Alstom annonce l'acquisition des activités ferroviaires de Bombardier (Bombardier Transport) pour 6,2 milliards d'euros, à la suite des difficultés financières de ce dernier[117]. L'entreprise devient le second plus important groupe ferroviaire au monde[118],[119]. Le rachat de Bombardier Transport est approuvé par la Commission européenne en [120]. Le , Alstom lance une augmentation de capital de 2 milliards d'euros en vue de financer une partie de ce rachat, après que les actionnaires du groupe ont donné leur accord fin octobre. L'opération globale est censée être finalisée au premier trimestre 2021[121].
Alstom est prêt à céder une usine en France, son site de production Alstom DDF de Reichshoffen, dans le Bas-Rhin, afin d'être autorisé à racheter Bombardier Transport[122].
Le , la Commission européenne a donné son feu vert à ce rachat, pour une somme comprise entre 5,8 et 6,2 milliards d’euros. En août, Alstom cherche à revoir le prix de Bombardier[123],[124].
Le , le groupe français finalise le rachat et l'absorption de son concurrent canadien Bombardier Transport[5].
En , en contrepartie de l’acceptation par la Commission européenne de la fusion d’Alstom avec le canadien Bombardier, l’espagnol Construcciones y Auxiliar de Ferrocarriles (CAF) reprend l’usine Alstom de Reichshoffen. Le transfert de l’usine alsacienne, outil industriel réalisant plus de 300 millions d’euros de chiffre d’affaires et employant 740 salariés, sera effectif à compter du second semestre 2022 (cette cession inclut aussi les plateformes de trains régionaux Coradia polyvalents et Talent 3)[125].
Le , Alstom annonce fermer son usine de Sorel-Tracy au Québec pour transférer ses activités au sein de ses autres usines québécoises de La Pocatière et de Saint-Bruno, issues de Bombardier[129]. Le 4 juillet 2022, il annonce la réouverture de l'usine de La Pocatière comme « centre d’innovation »[130].
Difficultés financières
En novembre 2023, l’action Alstom perd 38 % en Bourse après l’annonce d'un flux de trésorerie ((en) cash-flow) négatif sur l’exercice financier décalé 2023-2024. L'entreprise envisage une augmentation de capital, des suppressions d'emplois (de l'ordre de 1500 postes) et la vente d'actifs dans le cadre d'une série d'efforts visant à réduire sa dette. Les investisseurs craignent l'augmentation de capital. Une partie de la faible performance commerciale est du à la finalisation du programme Aventra, 443 trains pour le Royaume-Uni et hérités du portefeuille de Bombardier Transport racheté début 2021[131],[132],[133]. En avril 2024, Alstom annonce vendre sa division de signalétique ferrovière en Amérique du Nord à Knorr-Bremse pour 630 millions d'euros[134].
Commandes
Métros
France
En 2020, Île-de-France Mobilités commande à Alstom et Bombardier 71 rames de RER, avec une possibilité d'étendre la commande jusqu'à 255 rames pour un montant maximal de 3,7 milliards d’euros[135].
Le groupe français Alstom a remporté l’appel d’offre pour la construction de la troisième ligne de métro à Toulouse. Pour ce marché de 713 millions d’euros hors taxes, trois autres entreprises étaient candidates à l'appel d'offre face à Alstom : l’allemand Siemens, le groupe italo-japonais Ansaldo-Hitachi et l’espagnol CAF associé au français Thales[136].
Alstom et la RATP s’allient avec l'opérateur singapourien ComfortDelGro pour être l'opérateur du Grand Paris Express pour la ligne 15[137], dans le cadre d'une ouverture à la concurrence, l'opérateur Keolis ayant été préféré au consortium pour la ligne 16 et la ligne 17[138], tandis que l'exploitant de la ligne 18 n'est toujours pas connu.
Le , le métro de Dubaï (Dubaï Route 2020) est mis en service commercial. Le réseau comprend une ligne de 15 kilomètres de long, dont 11,8 kilomètres en surface et 3,2 kilomètres en souterrain. Alstom avait pour mission de réaliser l'intégration du système de métro (comprenant 50 rames) et d'améliorer la ligne de métro existante en modernisant ses différents aspects comme l'alimentation électrique ou les systèmes de signalisation[140].
En , Alstom signe un contrat de maintenance avec la compagnie Metrorex, qui gère les métros de Bucarest, pour la maintenance de 82 trains sur une durée de 15 ans. Le montant du contrat s'élève à 500 millions d'euros[143].
Trains classiques ou à hydrogène
Le , la SNCF commande à Alstom douze trains à hydrogène pour le compte de quatre régions françaises pour un montant d’environ 190 millions d'euros, ces TER devraient circuler à partir de 2023[144].
En , après 18 mois de service commercial en Allemagne et 100 000 km parcourus[145], Alstom effectue les premiers essais en France de son nouveau train 100 % hydrogène, iLint (54 mètres de longueur, 120 passagers, 140 km/h, zéro émission). Le groupe industriel vise à terme le remplacement des trains diesel, soit 20 % du trafic ferroviaire français. Alstom a développé le train 100 % en consortium avec l'Allemand Linde, l'État allemand et le Land de Basse-Saxe. Un bi-mode électrique-hydrogène, le Coradia polyvalent bi-mode, fait aussi son entrée sur le marché[146],[147]. Avant la France, la Suède a mis en service ses premiers trains iLint fin [145]. Ces lancements font suite au rachat d'Helion Hydrogen Power à Areva Énergies Renouvelables en pour se renforcer sur le secteur des piles à combustible à forte puissance[148].
En , Alstom signe un contrat de 300 millions d'euros pour vendre 25 trains à Melbourne, qui seront fabriqués dans l'État de Victoria[149], puis en , Alstom s'associe à Plastic Omnium pour le développement de trains à hydrogène, et annonce vouloir en commercialiser en France et en Italie dès 2022[150].
En 2022, l'entreprise signe un contrat avec la SNCB pour fournir 50 locomotives électriques Traxx. Les 24 premières Traxx doivent être livrées en 2026 pour un montant de 120 millions d’euros[151].
Métiers
Avant 2016
Le groupe Alstom comptait deux métiers, le transport et l'énergie, en quatre secteurs :
Alstom Thermal Power (construction de centrales électriques thermiques et systèmes annexes avec Alstom Power Systems, correspond essentiellement aux activités reprises par EDF en mai 2024 sous le nom d'Arabelle Solutions) ;
Alstom Renewable Power (qui recouvre depuis mi 2011 les activités d'hydroélectricité, éolien avec Alstom Wind, solaire et énergies marines renouvelables) ;
Alstom Transport (équipements et services de transport ferroviaire) ;
Alstom Grid (solutions de transmission d'électricité).
Son chiffre d'affaires, 19,5 milliards d'euros en 2011-2012[152], est réalisé à près de 90 % hors de France. Le groupe emploie plus de 92 600 personnes dans le monde[153].
Certains produits sont connus de tous : TGV, Queen Mary 2 (activité marine dorénavant vendue), etc.
Le groupe était numéro 1 mondial en 2013 dans[154],[155],[156] :
Les systèmes de véhicules légers sur rail et les tramways comprenant notamment la gamme Citadis.
Les services, la signalisation et les systèmes ferroviaires. Commandes de passages à niveaux, etc.
Après 2016
En 2016, le nouvel Alstom affirme ses ambitions, Le PDG veut, en cinq ans, poursuivre l’internationalisation du constructeur de tramway, métro et autres TGV[96]. Au , les activités d'Alstom sont les suivantes :
Alstom Transport (Saint-Ouen, Seine-Saint-Denis), siège social d'Alstom et centre d'ingénierie de conception et de design, réparti sur trois bâtiments : Oméga (depuis 1996), Kappa et Sigma (depuis 2009) ;
Alstom Transport (Belfort, Territoire de Belfort), conception et fabrication de motrices TGV (Avelia) et locomotives (Prima) ;
Alstom Transport (Ornans, Doubs) ex TCO (Traction CEM (Compagnie Électro Mécanique) Oerlikon), conception et fabrication de moteurs ;
Alstom Transport (Tarbes, Hautes-Pyrénées), conception et fabrication de systèmes de traction (Onix, solutions hydrogène (Coradia Lint, Coradia polyvalent H2)) ;
Alstom Transport (Vitrolles, Bouches-du-Rhône), conception et fabrication de systèmes urbains (APS pour les tramways Citadis) ;
Alstom Transport (Villeurbanne, Métropole de Lyon) ex TCO (Traction CEM (Compagnie Électro Mécanique) Oerlikon), conception et fabrication de système informatique embarqué (Système d'information voyageur embarqué, ERTMS ;
Alstom Belgium (Charleroi, Hainaut) (ex-ACEC), solutions de signalisation et trains à grande vitesse TGV TMST (Eurostar), conception et fabrication de systèmes de traction et convertisseur auxiliaire
Philippe Petitcolin, sera proposé en 2024 au poste de président, Poupart-Lafarge gardant la direction générale[168].
Actionnariat
Fin , Alstom et Bouygues annoncent la reprise par ce dernier de la part de l'État français, cette transaction ayant été finalisée le après autorisation de la Commission européenne, ce qui porte à 25,1 % la part de Bouygues dans Alstom.
Le , Bouygues détenait 30,77 % du capital et des droits de vote.
Le , General Electric (GE) annonce vouloir racheter la branche Power Systems d'Alstom. Immédiatement, Siemens annonce également s'intéresser à Alstom. La société est alors suspendue de cotation et le gouvernement français se penche sur le dossier. Le président de la République, François Hollande reçoit tour à tour Jeffrey Immelt, directeur général de General Electric, Joe Kaeser, PDG de Siemens, et Martin Bouygues, premier actionnaire d'Alstom avec 29,4 % des actions et des droits de vote[169]. L'offre de General Electric alimente un débat important dans les médias concernant la sauvegarde des emplois et les activités stratégiques du groupe[170],[171]. Cette vente, qui entraîne la perte d'une partie de l'indépendance energétique de la France, se fera au prix de la perte de milliers d'emplois, et mènera à la démission de la présidente-directrice générale de GE France, Clara Gaymard[172]. En , Alstom décide d'utiliser le produit de la vente de sa branche énergie à GE en rachetant une partie de ses propres actions dans le cadre d'une OPRA. Le montant de l'OPRA s'est élevé à 3,2 milliards d'euros. Les actions ainsi rachetées ont été annulées. À la suite de cette opération sur son capital, le premier actionnaire d'Alstom est toujours Bouygues avec 28,3 % du capital (contre 29,2 % au )[167].
Bouygues a cédé la quasi-totalité de ses parts (3 %) dans Alstom en juin 2021, pour 500 M€ [173].
En février 2020, la Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ), actionnaire de Bombardier, annonce devenir l'actionnaire le plus important d'Alstom à la suite de l'acquisition de Bombardier Transport, garantissant ainsi le maintien des emplois au Québec et d'un siège social pour les activités sur le continent américain d'Alstom à Montréal, supervisant alors près de 13 000 employés Alstom et ex-Bombardier[174],[175].
En , quatre ans après en être sorti, Alstom revient dans le CAC 40. Ses carnets de commandes sont pleins, son rapprochement avec Bombardier, bien avancé[177].
Résultats financiers
L'année comptable d'Alstom court du au de l'année suivante.
« En dépit d'une impressionnante série de décisions de justice défavorables rendues à l'étranger, la société n'a jamais été inquiétée sur le sol français »[180], avance Le Canard Enchaîné. L'hebdomadaire évoque ainsi le fait qu'Alstom ait été privé de marchés publics au Mexique en 2004, que deux de ses filiales aient été sanctionnées en 2008 pour avoir corrompu des fonctionnaires en Italie, que la justice suisse ait condamné, en 2011, une de ses filiales à une amende de 2,5 millions de francs suisses[181], plus 29 millions de pénalités correspondant aux bénéfices réalisés grâce à « des paiements inappropriés versés à des agents publics en Lettonie, en Malaisie et en Tunisie ». « De vieilles histoires », a répondu Alstom au Canard enchaîné, qui souligne cela dit que, d'après l'OCDE, des enquêtes concernant Alstom sont en cours en Grande-Bretagne, en Slovénie, en Pologne, au Brésil et en Norvège.
Les affaires ayant donné lieu à des condamnations
Tramway de Jérusalem
Alstom, avec Veolia, est mis en cause dans l'affaire du tramway de Jérusalem[182]. Le , la plainte de l'AFPS est rejetée par le tribunal de grande instance de Nanterre[183], rejet confirmé en appel en 2013[184].
Métro de Sao Paulo
En février 2024, Alstom est condamné par un tribunal brésilien avec d'autres entreprises et responsables brésiliens à une amende collective de près de 45 millions d'euros en raison d'un effondrement ayant fait sept morts en 2007 sur le chantier d'une ligne de métro à Sao Paulo[185].
Amiante
Le , Alstom est condamnée en justice pour une affaire d'amiante (à Lys-lez-Lannoy) qui eut pour conséquence au moins 10 morts et 80 malades[186].
Le site de Belfort est classé « site amiante » par arrêté au journal officiel le . Toutes les entreprises présentes sur le site ne sont pas classées à cette date. Les années prises en compte sont antérieures à 1986, année à partir de laquelle il n'aurait plus été fait usage d'amiante[187].
Entente illégale
Le , la Commission européenne, représentée par la commissaire à la concurrence Neelie Kroes, a condamné Alstom et neuf autres entreprises opérant dans le secteur des appareillages de commutation pour entente illégale qui viole les règles des traités européens. Alstom a été condamnée à verser une amende de 65 millions d'euros au budget européen[188].
Corruption
Centrale de Radès, Tunisie
Alstom est soupçonné d'avoir versé 7 millions d'euros de pot-de-vin à Slim Chiboub gendre de l'ancien président de TunisieBen Ali, qui serait intervenu auprès de la STEG pour faire la sourde oreille sur des défauts techniques lors de l’exécution des travaux de la 3e tranche de la centrale électrique de Radès, effectués par Alstom pour un montant de 30 millions d'euros[189]. À ce sujet, l’entreprise a été placée sous surveillance dans trois pays (Tunisie, mais aussi Malaisie et Lettonie[190]) pour quatre ans par le Fonds souverain norvégien pour risque grave de corruption d’agents publics. À la suite d'une longue enquête de la justice suisse dans une quinzaine de pays, le Ministère public de la Confédération a condamné Alstom en [191] mais a aussi conclu qu’il n’y avait pas de système de corruption organis: des cas de versements sans prestation en contrepartie ont été identifiés dans trois contrats signés entre 2000 et 2006, dans deux d’entre eux des salariés d'Alstom se seraient enrichis personnellement[192].
Pots de vin en Zambie 2002
Les filiales Alstom Hydro et Alstom Network (Suisse) ont également été condamnées à verser 9 millions de dollars de compensation et ont été interdites d'appels d'offre par la Banque mondiale, pour avoir versé des pots-de-vin afin d'obtenir un marché en Zambie en 2002. Sur ce sujet, la direction de la communication d'Alstom soutient que ces pratiques n'ont plus cours actuellement et affirme que son système éthique est « parmi les plus solides de la place »[193].
Plaider coupable pour corruption aux Etats Unis
En , Alstom plaide coupable pour faits de corruption auprès de la justice américaine et est condamné à payer une amende de 772 millions de dollars. Plusieurs filiales ont été accusées d'avoir versé des pots-de-vin à des responsables politiques afin de sécuriser des contrats, notamment en Indonésie[194],[195].
Marché de travaux de transport à Tunis
En , la filiale britannique d'Alstom a été condamnée par le Serious Fraud Office à une amende de 15 millions de livres pour des faits de corruption entre 2003 et 2006. Elle était accusée d'avoir payé 2,4 millions d'euros à l'entreprise Construction et Gestion Nevco pour s'assurer de l'obtention d'un contrat de 79,9 millions d'euros avec Transtu, la société des transports de Tunis. Il est apparu que Nevco était en réalité une société façade contrôlée par Belhassen Trabelsi, le beau-frère du président d'alors, Ben Ali, et qu'elle n'avait servi qu'au versement de pots-de-vin[196],[197].
Les plaintes et les affaires en cours
Enquête au Brésil pour une possible fraude sur appels d'offres
Cinq cadres d’Alstom poursuivis au Brésil pour attribution irrégulière de marchés. La justice brésilienne accuse des cadres du groupe français d’avoir organisé une fraude aux appels d’offres pour les travaux de construction du train et du métro de Sao Paulo en 2009[198].
Affaire Alstom-General Electric
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Le , l’ONG Anticor porte plainte pour « corruption » et « détournement de fonds publics » dans Affaire Alstom[199],[200].
Influences
Auprès de l'Assemblée nationale
Le groupe Alstom est inscrit comme représentant d'intérêts auprès de l'Assemblée nationale. Il déclare à ce titre qu'en 2016, les coûts annuels liés aux activités directes de représentation d'intérêts auprès du Parlement sont compris entre 10 000 et 20 000 euros[201]. Pour l'année 2017, Alstom est inscrit auprès de la Haute autorité pour la transparence de la vie publique, mais n'a cependant pas déclaré, comme il était légalement tenu de le faire avant le , l'ensemble de ses activités et les montants engagés[202].
Auprès des institutions de l'Union européenne
Alstom est inscrit depuis 2009 au registre de transparence des représentants d'intérêts auprès de la Commission européenne. Il déclare en 2015 pour cette activité 2 collaborateurs à temps plein et des dépenses d'un montant compris entre 200 000 et 300 000 euros. Alstom indique avoir perçu, sur la même période, 2 millions d'euros de subventions de la part de l'Union européenne[203].
Auprès des institutions américaines
Alstom déclare pour l'année 2017 avoir dépensé 530 000 dollars en lobbying auprès des institutions américaines[204].
↑« Alstom gagne la signalisation d'une ligne régionale chinoise », Usine nouvelle, (lire en ligne, consulté le )
↑Bibliothèque du Conservatoire national des arts et métiers (CNAM), section : Centre de documentation d'histoire et techniques environnementales (CDHTE), voir le Journal universel d'électricité, 1881, p. 395, rubrique « Correspondances » où il est retranscrit une lettre émanant de M. Elihu Thomson adressée M. Bürgin concernant un différend sur l'invention d'un petit moteur à courant continu à organes sphérique disposés sur le rotor.
↑Bibliothèque du Conservatoire national des arts et métiers (CNAM), op. cit., périodique : L'Industrie électrique, no 78, , où il est fait mention de trois brevets déposés par cette compagnie.
↑Bibliothèque du Conservatoire national des arts et métiers (CNAM), op. cit., périodique : L'Industrie électrique de 1895 à 1920.
↑Sur les plaques des moteurs postérieurs à cette date il était inscrit : « Compagnie française Thomson-Houston - Anciens établissements Postel-Vinay ». Il est à remarquer que la phrase : « pour l'exploitation des procédés » n'a jamais été inscrite sur les plaques, d'où l'abréviation CFTH. Mais le nom réel de l'entreprise était bien la Compagnie française pour l'exploitation des procédés Thomson-Houston.
↑ a et bJacques Marseille, Albert Broder et Félix Torres, Alcatel-Alsthom – Histoire de la Compagnie Générale d’Électricité, Paris, éd. Larousse, , 479 p. (ISBN978-2-03-523230-4), p. 281
↑Jacques Marseille, Albert Broder et Félix Torres, Alcatel-Alsthom – Histoire de la Compagnie Générale d’Électricité, Paris, éd. Larousse, , 479 p. (ISBN978-2-03-523230-4), p. 400
↑Cécile Katz, Jean-Pierre Elie, Dominique Hervier, Pierre Tourneboeuf, Seine-Saint-Denis – Territoire d'usines, Creaphis éditions, 2003, 216 p. (ISBN2913610307 et 9782913610309) [lire en ligne], p. 68.
Une fois le site fermé, l'usine du Bourget a été démolie en 1996 et les terrains reconvertis en zone d'habitation.
↑Jacques Marseille, Albert Broder, Félix Torres, Alcatel-Alsthom – Histoire de la Compagnie Générale d’Électricité, éd. Larousse, Paris, 1992, 479 p. (ISBN9782035232304), p. 404.
↑ ab et cJacques Marseille, Albert Broder et Félix Torres, Alcatel-Alsthom – Histoire de la Compagnie Générale d’Électricité, Paris, éd. Larousse, , 479 p. (ISBN978-2-03-523230-4), p. 447, 469, 470
↑« Alsthom rachète la division ferroviaire de Jeumont-Schneider », Le Monde, (lire en ligne, consulté le )
↑ a et bFrançoise Nieto, Mw et Km-h : une histoire d'Alstom, Coop Breizh, , 303 p. (ISBN978-2-84346-413-3), p. 186-187
↑L'achat en 2000 de 51 % des parts de Fiat Ferroviaria a été fait avec une option d'acquisition des 49 % restants dans un délai de deux ans, option exercée en 2002
Robert Belot et Pierre Lamard, Alstom à Belfort : 130 ans d'aventure industrielle, Boulogne-Billancourt, ETAI, , 377 p. (ISBN978-2-7268-8835-3)
Joseph Kennet, Belfort Alsthom 1879-1970 : hommes et technologie chez un grand constructeur (thèse de doctorat en histoire),
Jacques Marseille, Albert Broder et Félix Torres, Alcatel-Alsthom – Histoire de la Compagnie Générale d’Électricité, Paris, éd. Larousse, , 479 p. (ISBN978-2-03-523230-4)
Françoise Nieto, Mw et Km/h : une histoire d'Alstom, Spézet, Coop Breizh, 2011, 303 p. (ISBN978-2-84346-413-3)
Frédéric Pierucci et Matthieu Aron, Le piège américain, Lattes, (EAN978-2709664073)
Série en 6 épisodes de François Luciani et Matthieu Aron, d'après Le piège américain de Frédéric Pierucci et Matthieu Aron, chez Jean-Claude Lattès (2019) :