Phecda est le nom de l'étoile à présent approuvé par l’Union astronomique internationale (UAI)[10]. Il vient de l’arabe مراقّ الدبّ الأكبر Faḫḏ al-Dubb al-Akbar, « la Cuisse du Grand Ours », qui s’inscrit tardivement dans le cadre de la représentation grecque reprise par astronomes arabes au IXe siècle[11]. Dans sa traduction du زيجِ سلطانی Zīğ-i Sulṭānī ou « Tables sultaniennes » d’Uluġ Bēg (1437), Thomas Hyde (1665) donne la transcription ‘Phacht AlDub AlAcber’[12]. En passant par l’intermédiaire du philologueFriedrich Wilhelm Lach (1796) qui donne ‘phacht el-dub el achbar’[13], Johann Elert Bode s’en saisit une première fois sous la forme simplifiée Phacht[14]. Immédiatement après, le palermitainGiuseppe Piazzi (1814) retourne à directement à Thomas Hyde pour donner lui aussi la forme simplifiée Phecda[15]. Les deux formes vont passer au XIXe siècle dans les catalogues, mais c’est celle de Piazzi qui va prévaloir[16].
Description
Pour la plupart des observateurs de l'hémisphère nord, Phecda est plus connue comme étant l'étoile en bas à gauche formant la benne du Chariot. Avec quatre autres étoiles de cet astérisme bien connu, Phecda forme un vrai amas lâche d'étoiles appelé le courant d'étoiles de la Grande Ourse.
Phecda est une binaire astrométrique. Le compagnon perturbe régulièrement l'étoile primaire, si bien qu'un mouvement autour de leur barycentre est visible au cours du temps. À partir de ce mouvement, une orbite a été déterminée avec une période de 20,5 ans[8].
La composante secondaire est une naine orange de type spectral K2V qui fait 79 % la masse du Soleil, 40 % sa luminosité et dont la température de surface est de 4 780 K[3]. La magnitude apparente de Phecda varie légèrement entre 4,71 et 4,75. Ses deux étoiles apparaissent être variables, la primaire est due sa nature d'étoile Ae, la secondaire est une étoile éruptive[4].
↑ a et b(en) G. A. Gontcharov et O. V. Kiyaeva, « Photocentric orbits from a direct combination of ground-based astrometry with Hipparcos II. Preliminary orbits for six astrometric binaries », New Astronomy, vol. 15, no 3, , p. 324–331 (DOI10.1016/j.newast.2009.09.006, Bibcode2010NewA...15..324G, arXiv1606.08182)
↑(la) Johann Elert Bode, Uranographia, sive astrorum descriptio viginti tabulis aeneis incisa ex recentissimis et absolutissimis astronomorum observationibus, Berlin : apud autorem, 1801, pl. VI.
↑(la) Giuseppe Piazzi, Præcipuarum stellarum inerrantium positiones mediæ ineunte sæculo XIX : ex observationibus habitis in specola Panormitana ab anno 1792 ad annum 1813, éd. Panermi : ex regia typ. militari, 1814, p. 78.
↑Roland Laffitte, Héritages arabes. Des noms arabes pour les étoiles, Paris : Geuthner, 2005, p. 142.