En 1913, l'ingénieur américain William Braden, en difficulté sur le gisement d'El Teniente dont il est le fondateur, achète aux chiliens Zamorano et Echevarría la mine de Potrerillos[2], dans la région d’Atacama, sur laquelle il fonde la société «Andes Copper Mining». Celle-ci dispose de 3532 acres de terrain et de 500 prospecteurs-mineurs à la recherche de métal rouge. Avant même que la production de cuivre ait commencé, 35 millions de dollars de l'époque sont dépensés en matériels de pointe, qui sont ensuite complétés par 12,5 millions d'investissements sur les deux premières années d'exploitation la mine de Potrerillos[1].
William Braden décide de vendre d'abord ses actifs miniers à la société américaine "Andes Exploration Company of Maine", créée pour financer l'exploration, qu'il revend en 1916 à la société Anaconda Copper, dont c'est le premier investissement au Chili[3]. La société « Andes Copper Mining Company » est créée en avec un capital de 50 millions de dollars, divisé en 2 millions d'actions de 25 dollars chacune. Des études complémentaires montrent que les énormes investissements permettent d'accéder à un immense gisement de cent millions de tonnes de minerai, mais que sa teneur est en réalité très modeste, environ 1,5 %, ce qui se traduit par des coûts de production plus élevés que prévu.
La chute des cours du cuivre consécutive à la fin de la Première Guerre mondiale compromet l'expansion de la mine, qui ne retrouve sa taille critique qu'à partir de 1925, lorsque les cours mondiaux se sont repris. Sa maison-mère Anaconda Copper émet ensuite en 1924 une large émission obligataire, dirigée par la National City Bank, pour alimenter financièrement ses filiales chiliennes, Potrerillos Railway, Andes Copper Mining et Santiago Mining, créée en 1917 avec un capital de 10 millions de dollars. Anaconda Copper investit alors 47,5 millions de dollars entre 1925 et 1928. La production passe de 27 200 tonnes à 81 300 tonnes de cuivre en trois ans, rivalisant avec celle d'El Teniente, avant d'être heurtée par la Grande Dépression découlant du Krach de 1929[4], qui la fait chuter de 50 % en deux ans, le cours du cuivre étant passé sous les six cents la livre, pour des coûts de production de 6,7 cents, en ligne avec les prévisions effectuées lors de l'émission obligataire de 1924.
La production se reprend cependant bien, pour atteindre 100 000 tonnes en 1941. Lorsque la mine est fermée, en 1958, la teneur du minerai était devenue extrêmement faible, à seulement 0,6 %, mais l'usine d'affinage est conservée, la mine étant alors remplacée par le gisement d'Salvador, découvert en 1952 à 25 kilomètres au nord-ouest, avec une teneur de 1,6 %[4].
Chronologie des mines de cuivre chiliennes
1814: bataille de Rancagua, pour l'indépendance du Chili
1816 : la mine d'El Salado est ouverte pour trente premières années de production d'un minerai à très forte teneur en métal rouge, de l'ordre de 25 %.
1891 : capture de Calama lors de la guerre civile, les petites mines des loyalistes à Chuquicamata confisquées
1891 : la Famille Rothschild prend une option sur le capital d'Anaconda Copper, avec la première raffinerie électrolytique, puis 25 % du capital en 1895 pour 7,5 millions de dollars
↑ a et b"Ores and Industry in South America", par Harry Foster Bain et Thomas Thornton Read, page 225 [1]
↑« The Decline of the Copper Industry in Chile and the Entrance of North American Capital, 1870-1916”, par Joanne Fox Przeworski Ayer Publishing, 1980 [2]
↑ a et b"Copper for America: The United States Copper Industry from Colonial Times to the 1990s", par Charles K. Hyde, University of Arizona Press, 1998, page 173 [3]