28 mai : sur recommandation du FMI, le gouvernement marocain annonce une augmentation des produits de base subventionnés (farine, sucre, beurre) ; la Confédération démocratique du travail, organisation syndicale constituée en 1978, appelle à la grève générale pour le 20 juin[9].
17 juin : violents affrontements entre musulmans et chrétiens coptes en Égypte. L'armée intervient pour séparer les deux protagonistes.
20-21 juin : émeutes du pain au Maroc. La grève générale déclenchée par les syndicats pour protester contre les augmentations brutales des produits de première nécessité dégénère en violents affrontements avec les forces de l'ordre à Casablanca. Le gouvernement décrète alors l'état de siège et fait intervenir l'armée. 10 000 soldats appuyés par des centaines de blindés et d'hélicoptères investissent les points névralgiques de la ville et tirent en plusieurs endroits sur la foule d’émeutiers. La répression aurait provoqué des centaines de victimes (66 d’après les chiffres officiels, de 600 à 1 000 selon l’Association des Marocains de France)[9] et des milliers de prisonniers syndiqués dont le secrétaire général de l’organisation syndicale Noubir Amaoui, et trois membres du bureau exécutif, Mrani Mohamed, Bazzaoui Lakbir, Abderrahmane Chennaf. Le ministre de l’Intérieur Driss Basri implique aussi l’USFP, Union socialiste des forces populaires ce qui entraîne l’incarcération du rédacteur en chef du journal Almouharir Mustapha Karchaoui, Mohamed Karam tous deux membres du bureau politique de l’USFP et celle du secrétaire général du syndicat des petits et moyens commerçants, Abdallah Al Moustaghfir[10]. Toutefois, le gouvernement recule et rétablit les subventions sur le pain[9].
29-30 juillet : tentative de coup d’État en Gambie menée par un groupe révolutionnaire dirigé par Kukli Samba Sanyang ; le 31 juillet l’armée sénégalaise intervient pour soutenir le président Dawda Jawara[12].
10 janvier : au Salvador, le FMLN lance son « offensive finale » qui se solde par un échec. Les dix années qui suivent sont rythmées par la guerre, les massacres de civils et les élections frauduleuses[20].
11 mars, Chili : conformément à la nouvelle Constitution, le général Pinochet, Président de la Junte militaire, devient Président de la République pour une période de huit ans (1981-1989). Alors qu’en 1980 le régime d' Augusto Pinochet avait atteint son plus haut taux de légitimité grâce à ses performances économiques, la récession oblige le gouvernement chilien à intervenir massivement dans l’économie, notamment en nationalisant les banques en faillite, ce qui est en totale contradiction avec sa philosophie libérale[22].
17 mars : au Salvador, sept à huit mille personnes tentent de se réfugier au Honduras en traversant le fleuve Lempa. Elles sont ciblées par deux avions de chasse et un hélicoptère fournis par les États-Unis à l’armée salvadorienne. Entre vingt et trente personnes sont tuées, auxquelles s'ajoutent près de deux cents disparues vraisemblablement noyées[23].
24 mai : mort du président équatorienJaime Roldós Aguilera dans un crash aérien près de la frontière avec le Pérou[25]. Selon une thèse défendue par John Perkins, cet accident ainsi que celui ayant tué le président du Panama, Omar Torrijos, 2 mois plus tard serait un assassinat orchestré par la CIA et les grands groupes financiers américains pour reprendre le pouvoir sur ces deux pays[26].
6 août : démission du chef de cabinet Golbery do Couto e Silva au Brésil[29]. L’opposition d’extrême droite (duros) se déchaîne contre la démocratisation à travers une vague de terreur. Golbery conseille à Figueiredo la fermeté à l’égard des militaires, mais il est limogé le . Le pouvoir parvient ainsi à calmer les duros, mais ne contrôle plus vraiment la situation[28].
7 novembre, Buenos Aires : la CGT organise une marche en direction de l’église San Cayetano (patron des travailleurs) dans le quartier de Liniers avec le mot d’ordre Paz, pan y trabajo qui rassemble 50 000 personnes contre la politique économique de la dictature argentine[32].
25 novembre, Brésil : Pacote de Novembro[34]. Les règles du jeu électorales sont modifiées. Le suffrage direct pour les gouverneurs est retenu mais les alliances entre partis sont interdites, de même que le panachage entre les listes, pour éviter une coalition de l’opposition. Le PP décide alors de se fondre dans le PMDB, scellant l’échec de la stratégie de Golbery établie en 1980[28].
29 novembre : élections présidentielles au Honduras. Roberto Suazo Córdova, du parti libéral et Zúñiga, du parti national, s’engagent à ce que l’armée continue après les élections à contrôler les questions de sécurité nationale, qu’elle possède un droit de veto sur les nominations gouvernementales et qu’aucune enquête ne soit ouverte sur la corruption dans l’armée. De son côté, l’armée s’engage à respecter le scrutin. Roberto Suazo Córdova est élu président avec 52,3 % des voix[28].
11 - 13 décembre : massacre de centaines de civils (au moins de 988 dont 558 enfants)à El Mozote par les forces gouvernementales du Salvador sur la guerre civile[36],[37].
27 décembre : fondation à Pékin (Chine) de l’« Amicale nationale des compatriotes de Taïwan », organisation populaire patriotique des Taïwanais de diverses ethnies vivant sur le continent[47].
2 avril, guerre du Liban : début du siège de Zahlé. Reprise des combats entre l’armée syrienne et les Forces libanaises de Bachir Gemayel . Zahlé est assiégée tandis que les affrontements reprennent à Beyrouth. Fin avril, les Syriens s’emparent des hauteurs surplombant la Bekaa et le réduit chrétien. Israël décide d’intervenir pour aider les chrétiens[49].
28 avril : deux appareils syriens sont abattus par l’aviation israélienne, en violation de la ligne rouge. En réponse, la Syrie installe des batteries de missiles anti-aériens dans la Bekaa[52].
7 juin : opération Opéra. L’aviation israélienne envoie plusieurs avions F-15 et F-16 bombarder et détruire le réacteur nucléaire irakien Osirak en cours de construction avancée avec l’aide de la France[52].
Juin : l’affrontement reprend au Liban-Sud entre Israéliens et Palestiniens[58].
17 juillet : Israël bombarde Beyrouth Ouest pour frapper les quartiers généraux palestiniens. En réponse, les Palestiniens multiplient les bombardements sur la Galilée[59].
7 août : plan Fahd de paix pour le Moyen-Orient fondé sur les résolutions du l’ONU[63] : retrait d’Israël de tous les territoires occupés en 1967 y compris Jérusalem-Est, démantèlement des colonies des territoires occupés, liberté de culte dans les Lieux Saints, droit des Palestiniens au retour, Cisjordanie et Gaza sous tutelle onusienne, État palestinien indépendant avec Jérusalem pour capitale, droit de tous les États de la région à vivre en paix. Il est rejeté par Sadate mais les Occidentaux se montrent intéressés. L’OLP reste divisée. Yasser Arafat et le Fatah y sont favorables mais pas les membres de l’Ancien front du refus. La Syrie s’y oppose et Hafez el-Assad refuse de participer au sommet arabe de Fès[64].
3 septembre, Égypte : à la suite des affrontements de juin, Sadate ordonne une vaste opération de police et d’arrestations. 1 500 opposants de tous bords sont emprisonnés[65]. Le patriarche copte est placé en résidence surveillée dans un monastère. L’organisation islamiste qotbiste ; al-Jihad, décide de préparer un attentat contre le chef de l’État, suivi d’un soulèvement populaire.
26-27 septembre, guerre Iran-Irak : l’armée iranienne lance l’opération Thamen al Aimmeh qui met un terme au siège d’Abadan. Début septembre, l’Iran lance une série d’offensives pour libérer son territoire. Au prix de pertes considérables, il parvient à reprendre les positions occupées par l’ennemi[67].
6 octobre : assassinat du président Anouar el-Sadate par les Frères musulmans lors du défilé commémoratif de la guerre d’octobre, devant les caméras de télévision[65]. Un mouvement de révolte, lancé en Haute Égypte, échoue. Hosni Moubarak le remplace comme président de l’Égypte. Le 13 octobre, un plébiscite confirme ce choix[68]. Moubarak se présente comme le continuateur de Sadate, mais décide de libérer les opposants et restaure le pluralisme en 1984, bien que les organisations islamistes n’aient pas le droit de se présenter aux élections.
24 avril : levée de l’embargo US sur les céréales à destination de l’URSS[78].
1er mai : mort près de Madrid de Jaime Vaguero, un enfant de 8 ans, d’une mystérieuse pneumonie. En Espagne, des centaines de personnes présentent les symptômes d’une pneumopathie foudroyante, qui se révèle être une intoxication alimentaire à grande échelle. Le 10 juin, les autorités sanitaires informent le public que l’épidémie est liée à une huile alimentaire vendue sans étiquette ; c’est le début du scandale de l’huile frelatée[79].
5 mai, Irlande du Nord : Bobby Sands, militant irlandais, meurt d’une grève de la faim en prison avec dix autres prisonniers républicains[80]. Émeutes dans plusieurs grandes villes.
31 juillet, Espagne : la loi organique d’harmonisation du processus autonomiste (LOAPA) est soumise à négociation ; adoptée le , elle ne contente ni les nostalgiques du franquisme, ni les autonomistes[89].
4-12 septembre : grandes manœuvres des forces terrestres et de la marine soviétique (« Zapad-81 ») sous le commandement du ministre de la Défense, le maréchal Dmitri Oustinov[90].
5 septembre : ouverture du premier congrès du syndicat Solidarność à Gdansk[70]. Il exige des élections libres et retentit de propos parfois anti-soviétique.
10 septembre : Moscou exige que Varsovie prenne des mesures contre les manifestations anti-soviétiques en Pologne[91].
Wojciech Jaruzelski succède à Stanisław Kania à la tête du PC polonais (POUP)[95]. Il fait face à une situation économique difficile marquée par des grèves, des coupures d’électricité et des pénuries alimentaires.
↑Anne-Marie Mureau, L’Europe communautaire dans la négociation Nord-Sud : Ambitions, intérêts et réalités, Graduate Institute Publications, , 288 p. (ISBN978-2-940549-48-1, présentation en ligne)
↑Fatsah Ouguergouz, La Charte africaine des droits de l’homme et des peuples : Une approche juridique des droits de l’homme entre tradition et modernité, Graduate Institute Publications, , 482 p. (ISBN978-2-940549-37-5, présentation en ligne)
↑État de l'intégration régionale en Afrique II : rationalisation des communautés économiques régionales, United Nations Publications, (ISBN978-92-1-225046-5, présentation en ligne)
↑Le soldat et la guérillera. Une histoire orale de la guerre civile au Salvador,, Sylepse, , p. 18
↑ a et bJuan Suriano, Dictadura y Democracia (1976-2001) : Nueva Historia Argentina, vol. 10, Penguin Random House Grupo Editorial Argentina, (ISBN978-950-07-4952-7, présentation en ligne)
↑René Kiminou, Économie et droit des affaires de la Caraïbe et de la Guyane : contribution à la connaissance des droits et des économies de la Caraïbe et de la Guyane, vol. 1, Paris, Éditions Publibook, , 226 p. (ISBN978-2-7483-4632-9, présentation en ligne)
↑Hsin-Hsing Wu, Bridging the Strait : Taiwan, China, and the Prospects for Reunification, Oxford University Press (China) Limited, (ISBN978-0-19-585765-8, présentation en ligne)
↑(en) Michael Szporer et Mark Kramer, Solidarity : The Great Workers Strike of 1980, Lanham, Maryland, Lexington Books, , 345 p. (ISBN978-0-7391-7487-6, présentation en ligne)
↑Klaus Misgeld et Karl Molin, Creating Social Democracy : A Century of the Social Democratic Labor Party in Sweden, Penn State Press, (ISBN978-0-271-04344-9, présentation en ligne)
↑Francisco Campuzano Carvajal et Andrée Bachoud, Les nationalismes en Espagne : De l’État libéral à l’état des autonomies (1876-1978), Presses universitaires de la Méditerranée, (ISBN978-2-84269-527-9, présentation en ligne)
↑(en) Andrzej Paczkowski, Malcolm Byrne, Gregory F. Domber, Magdalena Klotzbach, From Solidarity to Martial Law : The Polish Crisis of 1980-1981 : a Documentary History, Budapest, Central European University Press, , 548 p. (ISBN978-963-7326-96-7, présentation en ligne)