Le , le ministre des Affaires sociales Carlos Macedo démissionne, dix jours après que le Conseil de la Révolution a censuré la loi relative à la privatisation du secteur bancaire. Les opposants internes à Francisco Pinto Balsemão au sein du Parti social-démocrate, tenants d'une ligne de confrontation avec le président de la RépubliqueAntónio Ramalho Eanes, suggèrent une démission de l'ensemble du gouvernement. Le Premier ministre s'y oppose, mais démissionne le après avoir jugé trop timide le soutien envers sa posture exprimé la veille par le conseil national du PPD/PSD[1].
Le conseil national approuve six jours plus tard une motion politique soutenant la ligne de normalisation des relations institutionnelles portées par Francisco Pinto Balsemão et l'invitant à rester au pouvoir[2], après une tentative finalement avortée du courant critique de proposer la candidature d'Aníbal Cavaco Silva pour la direction du gouvernement[3]. Le , le chef de l'exécutif démissionnaire s'entend avec le président du CDS Diogo Freitas do Amaral pour que celui-ci revienne au gouvernement qualité de vice-Premier ministre[4].
Chargé le par António Ramalho Eanes de constituer un nouvel exécutif[5], Francisco Pinto Balsemão présente le VIIIe gouvernement constitutionnel le [6], qui prête serment trois jours plus tard[7]. Le cabinet s'adjuge le la confiance du Parlement après que les trois partis de la majorité ont repoussé par 126 voix contre les motions de rejet du programme gouvernemental déposées par l'opposition de gauche[8].
Succession
Les élections municipales du voient la victoire de l'Alliance démocratique, mais celle-ci recule de cinq points au niveau national, perd sa majorité absolue aux conseils municipaux de Lisbonne et Porto et voit un rééquilibrage interne au profit du Centre démocratique et social, tandis que le Parti socialiste engrange cinq points supplémentaires[9]. Accusé par les cadres du PPD/PSD d'être responsable de cette contre-performance, Francisco Pinto Balsemão annonce sa démission le , qu'il présente comme irrévocable, en dépit de l'incapacité pour le conseil national du PPD/PSD de lui désigner un successeur[10].
Le , après avoir échoué à convaincre l'ancien chef de l'exécutif et ex-proche du président Carlos Mota Pinto de prendre sa suite[11], le Premier ministre démissionnaire propose le président du groupe parlementaire Vítor Crespo, ex-ministre de l'Éducation, pour lui succéder à la direction du gouvernement, proposition ratifiée par le conseil national[12]. Ce dernier est reçu en audience le par le président de la République et assume avoir du mal à constituer une équipe gouvernementale, alors que les négociations entre le Parti social-démocrate et le Centre démocratique et social s'enlisent[13].
Finalement, António Ramalho Eanes annonce le son intention de dissoudre le Parlement, passant outre l'opposition exprimée à une voix de majorité par le Conseil d'État — dont l'avis est facultatif — et déclenchant de sévères critiques de la part des directions du PPD/PSD et du CDS[14],[15]. Il convoque deux semaines plus tard les élections législatives anticipées pour le [16].
Le , un mois et demi après la tenue du scrutin, le socialiste Mário Soares est investi Premier ministre à la tête du IXe gouvernement constitutionnel, formé d'une coalition entre le Parti socialiste et le Parti social-démocrate[17].
Composition
Initiale (4 septembre 1981)
Par rapport au VIIe gouvernement constitutionnel, les nouveaux ministres sont indiqués en gras, ceux ayant changé d'attributions le sont en italique.