Au cours du scrutin, le Parti socialiste reste le premier parti du Portugal mais perd près de 25 parlementaires, mettant fin à la seule majorité absolue de son histoire. Aucun autre parti n'est cependant en mesure de constituer une majorité alternative : si le centre droit totalise cinq mandats de plus que les socialistes, les forces de gauche et centre gauche contrôlent plus de la moitié des sièges.
Formation
Le , le président de la RépubliqueAníbal Cavaco Silva invite Sócrates à constituer le XVIIIe gouvernement constitutionnel. Bénéficiant d'un délai de dix jours à compter de sa désignation pour présenter sa liste de ministres, il annonce avoir l'intention de se réunir avec tous les partis afin de sonder leur disponibilité pour contribuer à la stabilité gouvernementale, la résolution des problèmes du pays et garantir un mandat de quatre ans pour le prochain exécutif[1]. Le Premier ministre sortant annonce trois jours plus tard qu'il a l'intention de proposer au chef de l'État un cabinet en minorité après que tous les autres partis ont refusé de constituer avec les socialistes une coalition gouvernementale[2].
Sócrates présente à Cavaco Silva la composition de son nouveau gouvernement le , à l'expiration du délai constitutionnel de dix jours. La moitié des ministres est remplacée, six sont reconduits, dont la plupart des ministres régaliens, deux changent de poste et un secrétaire d'État est promu[3],[4]. L'exécutif est assermenté quatre jours plus tard, le , au palais national d'Ajuda. Le président de la République rappelle alors son engagement d'une « coopération stratégique » avec l'équipe ministérielle, soulignant qu'il sait « de sa propre expérience » qu'un « gouvernement minoritaire est un cadre politique complexe, qui n'implique pas l'ajournement des réformes ». Il rappelle au Premier ministre qu'il doit gouverner pour quatre ans, une durée qui correspond à « l'horizon temporel d'action de n'importe quel exécutif »[5]. Soumis au Parlement le , le programme gouvernemental y est approuvé par défaut le lendemain, aucun groupe n'ayant proposé son rejet, ni le gouvernement son approbation formelle[6].
Démission et succession
Le , quelques heures après que l'Assemblée de la République a rejeté son quatrième programme de stabilité et de croissance (PEC) incluant de nouvelles mesures d'austérité budgétaire, José Sócrates annonce sa démission. Il appelle à des élections législatives anticipées afin de résoudre la crise politique, sociale et économique que traverse le Portugal, excluant totalement la possibilité de former un nouveau cabinet dans le cadre parlementaire actuel[7].