16 mai, Libye : les forces italiennes sont battues par Ahmed Sharif es Senussi à Yawm al-Djuma, au sud de Darna, après l’évacuation des troupes turques ; Ahmed Sharif proclame un gouvernement Senousi. Début de la résistance des Senousis du Sahara contre les Italiens en Libye (fin en 1931)[5].
19 juin : premières lois d’apartheid en Afrique du Sud. Ségrégation à l’égard des Noirs : le Natives Land Act no 27 fixe la part des terres réservées à chaque communauté en Union sud-africaine[7]. Les Noirs se voient attribuer 8 % des terres cultivables, alors qu’ils forment plus de 67 % de la population. Il leur est interdit de posséder et d’acheter des terres hors des réserves. Plus d’un million d’entre eux sont expulsés des terres qu’ils cultivaient. Dépossédés de leurs terres, les Noirs vont travailler dans les mines et les plantations européennes.
17 octobre : les activistes anticolonialistes Mekatilili wa Menza et Wanje wa Madorika sont arrêtés par les autorités britanniques pour avoir dirigé le soulèvement des Giriama dans la région côtière du Kenya. Ils sont déportés à Kisii dans l'Ouest. La légende veut que Mekatilili wa Menza se soit évadés et ait rejoint la côte à pied[10].
Origine du culte mumbo(en), au Kenya. Un gigantesque serpent sorti du lac Victoria aurait adressé un message à un homme, Onyango Dunde, lui enjoignant de prêcher contre le christianisme et les Européens[12]. Il prédit la fin prochaine et spectaculaire de la domination des Blancs. Dès 1914, le mumbo se répand parmi les Gusii, en intégrant des croyances comme le mythe du retour du prophète Zakawa.
31 janvier : décret de création de la Faculté de Médecine et de Chirurgie de São Paulo ; elle est inaugurée le 20 avril[14].
9 - 18 février : décade tragique au Mexique (Decena Trágica). Avec l’appui de l’ambassadeur des États-Unis, le général Victoriano Huerta, chef de l’armée de Francisco Madero, s’empare de Mexico, se saisit du pouvoir () et fait assassiner Madero (21 février), restaurant le régime Porfiriste par la terreur. Les Américains soutiennent le gouvernement de Huerta, supposé restaurer le gouvernement constitutionnel[15].
Septembre : rébellion en République dominicaine contre le président José Bordas Valdes. Les États-Unis interviennent comme médiateurs et obtiennent la cessation des hostilités contre l’organisation d’élections pour une Assemblée constituante. Celles-ci sont remportées par l’opposition, mais l’élection présidentielle du est gagnée par le candidat officiel, Juan Isidro Jiménez Pereyra(es)[17].
13 janvier : annonce des résultats des élections à la chambre des représentants en Chine. Le Guomindang remporte 269 sièges sur 596 à la chambre des représentants et 123 sur 274 au Sénat[26]. Les candidats présidentiels l’emportent dans le Nord, ceux du Guomindang dans le sud.
6 octobre : le gouvernement britannique annonce la reconnaissance de la République de Chine après que Yuan Shikai a accepté de participer à une conférence sur le Tibet[33].
13 octobre, Tibet : une conférence réunit à Simla des représentants des autorités britanniques, chinoises et tibétaines (fin en juillet 1914). Il en résulte une convention provisoire qui porte sur l’harmonisation de leurs relations mutuelles et en particulier sur la question des frontières (Ligne Mac-Mahon). La convention prévoit également l’autonomie du Tibet et la souveraineté de la Chine sur le Tibet intérieur, qui a une frontière commune avec la Chine. L’accord signé le , n’est jamais ratifié par la Chine[33].
12 janvier : fondation du Comité des réformes de Beyrouth qui revendique la création d’une assemblée composée de chrétiens et de musulmans à égalité qui aurait tous les pouvoirs administratifs. Le projet de réformes est voté par le conseil du gouvernorat de Beyrouth le 31 janvier[35].
8 avril : répression politique des activités des comités autonomistes par les Jeunes-Turcs : le « Comité des réformes » de Beyrouth est dissout[37]. Le nouveau gouverneur de Beyrouth menace d’emprisonnement les dirigeants qui ont appelé à la grève le 11 avril[35].
30 avril : résolution du Parti de la décentralisation administrative ottomane du Caire assurant aux Juifs ottomans des droits égaux dans une administration décentralisée. L’Organisation sioniste est en contact avec certains membres du Parti, qui publient fin avril une déclaration soutenant une immigration juive en Palestine, mais qui prônent l’égalité des droits entre Arabes et Sionistes. Les Arabes de Palestine s’inquiètent de ces tentatives d’accords dont ils craignent d’être les victimes[38],[39].
18 - 23 juin : en réaction à la répression politique, les autonomistes syriens organisent à Paris un congrès arabe, dont le retentissement incite le gouvernement jeune-turc à accepter des concessions. L’usage de la langue arabe dans l’administration et les établissements scolaires des provinces arabes est accepté. Un certain nombre de notables arabes se voient proposer des postes importants en Syrie[42]. En acceptant, ils se discréditent aux yeux des autonomistes.
Janvier, Hongrie : les libéraux hongrois d’Étienne Tisza sont obligés d’accorder une réforme électorale faisant passer les électeurs de 1 à 1,8 million, soit 10 % de la population[46],[47].
3 mars ( du calendrier julien), Russie : début des festivités commémorant le tricentenaire de l’avènement de la maison Romanov sur le trône impérial[49].
30 mai : traité de Londres mettant fin à la Première Guerre balkanique. La Turquie vaincue perd la plus grande partie de ses territoires européens. Grecs, Bulgares et Serbes doivent se partager la Macédoine. Dissensions immédiates entre les vainqueurs ; le 1er juin, la Serbie et la Grèce s’entendent sur un partage de la région et signent un traité d’alliance contre les prétentions de la Bulgarie[41].
23 juin : convention navale entre l’Allemagne, l’Autriche-Hongrie et l’Italie[59], prévoyant en cas de conflit une concentration de moyens en Méditerranéenne afin de couper les communications entre la France et ses colonies.
3 juillet : loi militaire en Allemagne. L’état-major allemand obtient que l’armée active soit portée de 621 000 à 761 000[62] puis 820 000 hommes.
4 juillet : le ministre des Affaires étrangères austro-hongrois Leopold Berchtold adresse une note à Berlin et à Rome pour les informer que l’Autriche-Hongrie envisage d’intervenir aux côtés de la Bulgarie contre la Serbie ; les gouvernements allemands et italiens refusent de soutenir leur allié dans un conflit qui risque de se généraliser, et Vienne doit abandonner son soutien à la Bulgarie[63].
26 octobre : le Kaiser annonce à son chancelier Berchtold que la guerre « entre l’Est et l’Ouest sera inévitable à la longue ». Quelques jours plus tard, le Kaiser déclare au roi Albert Ier que la guerre contre la France est inévitable et lui rappelle qu'il est un Saxe-Cobourg. Le roi des Belges répondra avec à-propos qu’il est aussi un Orléans mais qu’il ne saurait oublier qu’il est surtout Belge[72].
6 novembre, Allemagne : les journaux Zaberner Anzeiger et Elsässer relatent des incidents advenus à Saverne depuis le 28 octobre entre officiers et population locale. En s’en prenant aux recrues d’Alsace-Lorraine, le lieutenant von Forstner provoque des manifestations d’hostilités dans toute l’Alsace[74]. Le Landtag condamne à l’unanimité son geste. Forstner et le colonel du régiment sont absous par le ministre de l’armée et au Reichstag, le chancelier défend l’armée.
↑René Pélissier, La Colonie du minotaure : nationalismes et révoltes en Angola, 1926-1961, R. Pélissier, (présentation en ligne)
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