Mongolie-Intérieure
La région autonome de Mongolie-Intérieure ou simplement la Mongolie-Intérieure (mongol : ᠥᠪᠦᠷ La Mongolie-Intérieure est la partie méridionale de la Mongolie, région dans le Centre-Est de l'Asie. C'est une région qui est principalement désertique, couverte notamment par le désert de Gobi. La Mongolie-Intérieure est distincte de la Mongolie extérieure, qui était un terme utilisé par la république de Chine et les gouvernements précédents pour se référer à ce qui est maintenant l'État indépendant de Mongolie et les républiques russes de Touva et de Bouriatie. En mongol, la région était appelée dotuγadu mongγol « Mongolie-Intérieure » sous la dynastie Qing. Le est fondée la région autonome de Mongolie intérieure[1], le gouvernement de Mongolie-Intérieure a introduit le terme de öbör mongγol, ou « Mongolie du Sud » (le terme öbör signifiant « sud d'une montagne »). Mais le nom en chinois reste 内蒙古 « Mongolie-Intérieure ». Les termes intérieur et extérieur sont dérivés du mandchou dorgi et tulergi, puisqu'ils contrôlaient la Chine depuis Pékin[réf. nécessaire], mais ils sont considérés comme sinocentriques par certains Mongols qui préfèrent utiliser Nord et Sud (aru et öbör). La Mongolie-Intérieure est limitrophe des provinces chinoises du Heilongjiang, du Jilin, du Liaoning, du Hebei, du Shanxi, du Shaanxi, de la Région autonome Hui du Níngxià et du Gansu, et a des frontières communes avec la Mongolie et la Russie. Vaste de 1,18 million de kilomètres carrés, elle a une population de 23,76 millions d’habitants. Sa capitale est Hohhot (呼和浩特, ). HistoireAu cours de son histoire, ce qui est maintenant la Mongolie-Intérieure fut contrôlé par des fermiers chinois au sud et des nomades xiongnu (Huns), xianbei, khitans, jurchen (mandchous) et mongols au nord. Sous la dynastie Qing (1644-1912), les régions habitées par des Mongols et Toungouses furent organisées en ligues (Aïmag en langue mongole) et bannières. Les Mongols ordinaires n’avaient pas le droit de voyager en dehors de leurs ligues. De plus, les Tchakhars et les Tümeds de Guihua furent organisés en bannières sous contrôle direct de l'empereur de la dynastie Qing. Pendant le XVIIIe siècle, malgré l'interdiction de l'empire, un nombre croissant de Chinois hans commencent à migrer en Mongolie-Intérieure. En 1791, les paysans hans présents dans la Bannière avancée de Gorlos sont tellement nombreux que le djasak pétitionne pour la légalisation des immigrants[2]. En même temps, la construction massive de monastères ouvrit la Mongolie aux marchands chinois hans[3]. Au milieu du XIXe siècle, la dynastie Qing dut faire face aux agressions étrangères ainsi qu’à la montée des sociétés secrètes (guerre de l'opium, révolte des Taiping) et aux avancées russes. L'impossibilité de résoudre les problèmes internes de la Chine (modernisation, famine) et les agressions étrangères entraînèrent le discrédit de la dynastie Qing. Afin de calmer les révoltes, la dynastie entreprit des réformes, comme l'ouverture de certaines terres du nord de la Chine aux paysans chinois en 1860. Cependant ces concessions ne sauvèrent pas la dynastie en fin de règne. La terre était soit vendue par les princes mongols, soit louée aux fermiers chinois, soit retirée purement et simplement des zones de pacage des bergers nomades et donnée aux paysans chinois. Selon une source chinoise, la population des Chinois hans en Mongolie-Intérieure en 1912 s'élevait à 1 500 000, dépassant largement les Mongols[4]. Sous la république de Chine, la Mongolie extérieure, avec le soutien de la Russie tsariste, déclara son indépendance en 1912. À partir de 1914, la Mongolie-Intérieure fut divisée en trois districts spéciaux de Rehe, Chahar, Suiyuan et la région autonome du Níngxià. À partir de 1928, les trois districts spéciaux deviennent les provinces de Rehe, Chahar et Suiyuan. La partie orientale de la Mongolie extérieure, alors partie de la Mandchourie, passa, lors de l'invasion japonaise de la Mandchourie en 1931, sous contrôle japonais puis fut intégrée à l'État fantoche du Mandchoukouo lors de sa création le . Les Japonais envahirent en 1933 la province de Rehe qu'ils annexèrent au Mandchoukouo après la bataille de Rehe. En , des forces du Japon, du Mandchoukouo et des troupes mercenaires chinoises envahirent la province du Chahar en Mongolie-intérieure. À partir de 1935, des contacts furent pris entre les autonomistes mongols, fédérés autour du prince Demchugdongrub, et l'empire du Japon. Le , le gouvernement du Mengjiang (chinois : 蒙疆 ; pinyin : ; litt. « frontière des mongols ») fut proclamé. Ses troupes, soutenues par une armée de mercenaires chinois équipés par les Japonais, affrontèrent une première fois l'armée chinoise en octobre-novembre 1936, mais furent défaites. La guerre ouverte entre la Chine et le Japon, déclenchée quelques mois plus tard, permit au Mengjiang de survivre et de proclamer sa souveraineté sur une partie du territoire de la Mongolie-intérieure. Cet État fantoche était contrôlé par le Japon et dirigé par Demchugdongrub. En 1945, dans le cadre de l'offensive des Soviétiques contre le Japon, ceux-ci envahissent le territoire chinois par la Mongolie-intérieure et la Mandchourie. L'État du Mengjiang et le Mandchoukouo également créé par les japonais en Mandchourie, ne survivent pas à cette invasion. Après la Seconde Guerre mondiale, le Parti révolutionnaire du peuple de Mongolie-Intérieure, fondé en , contrôlait la Mongolie-Intérieure, tandis que le Parti communiste chinois (PCC) contrôlait une grande partie de l'ancienne Mandchourie. Ces deux partis fusionnent le et établirent le Gouvernement autonome de Mongolie-Intérieure le . En 1949, le parti communiste chinois prend l'ensemble de la Chine continentale au Kuomintang, Tchang Kaï-chek, son dirigeant se réfugie sur Taïwan, qu'il dirigera d'une main de fer jusqu'à sa mort. Le , la république populaire de Chine est proclamée sur la Chine continentale, à Pékin. À partir de 1954 la Chine entreprendra de simplifier ses divisions administratives, et la Mongolie-Intérieure récupérera une partie des provinces du Suiyuan et du Ningxia en 1954, et une partie de la province du Rehe en 1955 pour s’établir dans ses limites actuelles. La révolution culturelle a littéralement fait disparaître, en 1969, plus de la moitié de la superficie de la Mongolie-Intérieure au profit des provinces voisines (Níngxià, Gansu, Liaoning, Jilin, Heilongjiang). La Mongolie-Intérieure ne retrouvera l'ensemble de son territoire qu'en 1979.[réf. nécessaire] Pendant la révolution culturelle de 1966-1976, certains éléments du gouvernement chinois, tel le chef de la sécurité Kang Sheng, prétendirent que les sentiments révolutionnaires du peuple de Mongolie-Intérieure avaient discrètement été manipulés, afin de le pousser à créer une entité séparée, hostile à la Chine. Ces éléments s'employèrent alors à réprimer ce sentiment putatif ; ce qui eut pour résultat que 790 000 personnes furent persécutées dans la chasse aux sorcières qui s'ensuivit.[réf. nécessaire]. Selon Roderick Mac Farquhar et Michael, de ces personnes, 22 900 ont été battues à mort et 120 000 ont été mutilées de façon permanente[5]. Dans les années 1980, Xi Haiming, Huchuntegus, Wang Manglai et Hada (actuellement en détention), tous étudiants dans les universités de Hohhot, ont discuté de refonder le Parti du peuple de Mongolie intérieure, pour promouvoir l'autodétermination des Mongols de Mongolie Intérieure. Plus tard, les individus de l'est et de l'ouest de Mongolie Intérieure se sont divisés et en conséquence, Huchuntegus a établi l'Association d'Ordos de culture ethnique dans la Ligue de Ikh Juu (maintenant la ville d'Ordos) ; alors que Hada a établi l'Alliance démocratique de Mongolie méridionale en 1995, ce qui lui vaudra une peine de 15 ans de prison. Xi Haiming a fui son pays et a établi le Parti du peuple de Mongolie intérieure à New York, en mars, 1997[6]. GéographieLa plus grande partie de la Mongolie-Intérieure se compose de hauts plateaux, fermée dans sa partie orientale par le Grand Khingan (Daxing’an Lin). Les chaînes du Yinshan se trouvent au centre de la Mongolie-Intérieure dont le point culminant (3 556 m) se situe dans la chaîne des monts Helan (Helan shan), à l'ouest de la boucle du fleuve Jaune (Huang he). Le désert de Gobi s'étend au nord de la région. Le plateau d'Ordos, au sein de la boucle du fleuve Jaune est désertique dans sa partie occidentale. La partie orientale de la Mongolie Intérieure nourrit les affluents du Liao He et du Soungari, lui-même un affluent du fleuve Amour. C'est à la confluence de l'Argoun et la Chilka que se forme l'Amour. L'Argoun à une centaine de kilomètres à l'Est de la Mongolie, puis l'Amour forment la majeure partie de la frontière naturelle entre la Chine et la Russie, sur la frontière Ouest de la ville-préfecture de Hulunbuir, et sur le nord et l'est de la province voisine du Heilongjiang. En général le climat est continental avec de longs hivers. La moyenne des températures de janvier varie suivant le lieu de moins 20 °C à moins 6 °C, n'atteignant moins 30 °C que dans l'extrême nord-est, cependant que la moyenne du mois de juillet s'établit à plus vingt ou vingt-quatre degrés, ne restant inférieure à vingt degrés que dans cette même zone du nord-est. Villes principales
Subdivisions administrativesLa Mongolie-Intérieure est divisée en douze préfectures comprenant neuf villes-préfectures (市, ) et trois ligues (盟, ). Les villes-préfectures furent pour la plupart converties à partir d’anciennes ligues à partir de 1983. Les douze préfectures de Mongolie-Intérieure sont découpées en cent-une subdivisions de niveau district, comprenant vingt-et-un districts, onze villes-districts, dix-sept xian, quarante-neuf bannières et trois bannières autonomes.
Principales villes
ÉconomieLa culture de céréales se fait dans les vallées près des rivières. Dans les prairies plus arides, l’élevage de chèvres, de moutons, de bovins, de chevaux, de chameaux ou de yaks est la méthode traditionnelle de subsistance. La sylviculture et la chasse sont importants dans la région du Grand Khingan (大兴安岭, ), Ligue de Xing'an, à l'est. Les Evenks, peuple toungouse y vivent de l'élevage du renne et de fruits des baies, dans leur bannière autonome. La Mongolie-Intérieure possède la plus grande mine de terres rares du monde à Baiyun Obo près de Baotou. La Mongolie-Intérieure a aussi de très importantes ressources minières (niobium, zirconium et béryllium) ainsi que de très importantes mines de charbon. L’industrie en Mongolie-Intérieure se développe autour du charbon, de l’électricité, du cachemire, de l’industrie chimique et des industries connexes. Une base militaire et spatiale est implantée dans la partie occidentale de la Mongolie-Intérieure à Jiuquan. C'est à partir de cette base qu'ont été lancés les premiers vols habités chinois. DémographieLes Hans forment le plus grand groupe ethnique, représentant environ 80 % de la population. La migration han commença au début du XVIIIe siècle avec les encouragements de la dynastie Qing et s’accéléra au XXe siècle. Les Hans vivent principalement le long du fleuve Jaune et dans les centres urbains du centre et de l’est de la Mongolie-Intérieure. Les Mongols sont le second groupe ethnique représentant environ 17 % de la population. De nombreux Mongols, traditionnellement nomades, ont été sédentarisés durant la période de collectivisation des années 1950 et 1960. Les autres groupes ethniques comprennent les Mandchous, les Evenks, les Coréens, les Oroqen, les Daurs et les Hui.
TourismeHohhot
Ailleurs
LanguesLes langues parlées en Mongolie-Intérieure sont :
Transport
Collèges et universités
Toutes les institutions ci-dessus sont placées sous l’autorité du gouvernement de la région autonome. Les institutions n’ayant pas un second cycle complet ne sont pas listées. Personnages célèbres
Notes et références
Complément bibliographique
Voir aussiArticles connexes
Liens externes
|