Son père, Spiridon (Spiro) Rossolimo, est un peintre russe de renom, d'origine grecque. Sa mère, Xénia, née Skougarevsky (en russe : Ксения Николаевна Скугаревская – Xénia Nikolaïevna Skougarevskaïa), est une aristocrate russe. Son enfance se passe à Kiev, où il apprend à jouer aux échecs à l’âge de sept ans, et à Moscou. Les troubles de la révolution d'Octobre séparent ses parents : son père émigre aux États-Unis. Avec sa mère et son frère, il quitte l'Union soviétique grâce à un passeport grec et arrive en France en 1929.
Il remporte ses premiers grands succès aux échecs dans des tournois parisiens : en 1938, il termine deuxième derrière José Raúl Capablanca, un ancien champion du monde ; en 1939, il gagne devant Xavier Tartakover. Après la Seconde Guerre mondiale, il reçoit la nationalité française et devient joueur d'échecs professionnel. En 1948, il gagne le championnat de France, ainsi que le tournoi de Hastings. Au cours des années suivantes, il continue sa série de succès par des premières places : à Southsea en 1949, devant Luděk Pachman, et à Gijón en 1950. À l'Olympiade d'échecs de 1950, il joue pour la France au second échiquier derrière Tartakover, contre qui il avait auparavant réussi à faire match nul à deux reprises : en 1948 avec +1 -1 =8, en 1949 avec +5 -5.
En 1953, il devient grand maître international. En 1952, il émigre aux États-Unis où il gagne sa vie comme garçon, chauffeur de taxi et entraîneur d'échecs. Son Rossolimo Chess Studio à Greenwich Village à Manhattan était considéré comme le lieu de rencontre préféré des intellectuels, entre autres on y voyait Marcel Duchamp. En outre, Rossolimo a vendu un disque autoproduit et consacré au folklore russe, avec aussi plusieurs chansons en français et en anglais.
En 1955, il gagne à Long Beach le championnat d'échecs open des États-Unis devant Samuel Reshevsky. Il représente les États-Unis aux Olympiades d'échecs en 1958, en 1960 et en 1966. Cependant, il lui arrive encore de vivre occasionnellement en France, pays pour lequel il dispute en 1972 sa dernière Olympiade d'échecs à Skopje en Yougoslavie.
Le site Chessmetrics estime son meilleur classement « historique » à 2 663 points, atteint en décembre 1951[1],[note 1].
Il était marié à Véra (née Boudakovitch), une aristocrate russe qui émigra en France à l’âge de dix ans, et en eut un fils, Alexandre(en). À côté des échecs, il pratiquait aussi le judo et alla jusqu'à la ceinture marron.
Nicolas Rossolimo est l’auteur de deux livres : Les Échecs au coin du feu, un recueil de ses études et fins de parties avec une préface de Tartakover, publié à Paris in 1947 ; et Rossolimo’s Brilliancy Prizes auto-publié à New York en 1970. Il a également enregistré un disque de chansons en russe, français et anglais, avec une pochette dessinée par son ami Marcel Duchamp[2].
Il meurt à New York des suites d'une chute dans les escaliers[3].
Une variante de la défense sicilienne, l'attaque Rossolimo, porte son nom : 1. e4 c5 2. Cf3 Cc6 3. Fb5. Elle est encore employée aujourd'hui au plus haut niveau[4].
Palmarès
Championnats de Paris
Avant 1940, dans les championnats de Paris, une victoire rapportait 3 points, une nulle deux points, une défaite un point et un forfait zéro point. Rossolimo remporta six titres en sept participations, puis se consacra à sa carrière internationale à partir de 1950.
↑Annotation par Larry Evans dans son livre New Ideas in Chess (Cornerstone Library, 1978, page 21) qui indique la suite qui constitue la meilleure chance des Noirs : 7...d6 8. b4 Fb6 9. Fg5, avec une forte attaque.