Lionel Stoléru est le fils de Ilie Stoléru, juif originaire de Vaslui en Roumanie[3],[4], et de Fernande Blum, juive originaire d'Autriche[5]. Sous le régime de Vichy, toute sa famille est fichée en tant qu'israélite par la préfecture de la Loire-Inférieure (aujourd'hui Loire-Atlantique) mais elle échappe à la déportation[6].
Son père est directeur technique des brasseries de la Meuse (situées sur le site de l'ancienne carrière de Miséry dans le quartier Chantenay à Nantes)[6].
Lionel Stoléru est ingénieur des mines à l'arrondissement de Douai de 1963 à 1965, puis chargé de mission au Commissariat général du Plan jusqu'en 1968. Il travaille brièvement à la direction des affaires financières du Crédit lyonnais puis devient conseiller de Valéry Giscard d'Estaing à partir de 1969. C'est à cette période qu'il développe l'idée de l'impôt négatif sur le revenu dans Vaincre la pauvreté dans les pays riches, après un voyage aux États-Unis où le sujet était à l'époque très discuté au niveau politique, et même expérimenté dans certaines régions[10]. Après des révoltes dans différentes prisons en 1974 et 1975, il crée le Groupement étudiant national d’enseignement aux personnes incarcérées, association menant les étudiants à intervenir en milieu carcéral pour aider à la réinsertion des détenus[9].
De 1969 à 1988, il est maître de conférences de mathématiques puis professeur de sciences économiques à l'École polytechnique[11], et ensuite professeur d'économie à l'École des mines de Paris.
De 1986 à 1988, il est président de la chambre de commerce France/Israël et occupe ce poste de nouveau à partir de 1993. De 1990 à 1997, il est conseiller économique du Premier ministre roumain Petre Roman et du président ukrainien Leonid Kravtchouk.
De 1977 à 1981, sous les gouvernements Barre 2 et 3, il sera secrétaire d'État chargé de la condition des travailleurs manuels et immigrés. Il instaure une « aide au retour » de 10 000 francs afin d'inciter les immigrés à rentrer définitivement dans leur pays d'origine[14].
À l'hiver 1981, il cosigne dans Éléments une tribune intitulée « Pour une alternative au socialisme »[16].
En 1988, il est élu député dans l'Oise avec l'étiquette « Majorité présidentielle », soutenu par le Parti socialiste, dans le cadre de l'ouverture au centre ; il quitte son mandat au bout de deux semaines en raison de sa nomination au gouvernement de Michel Rocard. En 1993, il se représente sous la bannière de Génération écologie mais est éliminé au premier tour.
Lionel Stoléru est également chef d'orchestre. En parallèle de son doctorat à l'université Stanford, il y suit un cycle de formation comme chef d'orchestre[9]. Il a dirigé plusieurs orchestres en Europe, dont l'Orchestre d'Ukraine, avant de fonder[9] et diriger l'Orchestre romantique européen, sur une idée de Pierre Boulez, de 1996[18] à sa dissolution en 2013[9]. Il a composé une Symphonie juive pour orchestre utilisant notamment le chophar[8].
Vie familiale
Il épouse en 1966 Francine Wolff, énarque et administratrice de la ville de Paris (morte en 2009). Ils ont une fille, Emmanuelle Wargon, née en 1971, diplômée de HEC Paris et de l'ENA[13], haute fonctionnaire nommée secrétaire d'État en 2018 dans le gouvernement Édouard Philippe.
Rapport au premier ministre sur l'introduction d'un Small Business Act, 2008[22]
Les Iris jaunes, Éditions Anne Carrière, 2015 (roman)
L'homme initial, L'Harmattan, 2016 (roman)
Notes et références
↑« M. Lionel Stoléru », Les députés de la Ve République, sur Assemblée nationale (consulté le ).
↑ a et bOuvrir la « Page d’accueil », sur le site de la bibliothèque de l’École polytechnique, Palaiseau (consulté le ), sélectionner l’onglet « Catalogues » puis cliquer sur « Famille polytechnicienne », effectuer la recherche sur « Lionel Stoléru », résultat obtenu : « Stoléru, LionelGuy (X 1956) ».
↑Patrick Roger, « Mort de Lionel Stoléru, discret homme-orchestre de la politique française », Le Monde, (lire en ligne, consulté le ).
↑« MM. Lenoir, Stirn et Stoléru lancent Carrefour social-démocrate », Le Monde, (lire en ligne).
↑Philippe Lamy (sous la dir. de Claude Dargent), Le Club de l'horloge (1974-2002) : évolution et mutation d'un laboratoire idéologique (thèse de doctorat en sociologie), Paris, université Paris-VIII, , 701 p. (SUDOC197696295, lire en ligne), p. 370.