Tout jeune artiste, il n’hésite pas à s’attaquer frontalement au marché de l'art avec In Gold We Trust[3]. C'est un artiste polymorphe[1].
Il développe, en faux héritier gaucher de James Ensor, une œuvre en perpétuelle mutation où la dérision permet d’ échapper sans cesse à la gravité d’un monde parfois vide de sens[1]. Influencé par la bande dessinée, les comics et le street art, Impeduglia revisite les genres populaires pour dresser le portrait d’une société contemporaine vide de sens parce que croulant, selon lui, sous le chaos médiatique et le fétichisme de la marchandise[4]. Selon Vincent Delaury qui écrit dans Le Journal des arts[4] : « Cet univers brut, à l’esthétique train fantôme, n’est pas sans rappeler les mondes grouillants de Damien Deroubaix et Fabien Verschaere. »
Reconnu sur la scène internationale, il développe une œuvre qualifiée par Alain Delaunois lors de l’expositionVoyages au centre de la terre en 2015[3] : « furieusement nourrie de couleurs vives et de lettrages explosifs, manipulant une forte charge iconoclastique et de solides cartouches d'humour burlesque pour mieux faire sauter quelques valeurs sociétales – qu’on pourrait dans un monde global identifier à l’art, l’argent, le travail, les religions et croyances de tout ordre ». L’œuvre d’Impeduglia joue également avec les références culturelles de sa génération qui connaît le développement commercial des consoles de jeux vidéo[5].
Out Of This World
La toile intitulée Out Of This World est réalisée par l’artiste en 2018-2019 et elle est acquise par la Ville de Liège auprès de l’artiste en 2020[2]. Elle surprend le spectateur par ses grandes dimensions 276 × 190 cm, ses couleurs flamboyantes posées en aplats, et l’envahissement de tout l’espace pictural par une multitude d’éléments identifiant l’univers de l’artiste. Le titre évoque un jeu vidéo interactif d’aventure et d’action, aujourd’hui devenu culte, qui fit les beaux jours des consoles de jeux dans les années 1990. Il porte en Amérique du Nord le titre de Out Of This World, mais a été popularisé en Europe sous le nom de Another World[2].
Selon Alain Delaunois[2], attaché scientifique du musée La Boverie : « Impeduglia ne s’inscrit dans aucune école artistique particulière, et le titre de cette peinture peut résonner comme une sorte de manifeste personnel. Mais on trouve néanmoins dans son travail des références à l'art urbain américain et à la peinture néo-figurative allemande de la fin du XXe siècle, ainsi qu’à des artistes belges contemporains tels Walter Swennen et Jacques Lizène, voire, plus lointainement, James Ensor ou Jérôme Bosch. »
Le monde pictural d’Impeduglia ne révèle aucune valeur dominante. L’artiste y entremêle sans distinction hiérarchique des formes imaginaires ou construites, architecturées frontalement, en pratiquant parfois la perspective isométrique. Plongeant ses pinceaux dans l’univers cathodique, il fait ricocher très librement les personnages popularisés par des jeux vidéos, dessins animés et bandes dessinées : Goldorak, Popeye, Donald Duck, King Kong, Saint-Nicolas, des nains de Blanche-Neige, ou La Panthère rose.
Julie Hanique (trad. Bernard Hauffman), Laurent Impeduglia 2008-2012, Flémalle, Centre wallon d'art contemporain "La Châtaigneraie", , 67 p., ill. ; 17 cm (OCLC1400896147)
2008 : prix Louise De Hem[19], destiné à un artiste plasticien ressortissant d’un pays de la Communauté européenne ou domicilié en Belgique, sorti depuis moins de dix ans d’une école des beaux-arts ou académie et ayant exposé publiquement depuis, dont les œuvres – de préférence de tendance figurative – révèlent un engagement artistique ;
2011 : prix de la création, Galerie les Drapiers, Liège[10] ;
2015 : prix de la commission des arts de Wallonie, La Louvière[10] ;
2016 : prix de la Ville de Strasbourg à ST-ART[6],[7],[8],[20].
↑ abcde et fAlain Delaunois, « Œuvre du mois - Laurent Impeduglia : Laurent Impeduglia, en dehors et au dedans du monde », La Boverie, (lire en ligne, consulté le ).
↑ a et bThibault van Raemdonck, « Laurent Impeduglia lauréat du Prix ART de la ville de Strasbourg », Qu4tre Liège Média, (lire en ligne, consulté le ).
↑ a et bÉlodie de Dreux-Brézé, « Laurent Impeduglia reçoit le prix Art de la Ville de Strasbourg sur ST-ART », Connaissance des arts, (lire en ligne, consulté le ).
↑Guide des arts plastiques de la Communauté française de Belgique 07-08, Ministère de la Communauté française, , 294 p., PDF (lire en ligne), p. 103.
↑Belga, « L'artiste liégeois Laurent Impeduglia lauréat du Prix ART de la ville de Strasbourg », RTBF, (lire en ligne, consulté le ).
Annexes
Bibliographie
Périodiques
Laurent Impeduglia (interviewé par Dominique Legrand), « La nef des fous selon Laurent Impeduglia », Flux News, no 80, octobre, novembre, décembre 2019 (lire en ligne, consulté le ).
« Le paradis artificiel de Laurent Impeduglia », L'Avenir, (lire en ligne, consulté le ).
Gwennaëlle Gribaumont, « Maître de la couleur, Laurent Impeduglia construit des territoires de motifs naïfs dans lesquels se superposent les récits », La Libre Belgique, (lire en ligne, consulté le ).