Né le à Liège[1],[2], Nicolas Joseph Julin est le fils de Nicolas Arnold Julin (1797-1849)[3] et Marie Catherine Loncin (1799-1875)[4]. Destiné par sa famille à la profession de ciseleur, il entre en 1838 à l'Académie royale des beaux-arts de Liège pour y étudier la ciselure et la sculpture d'ornement, où « il ne tarde pas à se signaler par ses aptitudes et son ardeur au travail en remportant successivement les premières distinctions dans ces deux branches »[2]. Et pourtant, « par suite de circonstances indépendantes de sa volonté et à l'âge où commencent les luttes de la vie, il doit interrompre forcément ses études pour se livrer à un travail pénible et à coup sûr, peu récompensé »[2].
Il s'adapte rapidement à « la pratique des arts décoratifs qui relèvent de la sculpture, c'est à dire la ciselure au repoussé, la gravure en creux et en relief, la sculpture en or, en argent, en ivoire et en bois ; les incrustations damasquinées, rasées ou ciselées »[2]. Sculpteur et ornemaniste[5], il va se faire connaître en gravant de nombreuses camées en relief sur coquilles marines, dont un portrait de Léopold Ier qui est offert au roi[2]. Ces œuvres lui valent une médaille en vermeil au Salon de Bruxelles de 1848[6], une médaille à l'Exposition universelle de 1851 à Londres[7],[8] et une mention honorable à l'Exposition universelle de 1855 à Paris[9]. Le plus gros de ses travaux se centre sur l'application de l'art aux armes et à l'orfèvrerie : il participe aux succès lors de plusieurs expositions universelles de diverses fabriques d'armes anglaises et allemandes, il réalise aussi des ciselures pour les cathédrales de Liège, Nancy, Bruges et Malines, et des incrustations d'armes pour Napoléon III, Charles de Morny et le pape Pie IX[2].
Le il épouse Françoise Catherine Julienne Geminick[10] (1825-1875)[11], avec qui il a neuf enfants : Louise Marie Arnoldine Victorine Julin en 1852[12] (qui décède en 1886)[13], Georges Nicolas Joseph Julin en 1854[14], Marie Julienne Julin en 1856[15] (qui décède en 1898)[16], Charles Barthelemi Julin en 1857[17], Léontine Françoise Berthe Julin en 1859[18], Emile Victor Julin en 1863[19] (qui décède en 1870)[20], Louise Arnoldine Julin en 1865[21], Alice Louise Georgine Julin en 1868[22] et Albert Charles Julin en 1870[23].
« Conscience loyale et droite, très attaché à son devoir, il se dévoue sans ménagement à cette mission de professeur si souvent ingrate. Dès son entrée en fonctions, il reconnaît bientôt que l'enseignement de l'art exige une instruction générale que les nécessités de la vie l'a empêché d'acquérir. Doué d'une volonté peu commune, il prolonge ses veilles pour parvenir à combler cette lacune de son éducation première. Il acquiert ainsi la connaissance de l'histoire générale de l'ornementation et des principes auxquels ont obéi les différentes écoles. À la suite de ses études et malgré la quantité de travaux dont il est surchargé, il entreprend la publication d'un cours de composition d'ornement qu'il est sur le point de terminer lorsque la mort vient le surprendre[2]. »
↑Louis Van Rooy et T. Decamps, Exposition nationale des beaux-arts, 1848 : Revue du Salon de Bruxelles, Bruxelles, D. Raes, , 215 p. (OCLC902435068, lire en ligne), p. 196
↑(en) Official catalogue of the Great Exhibition of the works of industry of all nations, 1851, Londres, Spicer Brothers, Wholesale Stationers ; W. Clowes & Sons, Printers, , 320 p. (lire en ligne), p. 212
↑Recueil de documents officiels concernant l'exposition universelle de Londres et l'exposition générale des beaux-arts de Bruxelles précédé d'une Notice statistique sur les expositions en Belgique, Bruxelles, Delevingne et Callewaert, , 78 p. (lire en ligne), p. 69
↑Rapports du jury belge de l'exposition universelle de Paris en 1855, Bruxelles, Imprimerie Bols-Wittouck, , 600 p. (lire en ligne), p. 572
↑Louis Alvin, Les académies et les autres écoles de dessin de la Belgique en 1864, Bruxelles, Typographie Bruylant-Christophe & Comp., , 484 p. (lire en ligne), p. 316-317