Août : le roi du Mandara, Boukar D’jiama, après avoir contracté une alliance matrimoniale avec le Bornou, attaque les Peuls mais est repoussé. Il les attaque de nouveau dans le Diamaré à la fin de l’année et remporte une victoire à Eissa[9]. Boukar (r. 1773-1828), qui règne du sud du lac Tchad au massif du Midif sur un pays prospère, résiste depuis le début du siècle aux assauts de l’expansion foulbé. Impressionné par cette résistance, le Bornou, situé plus à l’ouest, lui propose une alliance. Après une dizaine d’années, le Bornou annexera le Mandara[10].
8 septembre : le sultan de MascateSeyyd Saïd signe le traité Moresby(en) avec Sir Robert Farquhar, gouverneur britannique de l’île Maurice, qui reconnaît l’autorité d’Oman sur la côte africaine du cap Guardafui au cap Delgado. En retour, le sultan interdit à ses sujets d’exporter des esclaves vers les nations chrétiennes et vers l’Inde[11]. À Zanzibar, l’interdiction de la traite, quoique inefficace, provoque une baisse sensible du prix des esclaves à l’exportation (40 dollars par tête vers 1780, 25 vers 1815, 20 en 1825).
Octobre : révolte au Soudan contre le système d’impôts imposé par l'Égypte (fin en 1824). Ismaïl Kamil est brûlé vif. La situation sera rétablie par le defterdar Mohammed Kousrao[13].
30 novembre : Abd ar-Rahman succède à son oncle Mulay Slimane comme sultan du Maroc[14] (fin en 1859). Il est proclamé héritier à Fès et reçoit la soumission du pays, notamment des chefs berbères. Il prend la direction d’un pays très affaibli et gagné par l’anarchie. Son habileté politique lui permet de rétablir un calme relatif pendant quelques années.
Échec de la conciliation entre l’Angola et le Brésil[4]. Son indépendance acquise, le Brésil, dont la prospérité est fondée en partie sur les richesses des colonies africaines, Angola et Mozambique, propose de constituer une fédération. Le projet n’aboutit pas, bien que les Portugais du Brésil aient pris en Angola la relève de ceux de Lisbonne. Monopolisant le commerce des esclaves, ils édifient des fortunes considérables dont une partie a servi à la construction de la ville de Luanda.
À partir de 1822, Tchaka déploie ses armées zoulous à l’est du Drakensberg[15]. Face à lui, de nombreuses collectivités choisissent de fuir, attaquant au passage leurs voisins, ce qui ajoute à la confusion. La carte ethnique de la région est bouleversée (Mfecane, « mouvement tumultueux de populations). Certains chefs préfèrent faire leur soumission aux Zoulou.
16 février : José Bonifacio convoque à Rio de Janeiro un conseil des députés des provinces (procuradores provinciais) pour aider le gouvernement[18]. Les députés du Nord, bloqués par la guerre avec les garnisons portugaises, ne peuvent pas venir. José Bonifacio fait nommer l’amiral britannique lord Cochrane à la tête de la flotte brésilienne. Aidé des troupes et de la milice, il encercle les Portugais à Bahia. Ils doivent abandonner la ville. Puis Cochrane soumet le Maranhão et le Pará sans difficultés.
5 juin : convocation de l’Assemblée constituante du Brésil[22].
19 juin : James Monroe reçoit le chargé d’affaires de la Grande Colombie Manuel Torres ; les États-Unis sont le premier pays non latino-américain à reconnaitre l’indépendance de la nouvelle république[21].
21 juin : échec de la conspiration de Denmark Vesey, un noir libre, qui a prévu d’incendier Charleston (Caroline du Sud) puis les six plus grandes villes de l’État afin de provoquer un soulèvement général des esclaves de la région. La conspiration est trahie et Vesey et les cinq principaux conspirateurs sont pendus le 2 juillet[23].
7 septembre : date officielle retenue pour la proclamation de l'indépendance du Brésil. Selon la tradition, sur les bords de la rivière Ipiranga, Dom Pedro, de retour d'un voyage à São Paulo, reçoit les dépêches de Lisbonne : les Cortès ont réduit ses pouvoirs et critiqué durement sa politique. Sa réaction est brutale. C’est le « grito do Ipiranga » (le cri d’Ipiranga) : « l’indépendance ou la mort ! » (« Independência ou Morte! »)[16].
24 octobre - 14 décembre : au congrès de Vérone, George Canning, ministre des Affaires étrangères britannique (1822-1827) s’oppose à un projet d’intervention contre les colonies espagnoles indépendantistes d’Amérique proposé par le tsar[26].
5 février ( du calendrier julien) : le chef de l’insurrection de Janina, Ali Pacha, est assassiné après une offre de reddition refusée par les Ottomans qui s’emparent de Janina[29].
7 juillet, Espagne : affrontements de rue entre exaltés et royalistes à Madrid. Les modérés cèdent la place aux libéraux exaltés (progressistes). L’opposition des absolutistes s’accroît. Le 15 août, ils fondent une régence à la Seu d'Urgell et pratiquent la guérilla[33].
12 mars : nouveau tarif douanier. Retour à un système prohibitif jusqu’en 1857 (assouplissements en 1841 et 1850)[48]. Protection des industries textiles, qui connaissent un grand essor (manufactures d’Ivanovo, manufactures Morozov à Orekhovo-Zuevo, manufacture d’indienne Zindel, fondée en 1823 à Moscou).
13 août (1er août du calendrier julien) : interdiction de toutes les sociétés secrètes et des loges maçonniques[49].
↑(en) Razia Sultanova, From shamanism to Sufism : women, Islam and culture in Central Asia, London/New York, I.B.Tauris, , 243 p. (ISBN978-1-84885-309-6, présentation en ligne)
↑Beatrice Nicolini, Makran, Oman, and Zanzibar : Three-Terminal Cultural Corridor in the Western Indian Ocean, 1799-1856, BRILL, , 179 p. (ISBN978-90-04-13780-6, présentation en ligne)
↑Marc Lavergne, Le Soudan contemporain : de l'invasion turco-égyptienne à la rébellion africaine (1821-1989), Karthala Éditions, , 638 p. (ISBN978-2-86537-222-5, présentation en ligne)
↑Christian Hermann, Les Révolutions dans le monde ibérique (1766-1834) : soulèvement national et révolution libérale, état des questions, Presses Univ de Bordeaux, , 457 p. (ISBN978-2-86781-106-7, présentation en ligne)
↑ a et bTheophilo Benedicto Ottoni, Circular dedicada aos srs. eleitores de senadores pela provincia de Minas-Geraes no quatriennio actual e especialmente dirigida aos srs. eleitores de diputados pelo 2o. districto eleitoral da mesma provincia para a proxima legislatura, Typ. do Correio mercantil de M. Barreto, filhos & Octaviano, (présentation en ligne)
↑ ab et c(en) James D. Henderson, Helen Delpar, Maurice Philip Brungardt, Richard N. Weldon, A reference guide to Latin American history, Armonk, M.E. Sharpe, , 615 p. (ISBN978-1-56324-744-6, présentation en ligne)
↑Jean Baptiste Pierre Jullien Courcelles et Fortia d'Urban, L'art de vérifier les dates depuis l'année 1770 jusqu'à nos jours, formant la continuation, ou troisième partie de l'ouvrage publié, sous ce nom, vol. 4, Arthus-Bertrand, Treuttel et Wurtz, (présentation en ligne)
↑ ab et cRaoul de Malherbe, L'Orient, 1718-1845 : histoire, politique, religion, mœurs, etc., vol. 2, Gide et cie, (présentation en ligne)
↑Gustave-Adolphe Hubbard, Histoire contemporaine de l'Espagne, Anger, (présentation en ligne)
↑Jacques Juchereau de St Denys, Histoire de l'Empire ottoman depuis 1792 jusqu'à 1844, vol. 3, Paris, Comptoir des Imprimeries Unis, (présentation en ligne)
↑Charles Vogel, Du commerce et des progrès de la puissance commerciale de l'Angleterre et de la France au point de vue de l'histoire, de la législation et de la statistique, vol. 3, Paris, Veuve Berger Levrault et fils, (présentation en ligne)
↑L'Ami de la religion et du roi : journal ecclésiastique, politique et littéraire, A. Le Clère, (présentation en ligne)