Il dit de lui-même qu'il est un « écrivain de l’agriculture ». Depuis 1961, il publie chez Gallimard et Le temps qu'il fait des textes courts, des récits, et des photographies ainsi que des textes dans lesquels il raconte son « territoire ». La vision qu'il nous offre de la civilisation rurale traditionnelle qui disparaît irrémédiablement est à la fois ethnologique et poétique.
Son père, René, est chef d’entreprise (« fermier de droits de place » sur les marchés, ce qui est un service auprès des communes organisant des marchés, en Bretagne et en Normandie). Enfant unique, il va à l’écolelaïque du village. Catéchisme, communions et messes seront assez peu appréciés.
Il connaît une enfance campagnarde rythmée par les travaux agricoles et qui influencera toute son œuvre d’écrivain et de photographe. Il perd sa mère en 1945.
Études secondaires : mauvais débuts (par correspondance puis au lycée Michelet à Vanves). De la 4e à la classe de philosophie : lycée de Laval, dont les deux dernières années comme pensionnaire. Il passe une licence de droit à la faculté de droit de Paris (Panthéon). Entre ces études juridiques, il suit les cours d'ethnologie au Musée de l’Homme et surtout, pendant deux ans, les cours de préhistoire d’André Leroi-Gourhan.
La littérature
En 1955, il se marie. Son premier enfant, François, naît en 1957. Fin 1959, il envoie ses premiers écrits à Jean Paulhan qui le reçoit à la NRF et le conduit à Georges Lambrichs, nouveau directeur littéraire chez Gallimard.
En juillet 1960, c'est la première publication : « Le lait de taupes » à la NRF. En 1960, il devient fermier de droits communaux aux côtés de son père, puis à sa suite après sa disparition en 1968. II conserve cette profession jusqu'au . En 1961, une amitié se noue avec Jean Clay, journaliste et historien de l’art, qui est, pendant un certain temps, son premier lecteur et un soutien important. Jean Clay devient par la suite l'éditeur de la maison Macula.
En 1962, Jean-Loup se remarie. Il a une fille, Laure, en 1968.
Les différentes revues que dirige successivement Georges Lambrichs, Les Cahiers du Chemin puis la NRF, auxquelles il participe activement, donnent lieu à diverses réunions où les auteurs se retrouvent. Certains d’entre eux sont devenus et demeurent des amis très proches : Michel Chaillou, Michel Deguy, Gérard Macé. Il publie de temps en temps dans la revue que dirige Michel Deguy, Poésie. En 1980, il rencontre Georges Monti, éditeur à Cognac.
En 1983, c'est sa première exposition de photographies à La Rochelle dans la Chapelle Fromentin (expo. collective), puis à Montpellier en 1987 (à la Médiathèque) et à Caen en 1991 (au Théâtre). En 1992, soixante photographies sont exposées pendant trois mois au Centre Pompidou sous le titre « La campagne de Jean-Loup Trassard ». Bernard Lamarche-Vadel, écrivain, critique d’art, l’introduit dans le milieu de la photographie.
Il est éleveur : vaches Maine-Anjou, veaux sous la mère, bœufs nourris à l’ancienne manière. Depuis 1953 jusqu'à aujourd’hui, il partage son temps, en proportions variables, entre la campagne mayennaise et Paris. Il prolonge son action localement en créant en 1999, l’association Mémoire rurale au Pays de l’Ernée dont le but est de retracer l’évolution des modes de vie au XXe siècle sur le territoire afin de laisser une trace pour les générations futures.
Œuvres
« Le lait de taupes », in Nouvelle Revue française, dir. Jean Paulhan, juillet 1960
L’Amitié des abeilles : recueil de nouvelles, collection de Georges Lambrichs, « Jeune Prose », Gallimard, 1961 — rééd. 1985
La Mayenne des chemins creux : 70 circuits de petite randonnée pédestre, Association départementale de la randonnée pédestre de la Mayenne, ADRPM, 1985
L’Amitié des abeilles, Cognac, Le Temps qu'il fait, 1985,1989
Lance-pierre (nouvelle), Cognac, Le Temps qu'il fait, 1987
« Jean-Loup Trassard : le cerceau de bois », d’Yves Leclair, in L’École des lettres (II) n° 5, éd. L’École des Loisirs,
« Territoire de Jean-Loup Trassard », d’Yves Leclair, in La Nouvelle Revue Française, n° 438-439, éd. Gallimard, juillet-
« Ouailles de Jean-Loup Trassard » d’Yves Leclair, in La Nouvelle Revue Française, n° 471, éd. Gallimard,
« Un Mayennais au souffle cosmique : Jean-Loup Trassard », de Pascal Rannou, in Voix d’Ouest en Europe, souffles d’Europe en Ouest, actes de colloque, Angers, Presses de l’Université, 1993, p. 559-572
« Trassard », d’Yves Leclair, in La Nouvelle Revue Française, n°503, éd. Gallimard, .
« Mythe et réalité dans Nous sommes le sang de cette génisse de Jean-Loup Trassard », mémoire de maîtrise de Julien Guerrier, Angers, 1999
L’Écriture du bocage : sur les chemins de Jean-Loup Trassard, textes réunis et entretien par Arlette Bouloumié, Angers, Presses de l’Université, 2000
« Salade ou rôti ? Jean-Loup Trassard, écrivain photographe : de la composition du paysage à l’illusionnisme », de Pierre Guicheney, revue 303, Numéro 113 - 4e trimestre 2010
Jean-Loup Trassard, Cahier n° 11 (dir. Dominique Vaugeois) , Le Temps qu'il fait, 2014
Jean-Loup Trassard ou le paysage empêché, par Florent Hélesbeux, éditions Garnier, 2018