La famille de Viry -Sallenove[2], selon l'archéologue genevoisLouis Blondel (1885-1967) serait issue de la famille de Chaumont, tout comme la famille de Vidomne de Chaumont[3],[4]. La première mention d'un membre de la famille de Sallenove est dans un document de 1142[2]. Les membres de la famille portent sans distinction les noms de Sallenove, Viry ou Sallenove-Viry ou encore Viry-Sallenove[2],[5],[6].
Un vieux dicton indique : « Terny (Ternier), Viry, Compey sont les meillous maisons du Genevey, Salenove (Sallanuvaz) e Menton ne les craignons/cedons pas d'un bouton »[7],[8],[9],[10].
Entre la fin du XIe siècle et le début du siècle suivant, la dame de Viry, Adélaïde, fait une donation au prieuré Saint-Victor de Genève, soit l'ensemble des droits sur Essertet (la commune actuelle de Viry)[ReG 1].
En 1239, une branche cadette porte le nom seul de Viry[2],[5]. Hugues II de Viry, par testament du , donne naissance à deux branches cadettes avec ses deux fils, Aimon et Guillaume (Vulliuerme)[2],[11],[12], « bien qu'ilz feussent ysseuz de mesme tige ont respectivement prins le nom de leur partage »[13]. Le premier reçoit la seigneurie de Sallenove, le second la terre de Viry[11].
En 1259, une transaction s'effectue entre le comte de Genève, Rodolphe, et le damoiseau Guillaume de Viry, ce dernier obtenant les dîmes antiques et novales de Chenay, le revenu annuel sur le péage dit de Chamieria[ReG 2].
Au cours du XIIIe siècle, l'avouerie de la chartreuse de Pomier est donnée par le comte de GenèveGuillaume II à la famille de Viry[14]. En 1252, le comte signe un document, avec l'ensemble de sa famille, où il confirme les donations faites par son père Guillaume Ier en 1179[14],[ReG 3],[ReG 4],[15]. Il profite de cet acte pour les renouveler et les déclarer perpétuels[ReG 4].
Dans la seconde moitié du XVIe siècle, la branche cadette obtient par l'achat les biens de la branche aînée de Sallenove, qui est ruinée[6].
À partir de 1831, la chartreuse de Pomier, situé sur le territoire de la commune de Présilly, est transformée par les Viry en ferme[16],[17]. L'ensemble passe à Mme de Drée, issue de la famille de Viry, avant d'être revendu à la famille Girod[17].
Héraldique
Les armes de la famille de Viry se blasonnent ainsi :
Palé d'argent et d'azur[5] ou encore Palé d'argent et de gueules (alias d'azur), à la bande de gueules, brochante sur le tout[18].
Des membres ont été créés comte par le duc de Savoie (), puis comte de l'Empire français (, Noblesse d'Empire)[22].
Seigneuries et châteaux
La famille de Viry réside au château de Viry reconstruit au XVIIIe siècle[19], qui fait place à l'ancienne maison-forte du Moyen Âge de la seigneurie, située dans la commune du même nom, en Haute-Savoie, et elle en conserve la propriété jusqu'au début du XXIe siècle[23].
Amédée/A(i)mé Ier de Viry († ), châtelain d'Allinges-Thonon (novembre 1347-janvier 1356[28]. ∞ Lucie/Luque de La Baume, fille d'Etienne Galois, dont deux fils : Galois, et Hugonin qui lui succède comme châtelain d'Allinges-Thonon (janvier 1356 à mai 1363)[28]. Malade, il ne pouvait plus assumer ses fonctions depuis 1354 et ce sont ses deux fils qui le suppléaient[29].
Amédée II de Viry († v. ), fils aîné de Gal(l)ois de Viry († av. 1400), seigneur de Viry, La Perrière, Allemogne et Mont-le-Vieux, obtient le l’inféodation du château de Luins et de son territoire[30]. Lieutenant-général du comte de Savoie[réf. nécessaire]. ∞ Bonne d'Hauteville : d'où une fille, Claudine[31].
Jacques de Viry († ), frère puîné d'Amédée II auquel il succède[31]. ∞ 1414 Marguerite, fille de Nicod d'Hauteville[31].
Amédée III de Viry († ), fils de Jacques de Viry. ∞ Jeanne, fille de Jean de Compey, dont Amédée IV[33]. Acquéreur de Coppet en , après Rolle en septembre 1455[34]. Pour son sceau (1474), voir Galbreath[35].
Amédée IV de Viry († entre 1512 et 1520), fils d'Amédée III de Viry . Chambellan, conseiller et ambassadeur du duc de Savoie, baron de Coppet le . ∞ (1478) Hélène, fille de Bernard de Menthon. À l'origine en 1490 du couvent de dominicains à Coppet[6].
Clauda, dame de Viry, vend en 1436 sa maison forte des Vaux à Gilly, domaine qui fera partie par la suite du Château de Vincy[36].
Michel de Viry († v. 1543), baron de Viry, Rolle, Mont-le-Vieux et Coppet au moins depuis juin 1520, fils d'Amédée IV ; ∞ Pauline de Vergy, la tante maternelle de Michel de Gruyère. Il acquiert en 1520 le four banal de Gilly pour le donner à la chapelle Saint-Antoine en l’église de ce lieu[37]. ∞ Pauline de Vergy-branche de Champlitte et Champvans). Sans postérité et devant sans doute faire face à des difficultés financières, Michel de Viry cède sa baronnie au ducCharles en 1520/1531, puis on la retrouve aux mains de Jean-Amédée de Beaufort-Salagine, suivi de Michel, comte de Gruyère et seigneur d'Aubonne (qui lui-même la perd dans les années 1550 : jusqu'à la Révolution de 1798, Rolle et Mont passent aux Steiger, grands notables bernois, alors que Coppet connaît un destin bien plus heurté jusqu'à Necker).
Jean de Viry, seizième descendant d'Hugues Ier de Viry (1006). Il représente la branche cadette et il hérite en 1544 la seigneurie de Viry de la branche aînée en voie d'extinction, « en vertu des pactes de famille ». Il porte le titre de baron de Viry. Il est le fondateur de l'actuelle famille de Viry subsistante[38].
Jean Henri Georges de Viry (1792-1844), comte, fils du précédent. Contre-amiral commandant de la marine sarde. Chevalier de l'Ordre de l'Aigle-Rouge de Prusse, commandeur de l'Ordre de Ferdinand des Deux-Siciles[39] ;
Eugène Hilarion de Viry (1822-1877). Vice-amiral, campagne d'Orient contre la Russie[40] ;
Justin de Viry (1737-1813), fils de Joseph-Marie-François-Justin de Viry, baron, diplomate et homme politique du royaume de Sardaigne, puis au service de la France (inhumé au Panthéon de Paris) ;
Albert (Gaspard Eugène) de Viry (1709-1794), baron, lieutenant-général de la cavalerie de Savoie, gouverneur de Pignerol, chevalier de l'Annonciade en 1780, mort à Turin le 6 janvier 1794, sans postérité[5].
Albert Eugène François de Viry (1784-1813), chambellan de l'Empereur Napoléon Ier. Mort à Viry en 1813, sans postérité[5].
Jean Élizé Marie de Viry (1865-1937), ESM Saint-Cyr, promo de Châlons (1886-1888), général de brigade, officier de la Légion d'honneur[42].
Pierre Marie Elizée de Viry (1867-1941), Officier d'artillerie, continuateur de l'Armorial et nobiliaire de l'ancien duché de Savoie du comte Amédée de Foras[réf. nécessaire].
Des membres de la famille sont des religieux, notamment des chanoines au chapitre de Saint-Pierre à Genève[6].
Familles : de Becdelièvre, de Berger, Chéreil de La Rivière, Capitant de Villebonne, de Chevron Villette, de Foras, de Guillebon, de La Motte de Broöns de Vauvert, de La Moussaye, de Méhérenc de Saint-Pierre, de Menthon, de Montagnac, de Montfort, Passerat de La Chapelle, de Piolenc, de Rivoire, de Ville de Ferrières, de Villoutreys de Brignac, de Willecot de Rincquesen[43].
↑Pierre Duparc, Le comté de Genève, (IXe – XVe siècles), t. XXXIX, Genève, Société d’histoire et d’archéologie de Genève, coll. « Mémoires et documents » (réimpr. 1978) (1re éd. 1955), 621 p. (lire en ligne), p. 184.
↑ a et bChanoine Marie Rannaud (ancien archiprêtre de Saint-Julien), La Chartreuse de Pomier : diocèse d'Annecy (Haute-Savoie) 1170-1793, J. Abry, , 344 p., p. 313.
↑ ab et cBenoît de Diesbach Belleroche, Dictionnaire des familles nobles subsistantes de Suisse, Fribourg, Intermède Belleroche, , 171 p., p. V (liste en ligne).
↑Jean-Louis Grillet, Dictionnaire historique, littéraire et statistique des départements du Mont-Blanc et du Léman, contenant l'histoire ancienne et moderne de la Savoie, vol. 3, t. 2, Chambéry, J.F. Puthod, , p. 110-113..
↑Abbé Jean-François Gonthier (1847-1913), Les Châteaux et la chapelle des Allinges, Annecy, impr. de J. Niérat (Ancienne imprimerie Burdet), , 136 p. (lire en ligne).
↑ a et bAbbé Jean-François Gonthier (1847-1913), Les Châteaux et la chapelle des Allinges, Annecy, impr. de J. Niérat (Ancienne imprimerie Burdet), , 136 p. (lire en ligne), p. 112, voir également « Comptes de la châtellenie d'Allinge-Thonon », Archives départementales de la Savoie, SA 14 809.
↑ a et bLouis de Charrière, La baronnie de Rolle et Mont-le-Vieux, étude féodale, Lausanne, Mémoires et Documents de la Société d'Histoire de la Suisse romande, (lire en ligne), p. 47-50.
↑ ab et cLouis de Charrière, La baronnie de Rolle et Mont-le-Vieux, étude féodale, Lausanne, Mémoires et Documents de la Société d'Histoire de la Suisse romande, (lire en ligne), p. 50-51.
↑Louis de Charrière, La baronnie de Rolle et Mont-le-Vieux, étude féodale, Lausanne, Mémoires et Documents de la Société d'Histoire de la Suisse romande, (lire en ligne), p. 61.
↑Louis de Charrière, La baronnie de Rolle et Mont-le-Vieux, étude féodale, Lausanne, Mémoires et Documents de la Société d'Histoire de la Suisse romande, (lire en ligne), p. 61.
↑Donald Lindsay Galbreath, Inventaire des sceaux vaudois, Lausanne/Genève, 1937, p. ??.
↑ a et bFrançois Miquet, « Les Savoyards au XIXe siècle - Les premiers présidents et les procureurs généraux », Revue savoisienne, , p. 219 (lire en ligne).
↑François Miquet, « Les Savoyards au XIXe siècle - Les premiers présidents et les procureurs généraux », Revue savoisienne, , p. 220-221 (lire en ligne).
↑François Miquet, « Les Savoyards au XIXe siècle - Les premiers présidents et les procureurs généraux », Revue savoisienne, , p. 221 (lire en ligne).
Henri Baud, Jean-Yves Mariotte, Jean-Bernard Challamel, Alain Guerrier, Histoire des communes savoyardes. Le Genevois et Lac d'Annecy (Tome III), Roanne, Éditions Horvath, , 422 p. (ISBN2-7171-0200-0).
Georges Chapier, Châteaux savoyards : Faucigny et Chablais, vol. 5, Grenoble, Éditions Revue Les Alpes, , 410 p..
Georges Chapier, Châteaux Savoyards : Faucigny, Chablais, Tarentaise, Maurienne, Savoie propre, Genevois, Éditions La Découvrance, coll. « L'amateur Averti », , 410 p. (ISBN978-2-84265-326-2).
Jean-Louis Grillet, Dictionnaire historique, littéraire et statistique des départements du Mont-Blanc et du Léman, contenant l'histoire ancienne et moderne de la Savoie, vol. 3, t. 2, Chambéry, J.F. Puthod, , p. 435-445 « VIRY. De la maison de Viry ». (lire en ligne)
Comte Amédée de Foras, Armorial et nobiliaire de l'ancien duché de Savoie, vol. 5, Grenoble, Allier Frères, 1863-1966, p. 345-384, 510-520
Marin de Viry, Mémoires d'un snobé, Pierre Guillaume de Roux éditions, 2012.