L’Académie florimontane, anciennement Société florimontane, est une société savante fondée en 1606-1607 à Annecy, disparue en 1610, puis réactivée en 1851.
Histoire
Fondation
Au cours de l'hiver 1606-1607 (il a existé cependant un débat sur l'année de création)[1], sur le modèle des académies italiennes du XVIe siècle[2], deux brillants Savoisiens, Antoine Favre, baron de Pérouges, président du Conseil de l'État de Genevois, et son ami intime François de Sales, prince-évêque de Genève, résidents d'Annecy, fondent l'Académie Florimontane. Cette société savante a pour objectif d’encourager toute activité théologique, philosophique, scientifique et littéraire, en rassemblant des académiciens dans l'Hôtel Bagnoréa situé rue Sainte-Claire à Annecy, résidence du président Antoine Favre[3], construit par Gallois de Regard[4].
Cette première Académie Florimontane connut, grâce à la personnalité de ses fondateurs, un rayonnement considérable. Elle est une des premières académies francophones : elle a existé 29 ans avant l'Académie française[5],[Note 1],[6].
Le terme florimontane est choisi, car « les muses fleurissoyent parmy les montagnes de Savoye, il fust treuvé fort à propos de l'appeller Florimontane »[8],[2].
En 1610, l’Académie ne survit pas au départ d’Antoine Favre d’Annecy vers Chambéry pour le poste de Président du Sénat de Savoie. François de Sales, trop submergé de besogne et accaparé par son activité pastorale, ne put maintenir à lui seul l'Académie Florimontane, qui tomba en sommeil et disparut de l'horizon culturel de la Savoie jusqu'au XIXe siècle[9].
Réactivation
En [10], un groupe de notabilités savoyardes[7] — Jules Philippe (1827-1888), l'érudit Éloi Serand (1826-1891)[11], le docteur Louis Bouvier (1819-1908) et Étienne Machard (1824-1887) — créent une Association florimontane[12],[13], permettant de réactiver l'ancienne académie. Ils se réunissent dans le magasin d'Éloi Serand, situé rue Filaterie, à Annecy[12].
L'association définit ainsi son action : « rechercher et mettre en lumière toutes les ressources vives du pays, mettre à la portée de toutes les intelligences, les idées justes, raisonnables, utiles et pratiques, provoquer toutes les améliorations possibles dans le domaine de l'économie, de l'hygiène, de la salubrité publique, ouvrir des cours pour l'instruction du peuple et réunir toutes les bonnes volontés pour mieux faire connaître l'histoire de Savoie »[12]. La toute première séance a lieu le [14]. La séance et les suivantes se déroulent dans l'ancien hôtel de ville d'Annecy, avant d'être transférées dans le nouvel hôtel de ville ou encore dans des salles de la Chambre de Commerce ou du Syndicat d'initiative de la ville[14].
En 1911, l'Association florimontane modifie en partie ses statuts et devient l'Académie florimontane[14]. Deux ans plus tard, le nombre de ses adhérents est fixé à 60 membres effectifs, 80 membres associés et 25 correspondants[14].
Elle compte en 2007 environ 350 membres dont un cinquième d'actifs[7].
Publication
La société publie dans un premier temps un bulletin à partir de 1851 (152 tomes), devenu la Revue savoisienne en 1859[7]. Cette publication est un mensuel dans laquelle on trouve de nombreux éléments liés à l'histoire de l'Académie florimontane et des articles consacrés à l'histoire régionale. La majeure partie des numéros est entrée dans le domaine public[Note 2] et est disponible sur Gallica[16].
L'Académie florimontane a soutenu dès 1949 les recherches de Joseph Serand sur l'histoire de l'Académie florimontane et celle de son château de Montrottier. Elle les encourage à nouveau depuis 2007 et les soutient avec les travaux de Julien Coppier sur Léon Marès et Montrottier parus dans la Revue savoisienne. Bernard Premat est également l'auteur d'un riche numéro des mémoires et documents de l'Académie sur son histoire aux XIXe et XXe siècles.
Devise et emblème
Sous le patronage du duc de Nemours, l'Académie prend l'oranger et ses fruits pour emblème et adopte pour sa devise la maxime suivante : Flores fructusque perennes (Toute l'année des fleurs et des fruits), car « l’oranger était l’arbre admiré par François de Sales, parce qu’il est chargé de fleurs et de fruits presque en toute saison »[17] Ces symboles seront repris lors de la fondation de l'Académie des sciences, belles-lettres et arts de Savoie, fondée en 1820[12],[7].
Membres de l'Académie
Membres de la première Académie florimontane
François de Sales (1567-1622) et le président Antoine Favre (1557-1624) sont les deux membres fondateurs de l'Académie[18]. Ils sont secondés par le duc Henri Ier de Savoie-Nemours (1572-1632), le diplomate Louis de Sales (1577-1654), frère de François, Amédée III de Chevron-Villette, le poète et théologien Claude-Étienne Nouvellet (1545-1613)[19] et l'avocat Claude de Quoëx[20].
L'Académie est composée en 2014 de 350 membres[24]. Ils sont répartis en 60 membres effectifs, 60 membres associés, un nombre indéterminé de membres correspondants et quelques membres d'honneur[14].
Industriel annécien. Ingénieur des Arts et Manufactures, directeur général. Directeur Général des Forces du Fier. Président de la Papeterie Aussedat de 1928 à 1935. C'est lui qui fait procéder à l’aménagement du château de Montrottier avec le concours de Joseph Serand
Louis Balleydier (1856-1927), professeur de droit, Doyen de la Faculté de droit de Grenoble, beau-père de Louis Aussedat.
Charles Buttin (1856-1933), érudit collectionneur, auteur de 140 travaux pour 286 publications, principalement sur les armes anciennes[32], notamment le Catalogue de la Collection d'armes anciennes, européennes et orientales (1933)[33].
Aimé Vaschy (1857-1899), ingénieur des télégraphes et mathématicien.
Charles Vuachet (1881-1973), professeur d'Histoire Naturelle au Lycée d'Annecy.
Georges Chapier (1906-1975), historien de la Savoie, membre de l'Académie florimontane en 1973, correspondant de l'Académie de philatélie et président d'honneur du cercle lyonnais d'études philatéliques et narcophiles (en 1974)[34].
Notes et références
Notes
↑« Trente ans plus tard, Richelieu créait l'Académie française qui procède des Académies italiennes, provençales et languedociennes, comme l'attestent les titres de son établissement. Vaugelas y apporta peut-être le souvenir de ce prélude d'Annecy ; mais avec le scrupule excessif du grammairien plutôt que par les grâces familières et les libertés heureuses de ce style à la bonne fleur et fine fleur gauloise , dont son enfance avait été nourrie. Henri de Savoie, duc de Nemours et suzerain du Genevois, accepta le titre de prince de l'Académie Florimontane ; Charles-Emmanuel en approuvait les statuts à la condition que le choix des membres fût soumis à son contrôle » (Sainte-Beuve.Hist. de Port-Royal, I.270) :).
↑Revue savoisienne : années 1860 à 1930 (92 numéros) [lire en ligne]
Références
↑Exposition « La Florimontane et ses académiciens : 400 ans au service de la connaissance », panneau 2 « La fondation de la première Académie florimontane » (lire en ligne).
↑ a et bExposition « La Florimontane et ses académiciens : 400 ans au service de la connaissance », panneau 1 « Avant l'Académie florimontane » (lire en ligne).
↑Bernard Premat, l'Académie Florimontane, histoire et développement, La Revue Savoisienne de l'Académie Florimontane, année 2016, p.149
↑ abc et dExposition « La Florimontane et ses académiciens : 400 ans au service de la connaissance », panneau 9 « L'Association florimontane de 1851 » (lire en ligne).
↑Exposition « La Florimontane et ses académiciens : 400 ans au service de la connaissance », panneau 12 « Les quatre refondateurs de l'Association florimontane » (lire en ligne).
↑ abcdef et gExposition « La Florimontane et ses académiciens : 400 ans au service de la connaissance », panneau 10 « Un nouveau fonctionnement (1) » (lire en ligne).
↑Exposition « La Florimontane et ses académiciens : 400 ans au service de la connaissance », panneau 5 « Les deux membres fondateurs » (lire en ligne).
↑Exposition « La Florimontane et ses académiciens : 400 ans au service de la connaissance », panneau 6 « Les autres membres » (lire en ligne).
↑Exposition « La Florimontane et ses académiciens : 400 ans au service de la connaissance », panneau 7 « Les autres membres et des membres supposés de l'Académie florimontane » (lire en ligne).
↑Jean-Louis Grillet, Dictionnaire historique, littéraire et statistique des départements du Mont-Blanc et du Léman, contenant l'histoire ancienne et moderne de la Savoie, vol. 3, t. 2, Chambéry, J.F. Puthod, , p. 207. (lire en ligne)
↑Exposition « La Florimontane et ses académiciens : 400 ans au service de la connaissance », panneau 8 « Des membres supposés de l'Académie florimontane » (lire en ligne).
↑« Qui sommes-nous ? », sur le site de l'Académie florimontane (consulté le ).
Julien Coppier, Généreuse Haute-Savoie, histoire des dons et legs 1860-1940 : Léon Marès et son legs du château de Montrottier à l'Académie florimontane, in "des Philanthropes œuvrant pour les Beaux-arts et loisirs", Annecy, 2012, p.58-61
Bernard Premat, De l’Association florimontane à l’Académie florimontane : histoire d’une renaissance (1951-2007), Mémoires et documents publiés par l’Académie florimontane, t. 5, Annecy, 2009, 734 p.
Julien Coppier, « Le domaine de Montrottier (Lovagny–Haute-Savoie), de la demeure du collectionneur Léon Marès à la propriété de l’Académie florimontane (1916-1919) », Revue savoisienne, , p. 97-130
Julien Coppier, Le château de Montrottier : la demeure d’un collectionneur (Lovagny–Haute-Savoie), Saint-Amand-Montrond, Édition Gaud, , 36 p.
Julien Coppier, La Florimontane et ses académiciens : 400 ans au service de la connaissance, catalogue de l’exposition (-), Annecy, 2007, 28 p.
J. Serand, Le château de Montrottier, étude historique et archéologique. Annecy, 1949.