Combat d'Andigné

Combat d'Andigné

Informations générales
Date
Lieu Andigné
Issue Victoire des chouans
Belligérants
Drapeau de la France République française Drapeau des armées catholiques et royales Chouans
Commandants
• Adjudant-général Henry † Louis d'Andigné
Mathurin Ménard
Forces en présence
80 à 100 hommes[1],[2] 1 000 hommes[3]
Pertes
30 à 70 morts[1],[2] Aucune[3]
Civils : 20 morts[1]

Chouannerie

Batailles

Coordonnées 47° 39′ 59″ nord, 0° 46′ 46″ ouest
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Combat d'Andigné
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Combat d'Andigné

Le combat d'Andigné a lieu le lors de la Chouannerie. Il s'achève par la victoire des chouans, qui tendent une embuscade à un petit convoi républicain près d'Andigné.

Prélude

Le , l'adjudant-général Henry sort du Lion-d'Angers afin de prendre le commandement de la ville Segré, sur ordre du général Hoche[1]. Pour cette marche, il prend la tête d'une petite escorte et d'un convoi de munitions et d'eau-de-vie[1]. Plusieurs réfugiés de Segré rejoignent également le convoi pour rentrer chez eux[1]. Mais en chemin, près du bourg d'Andigné, les patriotes tombent dans une embuscade tendue par les chouans[1].

Forces en présence

Dans ses mémoires, le général chouan Louis d'Andigné écrit qu'il commande à peu près 1 000 hommes dans ce combat, dont 250 chasseurs d'élite, et il estime à 200 hommes le nombre des républicains[3]. Cependant, d'après des sources républicaines, l'escorte n'est forte que de 80 soldats[1]. Le général républicain Gabriel de Hédouville fait quant à lui mention dans un courrier d'un combat opposant 100 républicains à 1 200 chouans[2].

Déroulement

Le 7 mars, les chouans organisent leur embuscade à Andigné, dans l'attente du convoi[3]. Ils patientent en vain dans la neige pendant toute cette journée, avant de se retirer à la tombée de la nuit[3]. Ils reprennent cependant leur poste le lendemain et le convoi fait finalement son apparition[3].

Les chouans découvrent leur embuscade à environ quarante pas des républicains[3]. Ces derniers sont attaqués au centre par les compagnies d'élite de chasseurs et sur les flancs par le reste des chouans qui s'élancent en poussant de grands cris[3]. Trop peu nombreux, les républicains sont enfoncés[3],[1]. L'adjudant-général Henry ne parvient à rallier qu'un petit nombre d'hommes devant le bourg d'Andigné, mais tous sont tués[3].

D'Andigné donne cependant bientôt l'ordre d'arrêter la poursuite, car deux autres colonnes républicaines sont signalées du côté de Segré et du Lion-d'Angers[3],[1]. Il fait alors disperser sa troupe et ses hommes qui regagnent leurs villages[3],[1].

Pertes

Dans ses mémoires[Note 1], le général d'Andigné affirme que 60 républicains sont tués lors de ce combat, tandis que les chouans ne déplorent aucune perte[3]. Il regrette cependant la mort de quelques femmes de troupes, tuées par « des coups qui ne leur étaient point destinés »[3].

D'après des sources républicaines, trente grenadiers sont tués, ainsi que vingt réfugiés[1]. Selon le général Hédouville, 70 soldats sont tués[2]. L'adjudant-général Henry, le capitaine Roger et un maréchal des logis du 6e régiment figurent parmi les morts[1],[2].

Les chouans s'emparent de 8 000 cartouches[3], de six fourgons de bagages et des barils d'eau-de-vie[1]. Les chefs décident cependant de répandre toute l'eau-de-vie au sol pour éviter que les hommes ne s'enivrent[3],[1].

Notes et références

Notes

  1. « Peu de jours s'étaient écoulés depuis l'organisation de nos compagnies de chasseurs, quand nous eûmes besoin de lés mettre à l'épreuve. Un détachement républicain devait amener à Segré un petit convoi de munitions et d'eau-de-vie. Nous nous tînmes en embuscade sur la route, tout le jour où ce convoi nous était annoncé; il ne parut pas. Nous nous retirâmes, à la nuit tombante, pour reprendre notre poste le lendemain matin. Nous avions passé une partie de cette journée couchés sur la neigé, désespérant presque de voir paraître le convoi, lorsque nous l'aperçûmes. Il était escorté de deux cents hommes. Nos chasseurs étaient au centre de notre petit corps, nos autres hommes embusqués sur les deux ailes, un peu en avant de nous;.au premier feu, ceux-ci devaient marcher sur les flancs de l'ennemi,; tandis que nous l'attaquerions de' front. De cette manière, il lui fallait nous passer sur le ventre ou prendre la fuite promptement; car il était presque cerné. Ce mouvement fut parfaitement exécuté. Nous étions à peu près mille hommes, si bien embusqués que les républicains arrivèrent à quarante pas de nous avant de nous, avoir aperçus. Un des leurs disait à un de ses camarades Je voudrais bien trouver là un couple de milliers de Chouans, pour nous divertir. » Au moment où nous nous levions de notre embuscade pour fondre sur eux « Les voilà! » ajouta-t-il. Les deux ailes s'avancèrent, poussant de grands cris, dès qu'elles eurent vu le centre qui donnait. Du côté des républicains, ce ne fut qu'une déroute. Leur commandant Henry, fait général de la veille, venait, avec ce détachement, prendre le commandement de l'arrondissement de Segré. Il fit ce qu'il put pour rallier son monde à l'entrée du bourg d'Andigné ; il mit même pied à terre pour donner l'exemple. Mais l'impulsion était donnée il ne put arrêter, qu'un très petit nombre d'hommes qui tous furent tués avec lui. Nous prîmes 8,000 cartouches; dont nous manquions totalement, et quelques barils; d'eau-de-vie, que nous renversâmes pour éviter le désordre. Nous ne pûmes poursuivre longtemps l'ennemi une colonne républicaine, venue du Lion-d'Angers, et une autre, venue de Segré, étaient déjà sur le point de nous atteindre; elles nous forcèrent à la retraite. Dans cette affaire, nous ne perdîmes pas un seul homme; les républicains en avaient eu soixante de tués. Quelques femmes de troupe, qui étaient en avant sur un chariot fermé et qui s'enfuirent imprudemment à notre approche, périrent malheureusement sous des coups qui ne leur étaient point destinés.

    Cette action eut pour nous le plus heureux résultat, en ce qu'elle redonna à nos hommes de la confiance en leurs propres forces. Nous vîmes aussi que nous pouvions compter sur eux à l'avenir; ils ne tardèrent pas à, nous prouver que nous ne nous étions pas trompés. Il nous fallait de temps à autre renvoyer nos hommes chez eux, afin qu'ils pussent changer de linge ils s'en allèrent dans leurs paroisses respectives, à l'issue de l'affaire d'Andigné[3]. »

    — Mémoires de Louis d'Andigné.

Références

  1. a b c d e f g h i j k l m n et o Queruau-Lamerie 1913, p. 295-296.
  2. a b c d et e Peltier, t. VI, 1796, p. 134.
  3. a b c d e f g h i j k l m n o p et q Andigné, t. I, 1901, p. 312-314.

Bibliographie

  • Louis d'Andigné, Mémoires du général d'Andigné publiés avec introduction et notes par Ed. Biré, t. I, Paris, Plon, , 467 p. (lire en ligne). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article.
  • Émile Queruau-Lamerie, « Les Chouans de la Basse-Mayenne (suite) », dans Bulletin de la Commission historique et archéologique de la Mayenne, t. XXIX, Laval, Imprimerie-Librairie V. A. Goupil, , 536 p. (lire en ligne). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article.
  • Jean-Gabriel Peltier, Paris, pendant l'année 1796, t. VI, Londres, Imprimerie de Baylis, , 679 p. (lire en ligne). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article.