L’Airbus Military CN-235, anciennement dénommé CASA CN-235 (pour CASA-Nurtanio 235), est un avion tactique indeno-espagnol de transport biturbopropulseur, à cabine pressurisée, capable d'opérer sur des pistes courtes et non revêtues (ADAC). La version MPA sert d'avion de patrouille maritime grâce à un radar de recherche. En , 286 exemplaires ont été livrés à une quarantaine d'opérateurs, sur un total de 290 commandes[1].
Description
Conçu au début des années 1980 par Airtech, une coentreprise (joint-venture) entre CASA et le constructeur indonésien PT. Dirgantara Indonesia (appelé à l'époque IPTN), le CN-235 peut transporter jusqu'à 44 passagers, ou 4 palettes de fret en version cargo. Il a également la capacité de largage de parachutistes, pouvant sauter par les deux portes latérales arrières ou par la rampe, en ouverture automatique ou retardée. Le largage de fret est également possible. Pour les missions d’évacuation médicale, il peut accueillir jusqu’à 12 brancards, accompagnés d'une équipe médicale. Il assure également des missions de recherche en mer (largage de chaîne de secours), de surveillance maritime, et de transport de VIP, avec des sièges de type avion de ligne à la place des banquettes latérales. CASA a développé ces dernières années ses propres séries et versions de l’appareil de base, en améliorant sans cesse la capacité de charge utile, les performances globales et la maintenance.
Sa référence exacte est Airbus Military CN235[3] mais l'appareil est encore fréquemment identifié comme CASA CN-235, parfois — mais beaucoup plus rarement — comme Airtech CN-235.
En , 286 exemplaires ont été livrés à une quarantaine d'opérateurs, sur un total de 290 commandes[1].
La Turquie est l’utilisateur le plus important, avec 61 appareils.
Caractéristiques techniques
Transport de chargement : 4 palettes de 88’’ x 108’’ (une sur rampe), ou deux moteurs EJ200 pour l'Eurofighter ;
Transport de passagers : 44 places ;
Évacuation sanitaire : jusqu'à 18 civières et 4 assistants médicaux ;
Charge utile maximum : 4 000 kg ;
Longueur de la soute : 9,65 m ;
Largeur de la soute : 2,70 m
Il existe également une version du CN-235 entièrement destinée à la patrouille maritime, dénommée « Persuader ».
Evolution
Pour l'armée française, le successeur du C235 pourrait être l'Airbus A200M Futur Cargo Tactique Médian, entre le C295 et l'A400M[4].
Force aérienne du Botswana (2 CN-235M[5], au moins un acheté par la société française Sofema qui l'a vendu au Togo, l'a racheté faute d'entretien en 2012, puis le vend à crédit a Madagascar en 2019 avant de le saisir en 2020[6]).
U.S. Coast Guard (32 HC-144 Ocean Sentry prévus initialement mais finalement seulement 18 reçus à fin octobre 2014[10]. Le reste des avions remplacés par des Alenia HC-27J)
Armée de l'air : 20 CN235-100 commandés en 1991 dont 19 seront modifiés en CN235-200 tous livrés à 2003. 8 CASA CN-235-300 ont été commandés à EADS le pour 225 M€ afin de pallier le retard de livraison des A400M. Ces appareils de transport légers sont livrés entre le [11] et mars 2013[12]. Un total de 27 appareils sont en service fin 2013[13] contre 23 fin 2012[14] et 18 en service début 2011, le premier entrant en service décembre 1991. 1 CN235-100 perdu le [15]
Forces armées de la Guinée (1 CN-235-220 vendu par la Côte d'Ivoire[16] immatriculé 3X GGG - Détruit le lors de son écrasement à 4 km au sud du Monrovia-Roberts International Airport (ROB) au Libéria)
Irish Air Corps : 1 CN235M livré en 1991 et remplacé en 1996 par 2 x CN235MP commandés en 1996[17].
À la suite du repérage d'un sous-marin soviétique dans son espace maritime, l'Irish Air Corps décida de remplacer ses Beechcraft King Air 200, issus des stocks de transport de l’aviation militaire par un appareil destiné aux patrouilles maritimes. Le CN235M est choisi alors qu'il est encore à l'état de projet et après avoir envisagé l'acquisition de deux Lockheed P-3C Orion ou de deux Breguet Atlantic de seconde mains auprès de l'US Navy et de la Marine nationale française. Au moment du contrat, seul le démonstrateur technologique existait et il fut cédé sous le numéro de série 250 en attente des deux autres appareils. Malheureusement, le développement de cette version accumula du retard et les deux autres appareils furent livrés en 1996 sous la référence CN235MP (numéro de série 252 et 253).
Les deux CN235MP ont été modernisés en 2008 en Espagne. Durant leur absence, des appareils américains, britanniques et français se sont relayés pour assurer les missions de patrouille maritime. Les modifications incluent un double système anti-collision EGWPS et TCAS de deuxième génération, un FLIR rétractable ainsi qu'un nouveau radar météo. Certaines rumeurs indiquent le montage d’un détecteur d’anomalies magnétiques mais cela n'a pas été confirmé.
Armée de l'air sénégalaise : 2 modèles commerciaux d'occasion modifiés pour la configuration militaire CN-235-220M et livré en novembre 2010 et août 2012 pour 13 millions de dollars. Un des CN235 a ensuite été vendu à la Guinée qui l'a perdu en février 2013. En janvier 2017, un autre CN235-220M neuf a été receptionné par le Sénégal[16]. Elle possède également un troisième exemplaire en version MPA.
La marine turque a signé un contrat de 328 millions d’euros avec Thales en 2002 pour l'acquisition et la conversion de 9 CN-235 dans le cadre du programme Meltem[20]. Il consiste à doter les appareils de patrouille maritime, au nombre de 6, du système AMASCOS (Airborne MAritime Situation & Control System) qui intègre un ensemble de capteurs (radar, ESM, FLIR, système acoustique, scanner IR/UV...) tandis que ceux destinés à la surveillance des côtes (3 exemplaires) posséderont une boule optronique et un radar Ocean Master. Ils pourront par ailleurs embarquer les torpilles américaines MK46 dès 2013. Ils seront ensuite rejoints par les 10 ATR 72-500 convertis eux aussi en patrouilleur maritime.
Néanmoins le programme a pris beaucoup de retard car il était prévu de livrer les trois appareils des garde-côtes au cours de l'été 2008. Ces retards ont obligé Thales à renégocier le contrat en 2010 en même temps qu'il devait provisionner ses comptes pour gérer les problèmes liés à l'A400M. Finalement les quatre premiers appareils ont été livrés entre février et juin 2012[21].
CIA via un fournisseur civil américain (CN235-300M) ; déclaré « preferred aircraft for rendition flights » en février 2009.
Le Casa CN-235 dans l'Armée de l'Air française
Faute d'avoir obtenu le développement, à partir de 1987, d'une version militaire dénommée ATM 42R de l'ATR 42, c'est le CN235-100 qui est choisi en 1991.
Le Casa est de plus en plus déployé en Afrique au début des années 2000. En 2002, il est envoyé en Côte d'Ivoire, où il participe à l'opération Licorne jusqu'en 2005. C'est à cette époque que les CN-235-100m sont progressivement amenés au standard -200m, avec de meilleures performances sur piste courte et une avionique améliorée. À partir de 2003, le Casa est également détaché au Gabon. Cette année-là, un de ses exemplaires, le no 43, s'écrase dans les Pyrénées au cours d'une mission de largage.
En 2004, c'est au tour des Antilles de recevoir trois Casa, en remplacement des C-160 Transall. Les avions effectuent de fréquents détachements en Guyane, où ils participent à l'opération Harpie de lutte contre l'orpaillage illégal, à compter de 2008. Parallèlement, ils sont utilisés comme patrouilleurs dans le cadre de la lutte contre le narcotrafic en mer des Caraïbes. Depuis 2010 les CASA ont été transférés des Antilles sur la base aérienne 367 de Cayenne Rochambeau en Guyane.
Le Casa a effectué de nombreuses missions à caractère humanitaire au fil des années : soutien aux populations des États-Unis (Ouragan Katrina), du Guatemala (Ouragan Stan), d'Haïti (effondrement d'une école, ouragans de 2008 et tremblement de terre de 2010), des Tonga (tsunami de 2009). En 2013, le Casa est mis en œuvre dans le cadre de l'opération Serval afin de procéder à des évacuations sanitaires[22]. L'opération Barkhane, qui lui succède, voit la présence du Casa se renforcer dans la bande sahélienne. En mars 2015, deux appareils CASA effectuent un pont aérien vers le Vanuatu à la suite du passage du cyclone Pam[23]. En juillet 2015, le C-160 Transall de La Réunion est remplacé par deux CN-235 300[24]. En août 2015, un des avions participe à la recherche de débris présumés du vol 370 Malaysia Airlines[25]. À la suite du passage du cyclone Winston sur les îles Fidji début 2016, 2 Casa venus de Nouméa et Tahiti sont déployés sur place pour distribuer l'aide humanitaire vers les îles éloignées. À partir d'août 2016, l'ensemble des CASA CN-235 de métropole est stationnée sur la base aérienne 105 Évreux-Fauville[26].
En 2017, à la suite de l’ouragan Irma, des Casa en provenance de Cayenne et de la base aérienne 105 Évreux-Fauville sont engagés pour acheminer des vivres et des secours, ainsi que pour évacuer une partie de la population.
19 janvier 2001 : un Casa CN-235 de l'Armée de l'air turque en vol d'entrainement part en vrille, l'équipage n'arrivant pas à reprendre le contrôle de l'avion s'écrase près de Kayseri tuant les 3 occupants de l'appareil[28].
16 mai 2001 : un Casa CN-235 de l'Armée de l'air turque s'écrase après la perte de contrôle du pilote, tuant les 34 passagers[29].
18 mai 2001 : un Casa CN-235 de la Marine turque s'écrase après avoir atteint une altitude de seulement 100 pieds, les 4 passagers sont tués[30].
29 aout 2001 : un Casa CN-235 civil de la compagnie Blinter Mediterráneole vol 8261 s'écrase 200 mètres avant le seuil de la piste 31 de l'Aéroport de Malaga-Costa del Sol, le nez s'écrasant sur la N-340. Le pilote ainsi que 3 passagers sont tués[31].
17 décembre 2003 : un Casa CN-235M 200 de l'Armée de l'air et de l'espace de l'Escadron de transport 1/62 Vercors s'écrase sur la commune de Suc-et-Sentenac en Ariège après un changement de route. Volant sans plan de vol dans les Pyrénées et les pilotes ne connaissant pas la topographie du terrain, Ils percutent le Pic du Pioulou à 10:31, les 3 passagers à bord ainsi que les 4 équipiers sont tués[32].
31 juillet 2015 : un Casa CN-235-200M de la Force aérienne colombienne s'écrase dans la province de Cesar en Colombie à cause de problèmes moteur, 11 personnes sont tuées[34].
17 janvier 2018 : un Casa CN-235 de l'Armée de l'air turque en mission d'entrainement s'écrase avec trois personnes à bord près de Isparta, tuant tout le monde à bord[36].