De la reprise de possession à 1840, la fonction de chef de la colonie n’avait pas à proprement parler une base juridique.
C’est en effet l’ordonnance royale du qui, pour la première fois, stipulait en son article premier : « le commandement et la haute administration de la colonie du Sénégal et de ses dépendances sont confiés à un gouverneur résidant à Saint-Louis ». Ce dernier était doté de pouvoirs militaires, administratifs, judiciaires et diplomatiques : à ce titre, il était habilité à prendre des actes réglementaires (arrêtés et décisions) exécutables dans la colonie.
Il avait aussi des pouvoirs en matière de législation coloniale : il promulguait les ordonnances, lois et décrets. Le Gouverneur était tenu d’adresser chaque année au Ministre de la marine un mémoire sur la situation générale de la colonie.
Cependant, à l’avènement de l’Afrique-Occidentale française, les pouvoirs du Gouverneur – désormais nommé par décret – seront progressivement réduits ; ainsi, à la tête du groupe de territoires se trouve un Gouverneur général (puis Haut-commissaire) auquel il rend compte de son administration.
À partir de 1946, date de création d’un conseil général au niveau de chacun des territoires constitutifs de l’AOF (excepté le Sénégal où ce conseil existe depuis 1879), cette assemblée vote le budget de la colonie.
C’est surtout la loi-cadre qui a véritablement réduit les pouvoirs du Gouverneur avec la création de l’Assemblée territoriale et du Conseil de gouvernement dont il assure la présidence jusqu’en 1958, point de départ de la décolonisation.