Accord du 7 juin passé à Paris entre les ministères de l’Intérieur et des Colonies, pour établir les zones d’influences du gouvernement général de l’AOF et des possessions françaises d’Afrique du Nord ; il est précisé par la convention de Niamey du [5]. La limite est fixée par une ligne partant du cap Noun dans le Sud Marocain, se dirigeant vers Tin Zaouaten en passant entre In Ouzel au nord et Timiaouine au sud et s’inscrivant dans la direction de Mourzouk.
28 - 29 juillet : début des révoltes Maji Maji contre les Allemands au Tanganyika, notamment contre les cultures obligatoires (1905-1907)[7]. Des champs de coton sont incendiés, puis la révolte se répand à tout le sud de la colonie. Les différentes ethnies de la région se rassemblent derrière un chef religieux, Kinjikitile Ngwale(en)[8]. La répression, menée selon la technique de la terre brûlée, fait de 75 000 à 120 000 morts.
25 août : Moussa ag Amastan est investi du titre d’amenokal par les autorités coloniales françaises au cours d’une cérémonie organisée par le capitaine Dinaux[9].
19 octobre, Afrique orientale britannique : Koitalel Arap Samoei, orkoiyot (chef suprême) des Nandi révoltés, invité à négocier une trêve par le colonel Richard Meinertzhagen, est assassiné avec 23 membres de son entourage[10]. Les Britanniques lancent une opération de répression conduite par le général Manning ; 1 117 guerriers nandi sont tués, 16 213 bovins et 36 205 moutons et chèvres sont confisqués, et 4 956 huttes et silos à grains sont brûlés. En décembre, les Nandi capitulent, perdent leur indépendance et sont chassés de leurs terres ancestrales[11].
30 octobre : le rapport de la commission d’enquête sur l’État indépendant du Congo dénonce le traitement réservé à la population indigène par les autorités coloniales. Une nouvelle Commission est nommée le 31 octobre pour étudier les conclusions du rapport et formuler les propositions[13].
28 mars : fin de l’intervention américaine en République dominicaine, sans doute initiée pour éviter une intervention allemande. Le pays, alors incapable de rembourser ses créanciers étrangers, devient un protectorat des États-Unis jusqu’en 1941[18].
22 octobre : début de la « Semaine rouge » à Santiago du Chili (la « Huelga de la Carne »). La répression fait plus de 200 morts[20].
17-27 novembre, Brésil : incident de la Panthère. Les marins d’un navire de guerre allemand, la Panthère, débarquent à Santa Catarina pour appréhender un immigrant allemand, au mépris des règles internationales[21].
26 mars : rébellion à Batang, dans la partie du Tibet oriental contrôlée par les Qing. Un amban et des missionnaires français jugés trop proches des Chinois sont tués par les Tibétains incités par les moines (5 avril). Cette révolte entraîne pendant l’été la sanglante répression du général mandchouZhao Erfeng, « le boucher du Kham », arrivé au Tachienlu fin mai[25]. Celui-ci impose des réformes sur le modèle chinois et crée la province du Xikang, au Tibet de l’Est, dont il devient gouverneur en 1908.
12 août : renouvellement du traité anglo-japonais de 1902 sur le partage de l’influence entre les deux pays en Asie[32]. Les Britanniques concluent une alliance avec le Japon pour la défense conjointe de l’Inde et de la Malaisie.
17 novembre : traité de protectorat d’Eulsa, imposé à la Corée après la guerre russo-japonaise, par lequel le Japon prend le contrôle des Affaires étrangères coréennes, puis de la police et de l’armée, de la monnaie et du système bancaire, des communications et de tous les secteurs vitaux[37]. Ces changements sont combattus par le roi Kojong et une guérilla se met en place.
Mongolie : sous l’influence des révolutionnaires communistes russes, le mouvement des ardín dougouylang (cercles populaires) se propage dans les khanats khalkhas[39].
23 mai : issue de la crise entre le roi Oscar II et le Parlement norvégien au sujet du veto (1903-1905). Le Storting propose inlassablement la même solution à la « question consulaire », et s’oppose au veto du roi. Le 27 mai, le cabinet Christian Michelsen refuse de « contresigner le refus de sanction » puis propose sa démission au roi qui la rejette. Michelsen fait alors savoir au Storting que tous les ministres et lui-même abandonnent leurs fonctions[45].
Face à l’opposition grandissante, István Tisza a recours aux élections, mais est battu et le parti libéral perd la majorité absolue pour la première fois depuis 1867, et perd la première place au profit des indépendantistes. L’état-major impérial songe alors à une intervention militaire et à la suspension de la Constitution hongroise (22 août)[46]. François-Joseph Ier d’Autriche refuse mais choisit la fermeté en imposant le gouvernement extraparlementaire de Géza Fejérváry.
15 septembre : « vendredi rouge ». Une crise constitutionnelle en Hongrie est provoquée par la question du suffrage universel, qui aurait provoqué la perte des élections pour les indépendantistes par le vote des minorités : une manifestation organisée devant le parlement de Budapest est violemment réprimée[54].
22 janvier ( du calendrier julien) : dimanche sanglant (ou dimanche rouge) à Saint-Pétersbourg[67]. La manifestation pacifique menée par le pope Gapone, revendiquant de meilleures conditions de travail pour les ouvriers russes est froidement réprimée, sur ordre du tsar : les cosaques font plus d’un millier de morts (96 officiellement). Vague de grèves dans tout l’empire[66]. Début de la révolution russe de 1905.
3 mars ( du calendrier julien) : le tsar annonce des réformes et invite la population et les organisations à présenter aux autorités leurs propositions en vue d’améliorer le fonctionnement de l’État et la situation du peuple[70].
21 - 22 mai (8 - du calendrier julien) : union des Unions. Les Unions professionnelles se fédèrent pour former l’aile radicale du libéralisme russe sous la direction de Pavel Milioukov[73].
21 - 22 mai ; 6 - 8 juin ; 19 - 21 juillet : congrès régulier des zemstvos à Moscou. Les libéraux et les modérés se prononcent en faveur du suffrage universel et exigent la convocation d’une assemblée constituante[73].
27 mai ( du calendrier julien) : une escadre russe, venue à grand peine de la mer Baltique en contournant l’Afrique car elle n’a pas obtenu le droit de traverser le canal de Suez, est battue par le Japon à Tsushima[77].
8 juin ( du calendrier julien) : les zemstvos adoptent à l’unanimité le « manifeste de la nation »[73].
21 - 23 juin (8 - du calendrier julien) : insurrection à Lodz, faisant plusieurs centaines de morts ; le 25/, un mouvement de solidarité éclate à Varsovie[73].
27 juin ( du calendrier julien) : en mer Noire, début de la mutinerie du cuirassé Potemkine amarré dans le port d’Odessa, lorsqu’un officier abat un marin qui se plaignait de l’ordinaire. L’équipage se soulève et tue le commandant et plusieurs autres officiers[73]. La rébellion est finalement matée par l’armée. L’épisode sera rendu célèbre par le film tourné par Eisenstein en 1925.
21 juillet ( du calendrier julien) : les zemstvos adoptent un projet de constitution[73].
30 octobre ( du calendrier julien) : le tsar signe le Manifeste d’octobre de Serge Witte[66] : libertés civiques, développement futur du suffrage universel, association réelle d’une Douma élue au processus législatif. Amnistie partielle.
20 décembre ( du calendrier julien) : début d’une grève générale, organisée par le soviet de Moscou[95]. Le 10/23, elle dégénère en soulèvement armé mais est écrasée le 17/30 décembre[96].
22 décembre- : l’insurrection armée des ouvriers russes à Moscou est brutalement réprimée par l’armée[97].
24 décembre ( du calendrier julien) : loi électorale[98]. Suffrage censitaire indirect et par curie : un grand électeur par 2 000 propriétaires fonciers, 7 000 citadins, 30 000 paysans et 90 000 ouvriers.
25 - 30 décembre : conférence social-démocrate (bolchevik) à Tammersfors, en Finlande. Lénine y rencontre Staline pour la première fois[99]. Préparation de l’insurrection armée en gestation à Moscou et décision de réunification avec les mencheviks.
↑(en) Jan Vansina, Being Colonized : The Kuba Experience in Rural Congo, 1880–1960, Madison (Wis.), Univ of Wisconsin Press, , 342 p. (ISBN978-0-299-23643-4, présentation en ligne)
↑Henri Laperrine, Gaston Édouard Jules Cauvet, Paul Pandolfi, Une correspondance saharienne : lettres inédites du général Laperrine au commandant Cauvet, 1902-1920, Karthala, , 418 p. (ISBN978-2-84586-725-3, présentation en ligne)
↑Paul Pandolfi, In-Salah 1904/Tamanrasset 1905 : les deux soumissions des Touaregs Kel-Ahaggar, vol. 149, Cahiers d'études africaines, (présentation en ligne), p. 74
↑William H. Wynne, State Insolvency and Foreign Bondholders : Selected Case Histories of Goveernmental Foreign Bond Defaults and Debt Readjustments, vol. 2, Beard Books, , 684 p. (ISBN978-1-58798-046-6, présentation en ligne)
↑Nicholas Hagger Author, The Secret American Dream : The Creation of a New World Order with the Power to Abolish War, Poverty, and Disease, Duncan Baird Publishers, , 272 p. (ISBN978-1-78028-212-1, présentation en ligne)
↑Andrés Naudon Figueroa, La cuestión social y el derecho. Orígenes de la primera codificación laboral chilena, RIL Editores (présentation en ligne)
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