Le département du Var tire son nom du fleuve Var qui constituait autrefois sa limite orientale, avant le rattachement du comté de Nice à la France et l'incorporation de l'arrondissement de Grasse au sein du nouveau département des Alpes-Maritimes. Depuis, le département porte le nom d'un cours d'eau qui ne coule pas sur son territoire, cas unique en France.
Plusieurs projets de changement de nom du département furent proposés, sans résultats. Parmi ceux-ci figurait celui de rebaptiser le Var en département de l'Argens, du nom du principal fleuve traversant le département, d'ouest en est, ou encore « Côtes-du-Sud »[1]. Mais, pour l'heure, le département conserve le nom sous lequel il est connu, notamment à l'extérieur du territoire.
Le département du Var a une superficie de 6 032 km2 avec 432 km de littoral (îles incluses)[2]. 58,3 % de la superficie est boisée soit 351 706 ha, pour un taux moyen de 39,4 % pour la région Provence – Alpes - Côte d’Azur[3]. 14 % de la superficie, soit 83 000 ha, est utilisée par l'agriculture[4].
Le Var possède un relief varié avec une partie calcaire sur tout l'ouest d'un axe Toulon-Draguignan, et une partie cristalline à l'est. Les principaux massifs sont :
Avec un climat méditerranéen, le Var est habitué aux fortes chaleurs. En 2003 lors de la canicule et en juillet-août 2005, les pics de chaleurs ont été tels que de nombreux feux se sont déclarés, emportant notamment une grande partie de la végétation du Massif des Maures. La Garde-Freinet et le Plan-de-la-Tour ont été très sévèrement touchés. Si certains feux furent accidentels, d'autres mises à feu furent volontaires en plusieurs endroits de la région.
Toulon est statistiquement la ville de France métropolitaine la plus ensoleillée[5].
Les fortes précipitations d'automne amènent à des inondations, régulièrement dévastatrices. Entre 1983 et 2003, 743 communes du département (sur plus de 900) ont été concernées par au moins un arrêté de catastrophe naturelle. Ces inondations sont dues aux caractéristiques climatiques de la région, qui favorisent des pluies rares mais de très forte intensité, donnant lieu à des crues soudaines et brutales. Ces phénomènes provoquent des dégâts importants en raison de la forte urbanisation des zones inondables, suscitée par la pression foncière très importante[6].
Le département a été créé à la Révolution française, le (décret du ) en application de la loi du , à partir d'une partie de la province de Provence.
Son chef-lieu, d'abord fixé à Toulon, fut déplacé pour punir les Toulonnais d'avoir livré leur ville aux Britanniques en 1793. Grasse devint alors chef-lieu, remplacée à son tour par Brignoles en 1795 puis Draguignan en 1797.
Le département suivit les progrès de la Révolution française avec intérêt, comme en témoigne le nombre de sociétés populaires, 115 en 1794[7]. De la même façon, 96 % des prêtres acceptent de prêter serment à la constitution civile du clergé[8].
À partir de 1795, une administration centrale est instaurée dans chaque département, de même qu'une administration locale dans chaque canton.
En 1800, Napoléon Bonaparte réforme en profondeur l'organisation de l'État. L'administration du département est confiée au préfet.
Le département est très à gauche sous la Deuxième République. Lorsque le président Louis-Napoléon Bonaparte fait son coup d’État, le 2 décembre 1851, le département se soulève, avant que les troupes insurgées soient dispersées par l’armée. Le chemin de fer parvient à Toulon en 1859. Lors de la création des Alpes-Maritimes en 1860, après l'annexion à la France du comté de Nice, le Var est amputé de sa partie la plus orientale, qui constitua l'arrondissement de Grasse dans le nouveau département. À la suite de cette modification, le Var ne coule plus dans le département auquel il a donné son nom.
En 1884, le choléra endeuille Toulon. À cette occasion, Georges Clemenceau, médecin, se fait connaître comme « l'homme qui affronte l'épidémie ». Alors député de la Seine, il plaide la cause du Var à la Chambre. Apparemment adopté par les Varois, il sera leur député de 1888 à 1893 puis sénateur de 1902 à 1920.
Au XXe siècle, la guerre de 1914-1918 stimule la production industrielle intéressant la défense nationale, mais elle frappe notamment les industries alimentaires.
Le département est occupé par l’Italie fasciste de à [9]. En 1942, l'armée allemande envahit la zone sud, et occupe le département du Var en 1944. Le de cette année, dans la nuit, des commandos français débarquent au Cap Nègre, au Trayas, à Saint-Tropez, à Sainte-Maxime ou encore à Saint-Raphaël (voir débarquement de Provence). La flotte revient à Toulon le .
Le Var a été une terre d'accueil pour les rapatriés d'Algérie (environ 100 000). Les séquelles de la lutte pour l’Algérie française et l'abandon des Harkis, leurs conditions lamentables d'accueil voire leur renvoi en Algérie ont cependant laissé des traces sur la vie politique locale[10].
Le Var est un territoire en plein développement, tant sur le plan économique que démographique, notamment grâce à son cadre de vie. La principale source de revenus est le tourisme.
L'agriculture du Var s'engage depuis quelques années dans une nouvelle voie, la terre cultivée est exclusivement consacrée aux productions suivantes : fleurs, fruits, primeurs, vin et huile d'olive[11]. L'industrie varoise développe d'autre part des investissements liés aux énergies renouvelables, notamment dans le photovoltaïque comme le site pilote de Cotignac[12].
Le département possède deux centres économiques. Le premier est situé dans la région de Toulon, où se trouve une grande industrie compétitive. L'autre centre économique se situe à Fréjus-Saint-Raphaël, spécialisé dans les services (immobilier, finances, gestions de fortunes…) et dans les hautes technologies (avec notamment le siège français du fabricant de casques GPA).
Évolution de la population [ modifier ], suite (1)
1851
1856
1861
1866
1872
1876
1881
1886
1891
357 967
371 820
315 526
308 550
293 757
295 763
288 577
283 689
288 336
Évolution de la population [ modifier ], suite (2)
1896
1901
1906
1911
1921
1926
1931
1936
1946
309 179
326 384
324 638
330 755
322 945
347 932
377 104
398 662
370 688
Évolution de la population [ modifier ], suite (3)
1954
1962
1968
1975
1982
1990
1999
2006
2011
413 012
469 557
555 926
626 093
708 331
815 449
898 441
985 099
1 012 735
Évolution de la population [ modifier ], suite (4)
2016
2021
-
-
-
-
-
-
-
1 055 821
1 095 337
-
-
-
-
-
-
-
(Sources : SPLAF - population totale du département depuis sa création jusqu'en 1962[13] − puis base Insee − population sans doubles comptes de 1968 à 2006[14] puis population municipale à partir de 2006[15].)
Histogramme de l'évolution démographique
La zone urbaine de Toulon, concentre une grande partie de la population. Le Var comprend quatre villes de plus de 50 000 habitants et sept villes de plus de 30 000 habitants.
Le Var est le département de Provence-Alpes-Côte d’Azur comptant la plus grande proportion de personnes âgées de soixante ans et plus, à savoir plus de 30 % de la population du département (contre 27 % au niveau régional et 24 % au niveau national)[16]. Par ailleurs, les aînés de 75 ans et plus représentent près de 12 % de la population varoise (environ 120 000 personnes au ).
Communes les plus peuplées
Liste des quinze communes les plus peuplées du département
Festival international de piano Musique à la Cour (Solliès-Pont) au mois d'août ;
La Pastorale de Tourtour, mise en scène du texte d'Yvan Audouard La Pastorale des santons de Provence, montée, jouée et chantée par les habitants de Tourtour ;
La fête de l'olivier à Ollioules le premier week-end d'octobre ;
La fête de la figue à Solliès-Pont le dernier week-end d'août ;
La fête du St Hermentaire (ou Corso Fleuri) à Draguignan. Tous les ans pour fêter la victoire de la bataille entre Saint Hermentaire et le Dragon, la cité du Dragon organise le Corso Fleuri fin mai. Le corso fleuri est un défilé de chars décorés de fleurs de papiers que ce soit l'après-midi (vers 16 h) ou en soirée (vers 20 h, suivi d'un feu d'artifice). En période de corso, la ville organise une fête foraine qui dure une semaine.
Le Festival du château à Solliès-Pont : Le festival accueille des artistes musicaux et des humoristes chaque année début juillet.
Le mondial de la moule au Pradet au mois de septembre.
Cultes
Les limites actuelles du département correspondent aux limites du diocèse de Fréjus-Toulon[17] dont l'évêché se trouve à Toulon, et qui a actuellement comme évêque Dominique Rey.
Le Var (comme la plupart des départements de la côte méditerranéenne) est une importante destination touristique, notamment en période estivale (tourisme balnéaire)[18]. On peut en particulier y visiter les caves et les vignobles de Bandol[19], voir les villages perchés du pays de Fayence (Montauroux, Fayence, Callian, Seillans, Tourrettes, Saint-Paul-en-Forêt, Mons, Tanneron), faire une randonnée dans le massif de l'Esterel, de la planche à voile sur la presqu'île de Giens, ou prendre un bateau pour l'île de Porquerolles ou le parc naturel sous-marin de l'île de Port-Cros. La plage de Cavalaire-sur-Mer est également la plus longue plage de sable de la côte. La ville de Saint-Tropez est aussi située dans le Var.
Le nord du département, dit le Haut-Var, présente également un intérêt avec ses villages perchés dans les collines, les sites majestueux des gorges du Verdon et du lac de Sainte-Croix, ou bien le lac de Saint-Cassien. Le département comprend plusieurs villes disposant d'un patrimoine architectural et historique remarquable : Fréjus, Draguignan, notamment.
Les résidences secondaires
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Des passages de cette section sont obsolètes ou annoncent des événements désormais passés. Améliorez-la ou discutez-en. Raison : Données de 2008
Selon le recensement général de la population du , 26,5 % des logements disponibles dans le département étaient des résidences secondaires.
Ce tableau indique les principales communes du Var dont les résidences secondaires et occasionnelles dépassent 10 % des logements totaux en 2008 :
↑Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.
Références
↑Proposition de l'enseignant Maurice Kuhn dans les années 1950. Archives nationales, changement de noms (Var), inventaire en ligne
↑La mer pour horizon, Revue du Conseil départemental du Var, no 4 Hiver 2017-2018, pp. 38-39.
↑Stéphane Simonnet, Claire Levasseur (cartogr.) et Guillaume Balavoine (cartogr.) (préf. Olivier Wieviorka), Atlas de la libération de la France : 6 juin 1944- 8 mai 1945 : des débarquements aux villes libérées, Paris, éd. Autrement, coll. « Atlas-Mémoire », (1re éd. 1994), 79 p. (ISBN978-2-746-70495-4 et 2-746-70495-1, OCLC417826733, BNF39169074), p. 60
Raphaël Riva / Rémi Kerfridin. Cultures d'Azur, campagnes du littoral varois. Extrême Eden Editions, 2009.
Raphaël Riva / Rémi Kerfridin. Champs intérieurs, campagnes du Var provençal. Extrême Eden Editions, 2010.
L'architecture du XXe siècle dans le Var. Le patrimoine protégé et labellisé. Editions Imbernon, Marseille, 2010. Jean-Lucien Bonillo (dir), Pascale Bartoli, Claudie Colonna, Thierry Lochard. (ISBN9782951639683)
Jean-Pierre Brun, Carte archéologique de la Gaule 83/1 : Le Var, Paris, Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, , 984 p. (ISBN2-87754-063-4)