Titre phare du deuxième disque de Johnny Hallyday, Souvenirs, souvenirs est son premier grand succès.
Histoire
La chanson Souvenirs, écrite par Cy Coben(en), est d'abord enregistrée en 1959, dans un style plutôt proche de la rumba, par la chanteuse américaine Barbara Evans. Elle est adaptée la même année en allemand par le chanteur Bill Ramsey. Le succès de cette reprise (le disque est no 1 en Allemagne) incite la maison de disque Vogue à en proposer une version française[1]. L'adaptation par Fernand Bonifay (immédiatement confiée à Johnny Hallyday et Rita Cadillac), est réalisée à partir de la partition en allemand[2]. La pochette du disque indique pourtant « Johnny a créé pour vous une chanson qui a été faite pour lui »[3].
Hit du deuxième super 45 tours d'Hallyday, Souvenirs, souvenirs est son premier grand succès et la chanson grâce à laquelle il acquiert le statut de vedette. Ce titre lui colle totalement à la peau, souligne Daniel Lesueur, au point qu'on en oublie qu'il s'agit d'une adaptation. Souvenirs, souvenirs très vite devient la chanson-phare de toute une génération. Chanson emblématique de l'artiste, elle s'impose aujourd'hui comme l'hymne français des années 1960[4].
Après 1961, l'artiste délaisse totalement l'ensemble des titres enregistrés chez Vogue ; seul Souvenirs, souvenirs fait figure d'exception, encore qu'il n'ait été inscrit dans un tour de chant (à plusieurs occasions), qu'inclus dans un medley. Unique exception, en 1974, lors d'une tournée de promotion pour l'album Rock'n'Slow, au cours de laquelle Johnny Hallyday commence son récital avec Souvenirs, souvenirs.
La chanson
Souvenirs, souvenirs est l'évocation des années d'insouciance, de l'adolescence, des copains, des premières amours, parsemées de chansons, par un jeune homme qui promet qu'il n'en oubliera aucun. Un propos tenu par quelqu'un qui n'a pas encore 17 ans et évoque son passé amoureux s'étonne Jacques Leblanc[5]. D'autant, que Souvenirs, souvenirs, telle une rétrospective se chante au passé, comme si par anticipation, Johnny Hallyday avait deviné qu'entre lui et le public cela ne faisait que commencer et que longue serait la route. Depuis Souvenirs, souvenirs, dans la mémoire collective remplit parfaitement le rôle de chanson nostalgique.
Réception et postérité
Le titre de la chanson fut maintes fois emprunté dans des émissions/rubriques, de radios, de télévisions, de magazines ; il sera le titre d'une émission de télé (consacré à différents artistes - américains pour la plupart - qui ont fait l'histoire du rock dans les années 1950-1960), présenté en 1983 par Johnny Hallyday lui-même. En 1984, Ariel Zeitoun en fait le titre éponyme d'un film.
↑Daniel Lesueur, L'argus Johnny Hallyday discographie mondiale et cotations, 2003, Éditions Alternatives, p. 27 et 28, citation : « Souvenirs, souvenirs est, non seulement, un titre majeur de Johnny, mais reconnu aujourd'hui comme étant l'hymne français des années soixante [...]. Avec Souvenirs, souvenirs, Johnny a véritablement gagné ses galons de star. Cette chanson lui colle totalement à la peau et [...] Souvenirs, souvenirs va devenir, ne serait-ce que par son thème, la chanson-phare, la chanson-clin d'œil, la chanson référence de toute une génération. Impossible de dénombrer les émissions de radios, de télés, les rubriques de magazines, [...], qui furent affublés du titre Souvenirs, souvenirs. [...] À tel point que la France s'est véritablement appropriée la chanson. ».
↑Jacques Leblanc, livret du coffret Les EP Vogue 781 414, 2012, p.7, citation : « Ce tube accroche les teenagers et permet à Johnny d'attendrir les adultes, bien qu'il soit surprenant d'entendre un jeune qui n'a pas encore fêté ses dix-sept ans, évoquer son passé amoureux. ».