À 13 ans, sous le pseudonyme de Rita Rella[2], elle est reine (locale) de l’accordéon. Après avoir fait les Beaux-Arts, elle se présente aux Folies-Bergère avec ses cartons à dessins emplis de croquis de costumes de théâtre :
« Je suis arrivée un jour au moment où de nouvelles danseuses et des modèles nus devaient faire une démonstration ; on me plaça avec les autres dans un coin et on me dit : Déshabillez-vous, placez-vous trois plumes et installez-vous sur le podium. Allez-y. »
Strip-teaseuse
Repérée en 1951 par Alain Bernardin, elle est engagée à 15 ans et 9 mois au Crazy Horse qui vient d’ouvrir sur la rive droite parisienne. Elle reçoit le surnom de Rita Cadillac, faisant référence à son physique avantageux. Elle y invente le style "sophistiqué" qui devient la marque de l'établissement. Régine Deforges en témoigne : « Me reviennent dans le désordre des souvenirs : (...) la guêpière blanche à pois verts de Rita Cadillac qu’elle délaçait de ses mains gantées de tulle noir, avec une lenteur, une science si savantes qu’au lieu des coups de sifflets dont s’accompagne, aux États-Unis, ce genre de numéros, un grand silence s’établit dans la salle. » « On entendait voler une mouche », comme l’a noté un chroniqueur de l’époque.
Elle se lie à Alain Delon et acquiert une certaine notoriété[3].
Les Folies Bergère lui demandent de passer en même temps chez eux, ce qu’elle fait de bonne grâce.
Chanteuse
Pin-up brune puis blonde des années 1960, elle enregistre quelques disques, chez Vogue : Personnalité de Lloyd Price, puis Souvenirs, souvenirs, actuel succès d'un débutant nommé Johnny Hallyday et J'ai peur de coucher toute seule, ou encore, notamment, Ne comptez pas sur moi pour me montrer toute nue en 1959. Dans les années 1970 elle enregistre la chanson Erotica, dans lequel elle mime un orgasme sur fond musical.
Théâtre
En 1963, elle joue dans l’opérette de Francis LopezLe Temps des guitares, où elle interprète La java était partie et Hully gully, hully gulla en compagnie de Tino Rossi.
Dès 1953 Rita Cadillac débute au cinéma avec un second rôle dans la comédie Soirs de Paris avec Henri Genès, mais ce n’est que de 1960 à 1963 que son actif cinématographique atteint une certaine consistance. Elle tient alors des rôles d’importance variable dans Me faire ça à moi (1960), Cadavres en vacances (1961), Dossier 1413 (1961), Mélodie en sous-sol (1962), La Prostitution (1962) et Un clair de lune à Maubeuge (1962).
On la retrouve aussi dans un film espagnol Juventud a la intemperie (1961) et la production grecque Afto to kati allo (1963) lui donne l’occasion d’interpréter un numéro musical avec Vagelis Seilinos.
On la voit encore dans le film allemand Das Boot de Wolfgang Petersen sorti en 1981 puis également diffusé en mini-série télévisée en 1985.
Elle ouvre par la suite un cabinet d’astrologie et de thérapie de groupe à Deauville où elle meurt d'un cancer et est inhumée[4] en 1995[5].
1981 : Das Boot - Le bateau de Wolfgang Petersen : Monique (elle est aussi l'interprète de la chanson « Mon Gars » qui fait partie de la bande originale du film)
1985 : Das Boot : série télévisée, 3 épisodes de 100 minutes a été diffusée sur BBC Two dans le Royaume-Uni en , et en Allemagne et en Autriche l'année suivante.