Le , Sylvie Vartan et Johnny Hallyday se séparent officiellement. Un divorce qui met fin à 15 années d'une union passionnée autant que mouvementée[1].
Le sort l'album Pas facile[2] et il ne parle que de cela (ou presque), le dernier opus de Johnny, de cet amour qui n'est plus, de la solitude qu'il laisse. Les chansons s'enchaînent et ne s'adressent qu'à celle que jamais on ne nomme mais dont on devine la présence à chaque couplet. La solitude de l'artiste en est le concept et la principale inspiration[3].
La chanson C'est pas facile sur laquelle on chante avec force que tout va très bien mais que la nuit c'est autre chose… ouvre l'album et donne le ton[4]. Avec Je t'ai aimée, Johnny donne de la voix et offre une de ses grandes interprétations[5]. Il ne faut pas me ressembler s'adresse à son fils David[6]. Chanson désespérée que Johnny Hallyday renie quelques années plus tard en déclarant : « Je l'ai chanté à une époque où je pensais avoir raté ma vie... aujourd'hui je vois les choses différemment ».
Avec Comme une femme, Toujours le même et Je ne pourrai jamais l'oublier, la litanie, tantôt inspirée tantôt moins, est toujours la même et la solitude hante chaque couplet[7].
On s'essaie bien au Rock - éternel refuge - pour le meilleur et le pire : Avec le méconnu Bats-toi pour l'amour et le moins inspiré Le Rock'n'Roll c'est comme ça.
Il n'y a plus de géant à l'Est d'Eden est une ballade empreinte de nostalgie qui rend hommage à James Dean et qui sonne ici comme une salutaire cure de jouvence. Avec J'en ai marre, retour au rock, sur lequel Hallyday règle des comptes avec une certaine presse « torchon », laquelle quelques mois plus tôt l'a déclaré mort d'un cancer de la gorge[N 1],[8].
La ville vue par Hallyday ce sont les rues sombres et malfamées avec des lames de couteaux qui brillent. Johnny chante un univers où règne le chacun pour soi, qui histoire de finir dans la désespérance, conclut l'album[9].
Selon Frédéric Quinonero « L'album n'obtient qu'un score médiocre, n'excédant par le seuil des 80 000 copies - et l'auteur de s'interroger - le public rejette-t-il l'image d'un Johnny loser[10] ? »
Autour de l'album
Référence originale : Philips 6313225
édition CD en 2000 en fac-similé, référence originale :
Il a été extraits de l'album "Pas facile" les 45 tours suivants :
Je t'ai aimé - Le cœur fermé - sortie le - référence originale : Philips 6010389
Le cœur fermé n'est pas sur l'album, longtemps il ne fut disponible que sur le face B du 45 tours, avant que l'édition CD en 2000 de l'album ne le donne en titre bonus.
↑Frédéric Quinonero, Johnny immortel 1943-2017, 2017, Éditions l'Archipel, page 531, citation : « L'album Pas facile dresse une fois encore le bilan affectif de l'idole […], sous la plume compatissante de Michel Mallory, qui signe neuf titres sur dix. »
↑Frédéric Quinonero, Johnny immortel 1943-2017, 2017, Éditions l'Archipel, page 532, citation : « (la chanson) 'C'est pas facile [...], où le rockeur esseulé, porté par le son puissant des guitares, tente de se convaincre qu'il a "un moral d'acier", même s'il reconnait que "vivre sans toi", c'est pas facile". »
↑Jean-William Thoury, Johnny en chansons - dictionnaire des chansons de Johnny Hallyday, 2002, Éditions Semic Music, page 170, citation : « Au cours de la chanson, il atteint une ou deux notes élevées, inaccessibles à tout autre que lui. »
↑Jean-William Thoury, Johnny en chansons - dictionnaire des chansons de Johnny Hallyday, 2002, Éditions Semic Music, page 143.
↑Frédéric Quinonero, Johnny immortel 1943-2017, 2017, Éditions l'Archipel, page 531, citation : « L'ensemble de la production, d'inspiration country rock, propose des reprises plus ou moins efficaces : Toujours le même, [...], Comme une femme dresse un portrait élogieux de celle à qui Johnny persiste à adresser des messages d'amour directs et indirects : Je t'ai aimée, Je ne pourrai jamais l'oublier... »
↑Rémi Bouet, Johnny Hallyday : mille et… une vie, Éditions Solo, 2002, p. 96.
↑Jean-William Thoury, Johnny en chansons - dictionnaire des chansons de Johnny Hallyday, 2002, Éditions Semic Music, page 342, citation : « Cet unique texte écrit par Long Chris conclut un album écrit par Michel Mallory. [...] La ville tente de donner cette impression de confusion, de précipitation, d'activités tentaculaires et de risques qui sont le lot des métropoles. »
↑Frédéric Quinonero, Johnny immortel 1943-2017, 2017, Éditions L'Archipel, page 532.