Quand revient la nuit est une chanson de Johnny Hallyday, diffusée en super 45 tours en mai 1965, elle est (avec Mes yeux sont fous), le titre phare de l'album Hallelujah qui sort deux mois plus tard.
Histoire
Quand revient la nuit est l'adaptation française, par Georges Aber, de la chanson Mr. Lonely de Bobby Vinton. Une version originale, enregistrée par Johnny Hallyday en 1975, sur un 45 tours exclusivement destiné au marché espagnol[1].
Quand revient la nuit est une « nouvelle allusion au service militaire [de Johnny Hallyday] qui semble lui peser de plus en plus[2]... »
Le soldat Jean-Philippe Smet est incorporé, le à Offenbourg au 43e régiment d'infanterie de marine[3]. Cette parenthèse militaire de quinze mois, n'est pas sans risque pour la jeune vedette, d'autant que la presse prédit déjà la fin de sa carrière, l'armée devant, selon elle, sonner le glas de quatre années d'un succès fulgurant[4]. Johnny Hallyday, qui pourtant obtient des autorités militaires l'autorisation d'enregistrer de nouvelles chansons (à la condition qu'il pose sur les pochettes de disque en tenue militaire)[5], a précédemment évoqué son futur statut militaire et anticipe son oubli (ici amoureux), dans une chanson romantique et nostalgique nommée Je t'écris souvent :
« Je t'écris souvent
Demain je pars vers les casernes
Oui je t'attendrai
Au long des jours et des semaines
Un autre que moi
Va t'emporter malgré ma peine
En aimant que lui tu oublieras ma vie
»
De nostalgie, il en est plus que jamais question lorsque sort Quand reviens la nuit (son 3e et dernier EP en militaire[6],[7]) et pour Johnny Hallyday le temps semble bien long :
« La nuit, quand revient la nuit
Tout seul je m'ennuie
Je pense à toi
[...]
Je suis un soldat, comme d'autres là-bas
J'attends le jour qui verra de mon retour
[...]
Je vais tout seul pour cacher
Le chagrin que j'ai d'être séparé
[...]
Je suis un soldat, comme d'autres là-bas
Qui a laissé son amour à regret
[...] »
Un mois plus tôt, précédent la sortie du disque, Johnny Hallyday a obtenu une permission spéciale afin de pouvoir épouser Sylvie Vartan le [8]. Sa « carrière militaire » s'achève officiellement le [9]. Rendu à la vie civile, il reprend aussitôt la scène et se produit le soir même à Juan les Pins[10],[11].
↑Rémi Bouet, Johnny Hallyday mille et une vie, 2002, Éditions Sala, page 49.
↑Jean-François Brieu, Johnny une passion française, 2010, Éditions Du Layeur, page 47, citation : « La presse l'écrit de long en large, voici qu'on aperçoit enfin le bout du tunnel. C'est l'armée en personne qui va nous débarrasser des idoles. On ne revient pas vivant, à 21 ans, après moins de cinq ans de carrière, de quatorze mois à Offenburg [...]. Le public jeune est versatile, il a un pois chiche dans la tête. Et son Johnny, il l'aura oublié aux premiers feux de l'hiver. »
↑Rémi Bouet, Johnny Hallyday mille et une vie, 2002, Éditions Sala, page 59, Citation : « Johnny est contraint de poser en militaire [...], condition sine qua non pour continuer à publier des disques... »
↑Bernard VioletJohnny & Sylvie, 2008, Éditions Alphée- Jean-Paul Bertrand, page 132, citation : « En avril 1965, l'appelé le plus célèbre de France et de Navarre obtient douze jours de permission exceptionnelle pour une sortie pas comme les autres :son mariage. » pages 133 134, citation : « son mariage avec Sylvie Vartan devra impérativement se dérouler en toute intimité. Un désir qui [...], ne sera pas exaucé. Ce 12 avril 1965, leur union va quasiment tourner en une émeute... »
↑Jean-François Brieu, Johnny une passion française, 2010, Éditions du Layeur, page 48.