La Sonate pour hautbois de Camille Saint-Saëns s'inscrit dans un cycle de sonates pour vents que le compositeur destine « aux instruments peu favorisés sous ce rapport », pour leur donner « les moyens de se faire entendre »[1].
Composée en mai-juin 1921, la sonate est publiée en novembre de la même année par les éditions Durand et porte le numéro d'opus 166 : c'est une des dernières œuvres musicales de Saint-Saëns, qui meurt quelques mois plus tard à Alger[2].
L’œuvre, d'une durée moyenne d'exécution de onze minutes environ[4], comprend trois mouvements[3] :
Andantino, à
Allegretto, à
Molto allegro, à
Analyse
Le premier mouvement de la Sonate est un Andantino en ré majeur, qui se présente comme une aria de forme lied« parée de grâces rococo, avec un volet central en mi bémol[5] ».
Le deuxième mouvement s'ouvre sur un « délicat récitatif de caractère bucolique et chantant », auquel succède un Allegretto ternaire, en si bémol majeur, « dans le goût pastoral, rehaussé d'harmonies savoureuses, avec de légères touches modales[5] », que Jean Gallois rapproche de « l'esthétique de la gigue[6] ». Le mouvement se referme, dans la cadence conclusive, sur le retour du récitatif[5].
Le finale est un Molto allegro spirituel et charmeur[5], dans lequel le hautbois« se révèle virtuose, plein de délicatesse, d'humour et de charme en une sorte de tarentelle avec un bref mais curieux rappel en écho de la Sonate de Franck et un passage aigu jusqu'au fa dièse, avant de retrouver la tonalité initiale de ré majeur[6] ».
Jean-Alexandre Ménétrier, « Camille Saint-Saëns », dans François-René Tranchefort (dir.), Guide de la musique de chambre, Paris, Fayard, coll. « Les Indispensables de la musique », , 995 p. (ISBN2-213-02403-0), p. 752–763.