Études op. 111 de Saint-Saëns
Les Six études pour piano, op. 111, sont une œuvre de Camille Saint-Saëns composée et publiée en 1899. Elles constituent le deuxième livre d'études du compositeur, après les Six études de l'op. 52. CompositionCamille Saint-Saëns compose la première étude, Tierces majeures et mineures, en 1892[1]. Les cinq pièces suivantes datent de janvier 1899, composées à Las Palmas[1]. Les Six études, op. 111 sont ainsi achevées et publiées vingt-deux ans après le premier livre de Six études, op. 52 qui datait de 1877[2]. Présentation
PostéritéLes Études de Saint-Saëns ont été longtemps négligées, sinon méprisées : François-René Tranchefort n'y trouve « rien de chopinien, l'on s'en doute ! Encore moins de debussyste ! Seul Liszt — par admiration mutuelle — pourrait avoir droit de cité dans ces Études , mais un Liszt étrangement discipliné, dépouillé de son génie[5] ». Dans leur monographie consacrée au compositeur français, Jean-Luc Caron et Gérard Denizeau considèrent qu'« aucune de ses créations pour le clavier ne peut être vraiment considérée comme exceptionnelle. On y rencontre du brillant, de l'extériorité, de la facilité, de la haute virtuosité, de l'atmosphère de salon, tous paramètres soutenus par une écriture précise, ferme, souvent ingénieuse[6] ». Guy Sacre s'indigne de tant d'indifférence : « Quelle injustice ! À force de se copier les uns les autres, les musicographes en ont oublié leurs propres oreilles. Ces deux demi-douzaines de pièces, op. 52 et op. 111, exercent gammes et arpèges, traits chromatiques, tierces et sixtes, octaves, accords ; elles font travailler l'indépendance des doigts, la sonorité, la polyphonie ; mais c'est bel et bien de la musique, avant toute chose[7] ». AnalyseGuy Sacre donne une analyse précise de cet op. 111 : « C'est à la première étude de ce cahier crépusculaire qu'il faut convier ceux qui vont répétant que le piano de Saint-Saëns n'a pas d'âme. Au diable la technique ! Cette pièce dégage une impression quasi physique de tristesse irrémédiable, de solitude[8] ». Les Cloches de Las Palmas sont particulièrement inspirées : « Si même on est à quelques années seulement de La vallée des cloches de Ravel (Miroirs) ou des Cloches à travers les feuilles de Debussy (Images II), d'une toute autre écriture, il faut reconnaître sa magie particulière à l'étude de sonorité de Saint-Saëns[9] ». Louis Aguettant confirme que ces Cloches « ont été à leur date une page d'impressionnisme intéressante[10] ». En revanche, Guy Sacre aborde avec quelque mauvaise humeur la célèbre Toccata « d'après le Final du 5e Concerto », considérant qu'on n'y éprouve « qu'inanité sonore ; et pour cause : elle mutile l'original, et n'en garde que le clinquant. Applaudissements et bravos garantis, cela va sans dire[11] ». Discographie
Parmi les interprétations et enregistrements de la seule Toccata, on peut citer celles de David Bismuth, Monique de La Bruchollerie, Jeanne-Marie Darré, Ginette Doyen, Samson François, Danielle Laval, Marie-Ange Nguci, Cécile Ousset, Nikolaï Petrov, Bernard Ringeissen, Olga Samaroff, Peter Schmalfuss (en), etc. BibliographieOuvrages généraux
Monographies
Notes discographiquesRéférences
Liens externes
|