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L'intention de Ravel était de montrer les images visuelles et les ambiances de cinq personnages différents se regardant chacun dans un miroir. Elles participent du style impressionniste de Ravel, ce qui justifia le titre de ce recueil, citant Shakespeare : « La vue ne se connaît pas elle-même avant d'avoir voyagé et rencontré un miroir où elle peut se reconnaître. » (Jules César, acte I, scène 2)
Ce mouvement très expressif débute par des séries chromatiques de milieu de clavier qui évoquent le vol des papillons (les noctuelles sont des papillons de nuit). La section centrale est plus calme avec des mélodies plus sombres, reflet de l'atmosphère nocturne du morceau.
Ce 2eme mouvement, le plus court du recueil, débute par l'évocation d'un oiseau solitaire sifflant un air triste, après quoi d'autres se joignent à lui en une véritable polyphonie d'oiseaux. La section centrale, très colorée harmoniquement, est plus exubérante, et se poursuit par une cadence solennelle qui ramène l'humeur mélancolique du début, comme si tous ces oiseaux chantaient, chacun de son côté, leur propre solitude. Ravel considérait ce morceau comme le plus significatif et déclarait qu'il avait voulu évoquer « des oiseaux perdus dans une sombre forêt aux heures les plus chaudes de l'été ».
III. Une barque sur l'océan
La troisième pièce est dédiée à Paul Sordes (peintre, membre du groupe des Apaches).
Elle évoque un bateau naviguant sur les vagues de l'océan. Les sections en arpèges et un ondoiement continuel d'attractions tonales imitent le flux des courants océaniques. C'est le plus long morceau du cycle.
L'Alborada est une pièce techniquement très difficile, sorte de caricature savante de l'ibérisme traditionnel, qui intègre des thèmes musicaux espagnols dans des mélodies complexes.
V. La vallée des cloches
La cinquième pièce est dédiée à Maurice Delage (le premier élève de Ravel).
Cette dernière pièce, qui baigne dans un climat de rêverie à la fois mystique et voluptueux, évoque les sons et les échos de différentes cloches à travers une utilisation subtile des harmonies sonores.
Explications du compositeur
« Les Miroirs forment un recueil de pièces pour le piano qui marquent dans mon évolution harmonique un changement assez considérable pour avoir décontenancé les musiciens les plus accoutumés jusqu'alors à ma manière. [...] Le titre des Miroirs a autorisé mes critiques à compter ce recueil parmi les ouvrages qui participent du mouvement dit impressionniste. Je n'y contredis point, si l'on entend parler par analogie. Analogie assez fugitive d'ailleurs, puisque l'impressionnisme ne semble avoir aucun sens précis en dehors de la peinture. Ce mot de miroir en tout état de cause ne doit pas laisser supposer chez moi la volonté d'affirmer une théorie subjectiviste de l'art. »