Reconvilier
Reconvilier est une commune suisse du canton de Berne, située dans l'arrondissement administratif du Jura bernois. GéographieReconvilier est situé à 731 m d'altitude dans la vallée de Tavannes (l'Orval) et est traversé par la Birse. Le village est flanqué au nord par la Montagne du Moron et au sud par la Montagne de Montoz. Par rapport aux plus proches agglomérations, il se trouve à vol d'oiseau à 12 km au sud-ouest de Moutier et 10 km au nord de Bienne.
HistoireLa première référence écrite de Reconvilier remonte à 884. Le nom de Roconis villare[3] est mentionné dans une charte relevant les possessions de l'abbaye de Moutier-Grandval. Par la suite, le village a changé plusieurs fois de nom (Roconsvillare, Recumvilier) avant de prendre l'orthographe actuelle au XIIIe siècle. Sont mentionnés Reconviller en 1179 et Reconville en 1290[3]. De 887 à 999, Reconvilier passe sous l'égide des rois de Bourgogne, puis, à partir de 999 et ce jusqu'à la fin du XVIIIe siècle, le village sera une possession du Prince-évêque de Bâle faisant partie de la Prévôté de Moutier-Grandval. En ce début de millénaire, Reconvilier et Chaindon étaient deux hameaux de la même importance. Les deux villages formeront au XVIIIe siècle une unique communauté administrative. De 1797 à 1815, Reconvilier est attachée à l'Empire français de Napoléon. D'abord intégré au canton français de Malleray nouvellement créé, lui-même faisant partie du département du Mont-Terrible[6]. Le , ce dernier est dissout et annexé au département du Haut-Rhin, dans l'arrondissement de Delémont. Avec le congrès de Vienne et la chute du Premier Empire français, Reconvilier est intégré au canton de Berne avec le reste de l’Évêché de Bâle. Au cours du XVIIIe siècle, le village s'industrialise grâce à l'industrie horlogère avec l'implantation de la fabrique d'ébauches Bueche, Boillat et Cie en 1851, devenue Générale Watch Co. en 1895 (marque Helvetia, fermé en 1975) et de la Société horlogère Reconvilier/Reconvilier Watch Co. (marque Roskopf, fermé en 1970) en 1853. L'industrie horlogère avait un besoin croissant de laiton. C'est pourquoi Bueche, Boillat et Cie a fondé en 1855 une laitonnerie (qui deviendra plus tard la Fonderie Boillat)[7]. En 1833, la commune municipale remplace la commune bourgeoise dans les décisions du village, mais les deux entités continuent de cohabiter encore aujourd'hui. Durant le XXe siècle, le village se développe dans l'industrie horlogère tout comme les autres communes de l'arc jurassien. Avec la crise horlogère des années 1970, plusieurs entreprises du secteur ferment et ne reste qu'une grande entité industrielle de production d'alliages cuivreux, la Fonderie Boillat. ArmoiriesLes armoiries actuelles du village (héraldique : D'argent à la bande ondulée de sable, à une étoile à senestre de sable.) sont l'héritage laissé par la famille des Zurkinden, des nobles de Chaindon éteints en 1344. Les armoiries ont été homologuées en 1944[8], bien qu'elles soient déjà utilisées plusieurs dizaines d'années auparavant. La bande ondulée de sable fait référence à la Birse qui traverse le village, l'étoile à senestre découle de l'origine noble des Zurkinden. Personnalités
AnecdoteL'écrivaine Louise de Vilmorin a séjourné à Reconvilier durant quelques mois en 1923, alors qu’elle se remettait d’une arthrite de la hanche. Elle y reçut la visite d'Antoine de Saint-Exupéry. À cette époque de leur vie, les deux jeunes gens songeaient à des fiançailles. ManifestationsFoire de ChaindonEn lieu et place de la fête de village traditionnelle, la Foire de Chaindon se déroule le 1er lundi du mois de septembre. Elle compte plus de 500 stands (musique, habillement, accessoires agricoles, alimentation, etc.) et accueille environ 50 000 visiteurs chaque année. Elle a été le plus grand marché chevalin d'Europe, mais la disparition des corps d'armée utilisant le cheval et la mécanisation de l'agriculture a fortement diminué le nombre de bêtes négociées. À l'inverse, le parc de machines agricoles grossit d'année en année. Instances politiquesPouvoir législatifLe pouvoir législatif est l'Assemblée communale[9] qui est convoquée au moins deux fois par année, une fois au mois de juin (session dite des comptes) et l'autre en décembre (session dite du budget). Chaque citoyen de nationalité suisse habitant à Reconvilier peut y participer par présentation de la carte d'électeur. Pouvoir exécutifLe pouvoir exécutif est le Conseil communal[9]. Il est constitué de 7 membres (dont le maire), chacun étant chef d'un dicastère (département). Ils sont élus par le corps électoral (habitants de Reconvilier de nationalité suisse) par votation, pour une durée de 4 ans. Jusqu'en 1833, Reconvilier était régie par une commune bourgeoise. Par décret cantonal, cette dernière perd la plupart de ses attributions, dont l'administration politique du village et la commune municipale prend forme.
Pouvoir judiciaireIl n'y a pas de pouvoir judiciaire au niveau communal, le premier niveau juridique est le Tribunal d'arrondissement sis à Moutier (voir article du canton de Berne). JumelageTransports
Tourisme
Commerce et industrieReconvilier a été jusqu'au milieu du XIXe siècle un village essentiellement agricole, tout comme le reste de la Vallée de Tavannes. En 1855, la Société Bueche, Boillat et Cie s'installe le long de la Birse et le secteur secondaire commence à se développer. Pendant le XXe siècle, l'industrie prend de plus en plus de place avec le développement de la Fonderie Boillat et l'arrivée d'autres sociétés d'horlogerie (notamment 1851–1975 General Watch avec la marque Helvetia et 1853–1970 Société horlogère de Reconvilier avec la marque Roskopf)[7]. Curiosité
Sport et cultureSportAux côtés de diverses sociétés sportives consacrées au football, aux arts martiaux ou au tennis, la société féminine de gymnastique de Reconvilier existe depuis le 22 mai 1918 et a fêté son centenaire le 9 juin 2018[11]. CultureFondés par Michel Lilla[12], les Tréteaux d'Orval forment la troupe résidente du Théâtre de l'Atelier[13], une salle de spectacle en fonction depuis 2009. Elle occupe les lieux d'une ancienne fabrique de machines construite par Georges Meyer[14] et devenue par la suite la propriété de Swissmetal Boillat[15],[16]. Bibliographie
Notes et références
Liens externes
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