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Un temple est à l'origine un lieu, un espace sacré placé sous la protection d'une ou de plusieurs divinités, et où un rite est pratiqué. Par extension, un temple est un édifice religieux où se célèbre le culte rendu à une divinité[1].
Outre ce sens qu'il conserve actuellement, c'est aussi le terme fréquemment utilisé en français pour désigner les lieux de culte protestants.
Affecté d'une majuscule, le terme "Temple" désigne aussi :
le Temple juif de Jérusalem,
l'ordre du Temple, les Templiers et les lieux qui leur sont associés : le quartier du Temple à Paris, la tour du Temple, etc.[1].
Lexicographie
Antiquité
Dans le contexte de l'Antiquité (temple égyptien, temple grec, temple romain, Temple juif de Jérusalem…), le temple désigne un édifice sacré où réside une divinité et où un corps sacerdotal (prêtres, vestales…) exercent un culte envers elle. On y trouve en général une statue de la divinité et parfois un trésor. Ces temples ne sont pas nécessairement des lieux de rassemblement pour les fidèles[1].
Cet usage du mot temple est dû au réformateur Jean Calvin qui entendait réserver le mot d'église au sens de l'assemblée des chrétiens, sens biblique du mot grecἐκκλησία / ekklêsía, couramment traduit par Église, et utiliser un terme spécifique pour l'édifice religieux, pour lequel il n'y avait pas de terme biblique. Ce mot a été une occasion pour des protestants de marquer leur différence par rapport aux catholiques[4].
Le glissement du mot « église », de son sens originel d'assemblée à celui pour désigner le bâtiment est, justement à cause de l'absence de terme biblique, très ancien. Il se trouve déjà dans les écrits de Tertullien, entre les années 193 et 220, et de Cyprien de Carthage, entre 240 et 258)[5]. Ce mot d'église, généralisé en français et dans les langues latines, est resté largement employé en dehors du calvinisme français, notamment chez les luthériens d'Alsace et de Moselle, en Suisse et au Canada.
Autres religions
Le mot « temple » désigne aussi les sanctuaires dans de nombreuses religions :
Les Francs-maçons ont retenu le terme de temple pour désigner le lieu de leurs réunions[2].
Temples laïcs
Sous la Révolution française, de nombreuses églises ont été temporairement laïcisées et dédiées à des allégories civiques et laïques auxquelles les autorités entendaient faire rendre un culte afin de combattre l'influence de l’Église catholique : il y eut donc des "temples de la raison", "temples de la Liberté", etc.[1]. La cathédrale de Strasbourg devenue temple de la Raison est par exemple à cette époque coiffée d'un bonnet phrygien en tôle (symbole révolutionnaire qui détourne les plus excités de l'idée d'abattre la flèche de la cathédrale)[6].
Sens figurés
Surtout utilisé dans une langue soutenue, dans des textes littéraires, le terme de temple désigne :
soit tout lieu ou édifice dédié à quelque chose de particulier (temple de la débauche, temple de la fortune…)
soit un lieu privilégié réservé à une élite initiée telle que des amateurs d'art, des gastronomes ou des sportifs de haut niveau (le temple de la gastronomie, le temple du judo…)[1]
En référence aux écrits de l'apôtre Paul (1 Cor. 3 et 2 Cor. 16), le corps humain est parfois appelé le temple de l'Esprit Saint[1].
le Temple de Jérusalem, ou premier Temple, qui aurait été édifié par Salomon au Xe siècle av. J.-C., et détruit par les Babyloniens en -586, et dont il ne reste aucun vestige ; le second Temple, rebâti vers -536, rénové par Hérode le Grand puis détruit par Titus en l'an 70, et dont il ne reste qu'une partie de la muraille d'enceinte, notamment le mur de 57 mètres que les Juifs appellent le Mur occidental (connu également sous le nom de Mur des Lamentations) ;
Dans le monde romain, le templum, apport de la culture étrusque, est l'espace séparé du reste du monde. Il s'agit d'un espace découpé dans le ciel à l'aide des auspices, que les prêtres ont retranscrit sur le sol ; il s'agit alors d'un terrain sacré, inviolable, qui englobe également le bâtiment du culte construit dessus.
Différents types de temple
Le temple de Göbekli Tepe, plus ancien exemple répertorié d'architecture monumentale.
Au sens premier de l'espace sacré où se déroule un rituel, le site de la « pierre aux neuf gradins » à Soubrebost (Creuse) est intéressant à considérer. Probablement consacré à un culte celte, gaulois, de nature solaire, on ne sait pas si des sacrifices humains y ont été réellement effectués comme certaines analyses le laissent supposer.
Il existe de nombreux lieux de méditation liés à un saint hindou et de nombreux temples hindous en France, dans les départements d'outre-mer, à Paris et sa région. Le temple du Seigneur Ganesha à Paris 18e, est bien connu pour sa procession annuelle très colorée.
↑Christine Mohrmann, « Les dénominations de l'église en tant qu'édifice en grec et en latin au cours des premiers siècles chrétiens », Revue des Sciences Religieuses, t. 36, nos 3-4, , p. 155-174 (DOI10.3406/rscir.1962.2331, lire en ligne)
↑Roland Marx, Georges Livet (dir.) et Francis Rapp (dir.), Histoire de Strasbourg, Privat (ISBN2708947265), « La Révolution et l'Empire », p. 262
↑« tempietto », dans Wiktionnaire, le dictionnaire libre, (lire en ligne)