Quintette pour piano et cordes no 2 de Fauré
Le Quintette pour piano et cordes no 2 en ut mineur opus 115 est le second quintette pour piano, deux violons, alto et violoncelle de Gabriel Fauré. Contexte et créationGabriel Fauré compose les deuxième et troisième mouvements de septembre 1919 à l'été 1920 à Monte-Carlo et à Veyrier sur les bords du lac d'Annecy, tandis que le premier mouvement est composé vers février 1921 à Nice[1]. Il est créé avec grand succès le à la Société nationale de musique à Paris avec le quatuor Hekking et Robert Lortat au piano[1]. Dédié à Paul Dukas, l'œuvre tient une place éminente dans la musique de chambre française[2]. D'après le fils du compositeur, Philippe Fauré-Fremiet, « on s'attendait à une belle œuvre, mais pas à celle-là. On savait bien que Gabriel Fauré était très haut ; on ne croyait pas que, sans en avoir l'air, il fût parvenu à un tel sommet... Au dernier accord, tout le monde fut debout. On hurlait, les mains tendues vers la grande loge des jurys où Gabriel Fauré, qui n'avait d'ailleurs rien entendu, était caché. Il s'avança tout seul, hochant la tête jusqu'au premier rang... Il paraissait très frêle, amaigri et chancelant dans sa lourde pelisse. Il était très pâle »[3]. Selon Jean-Michel Nectoux, l'œuvre « compte assurément parmi les plus grands quintettes jamais écrits ; il a le souffle et la splendeur de celui de Schumann ; c'est dire sa réussite exceptionnelle »[2]. Structure
AnalyseAllegro moderatoL'Allegro moderato est de forme sonate avec développement terminal avant la coda[2]. Selon le musicologue Harry Halbreich, il s'agit du « plus bel Allegro fauréen »[2]. Le thème principal est très mélodique, joué à l'alto, sur un accompagnement du piano en arpèges réguliers[2]. Les cordes entrent successivement dans ce mouvement, qui évolue de la tonalité de do mineur à son relatif de mi bémol majeur[2]. Le second thème est donné uniquement par les cordes, dans une nuance [2]. Le piano apporte une détente bienvenue par un motif qui dérive du premier thème[2]. Le développement commence avec le retour du premier thème dans la tonalité de sol majeur, dans un contrepoint recherché[2]. La reprise, dans une nuance fortissimo, se fait sur une polyphonie de tous les éléments du mouvement[2]. Le développement terminal les reprend successivement[2]. La coda est en do majeur[2]. Harry Halbreich écrit que « on constatera que les jalons de la forme sonate sont submergés de manière croissante par les flots du développement perpétuel, et, en ce sens, ce morceau d'un élan et d'une unité extraordinaires est certes le plus durchkomponiert que Fauré nous ait livré jusqu'ici »[2]. ScherzoAndante moderatoFinaleAu cinémaLe quintette est utilisé au cinéma dans le film Un dimanche à la campagne de Bertrand Tavernier. Références
Bibliographie
Liens externes
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