Élégie (Fauré)

Élégie
op. 24
Image illustrative de l’article Élégie (Fauré)
Première page du manuscrit autographe de la version pour violoncelle et orchestre.

Nb. de mouvements 1
Musique Gabriel Fauré
Effectif violoncelle et piano
Durée approximative environ 7 minutes
Dates de composition 1880
Dédicataire Jules Loëb
Création
concert de la Société nationale de musique, Paris Drapeau de la France France
Interprètes Jules Loëb (violoncelle)

accompagné par le compositeur (piano)

Versions successives
1895 : violoncelle et orchestre
1897 : transcription pour violon et piano
2016 : transcription pour clarinette basse et piano

Fichier audio
Élégie interprétée par Hans Goldstein (violoncelle) et Eli Kalman (piano)
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L’Élégie, en ut mineur opus 24 de Gabriel Fauré est une œuvre composée en 1880 pour violoncelle et piano, puis orchestrée par le compositeur.

Présentation

Histoire de l'œuvre

Après le succès rencontré par sa première sonate pour violon et piano (HN 980), il allait de soi que Fauré devait poursuivre avec la composition d'œuvres de musique de chambre. En 1880, il écrit une petite pièce pour violoncelle et piano qui était censée devenir le mouvement central et lent d'une sonate[1]. Fauré abandonne son projet initial, au lieu de cela, publie la pièce, chez Julien Hamelle en (puis chez Durand), sous le titre d'Élégie[1].

« Selon toute vraisemblance, l'oeuvre fut donnée en première audition privée avant sa publication, le 21 juin 1880 lors d'une des soirées que donnait Saint-Saëns dans son domicile de la Rue Monsieur-le-Prince. Une lettre de Fauré à Julien Hamelle datée du 24 juin 1880 mentionne en effet que son «morceau de violoncelle» fut joué à titre privé chez Saint-Saëns et reçut un accueil très favorable[1],[2]. »

Jules Loeb, dédicataire de la première version.
Pablo Casals, pour la seconde version (orchestrale).

Le compositeur a 38 ans le jour de sa création à Paris, le lors d'un concert de la Société nationale de musique. La partition est interprétée par Jules Loëb, professeur au Conservatoire de Paris, qui est aussi son dédicataire[1], accompagné par le compositeur au piano. L'œuvre connaît un tel succès que l'éditeur l'encourage à écrire de nouvelles pièces pour cette forme instrumentale (ce qu’il fera avec deux sonates pour violoncelle et piano).

Le chef d'orchestre Édouard Colonne lui passe également une commande, mais cette fois une version pour violoncelle et orchestre (deux flûtes, deux hautbois, deux clarinettes, deux bassons, quatre cors et cordes)[3], créée en sous la direction du compositeur lors d'un concert de la Société nationale de musique, avec Pablo Casals en soliste.

« En 1880, Fauré s'autorise, pour la dernière fois, l'expression directe de sentiments pathétiques, et l'on verrait volontiers dans cette belle page l'une des dernières manifestations du postromantisme musical en France. »

— Jean-Michel Nectoux[4]

L'Élégie en ut mineur de Gabriel Fauré est l’une des œuvres les plus jouées du répertoire pour violoncelle et piano.

L'éditeur J. Hamelle (Paris) édite en 1897 une transcription de l'Élégie pour violon et piano réalisée par le compositeur[5].

Vincent Penot, clarinette basse solo à l'orchestre de l'Opéra de Paris, a réalisé une transcription pour clarinette basse descendant à l'ut grave et piano[6].

Analyse

Cette œuvre présente une ouverture triste et sombre, et culmine dans une section intense et très lente, qui symbolise le désespoir amoureux. De forme ternaire ABA, le thème, lent et grave, est une longue descente expressive suivie d'un magnifique crescendo mêlant fougue et expression. Ce passage rapide, très technique, ne laisse jamais l'auditeur insensible. Le thème est annoncé à trois reprises par le violoncelle et est développé le long de l'œuvre :


 \relative c' {
  \clef "bass"
  \key c \minor
  \time 4/4
  \tempo "Molto Adagio"
  \once \omit Score.MetronomeMark
  \tempo 4 = 50
   ees4\f d c8[( d) c( g]) |
   bes4 aes g8[( aes) g( ees]) |
   g4_\markup{ \italic sempre \dynamic f} f ees8[( f) ees( c]) |
   ees4 d c2
 }

Utilisation

L'œuvre est utilisée dans de nombreux films pour illustrer, très souvent, des moments mélancoliques ou tristes.

Aux Jeux olympiques d'hiver de 2022, l'œuvre est utilisée par Guillaume Cizeron et Gabriella Papadakis pour une danse libre en patinage artistique ; le couple remporte une médaille d'or sur cette mélodie[7].

Discographie

Cette œuvre connaît de très nombreux enregistrements, dont :

Bibliographie

Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

Références

  1. a b c d et e « Gabriel Fauré, Élégie, Op.24, Monique et Guy FALLOT », sur notrehistoire.ch (consulté le ).
  2. Gabriel Fauré et Jean-Michel Nectoux, Correspondance, Paris, Flammarion, , p. 99.
  3. Partition autographe, "Elégie" pour violoncelle et orchestre, op. 14 sur Gallica.
  4. Nectoux 2008, p. 144.
  5. Elégie pour violoncelle transcrite pour violon et piano par Gabriel Fauré. op. 24 sur Gallica.
  6. Vincent Penot, Les classiques de la clarinette basse pour clarinette basse et piano, vol. 1 (les sonates), Clarinet Edition Corinne Detiange, chap. CE.VP.B1.
  7. « JO de Pékin : Papadakis et Cizeron, l’or et la manière », La Croix,‎ (ISSN 0242-6056, lire en ligne, consulté le )
  8. Nectoux 2023, p. 224.
  9. Nicolas Mesnier-Nature, « L'œuvre pour violoncelle et piano de Gabriel Fauré : premier duo entre Xavier Phillips et Cédric Tiberghien », sur ResMusica,

Articles connexes

Liens externes