Sicilienne est composé en mars 1893 à l'origine comme numéro d'une musique de scène pour Le Bourgeois gentilhomme[1]. La partition autographe est écrite à quatre portées en vue d'une orchestration[1], en partie réalisée dans un autre autographe sous forme de bref interlude, « accompagnant peut-être l'une des entrées de ballet qui séparent chaque acte[2] ». Il est à noter que dans cette première orchestration, le thème principal est présenté au hautbois (et non à flûte comme dans l'orchestration postérieure)[3].
La musique de scène était destinée à des représentations de la pièce de Molière à l'Eden-Théâtre (ex Grand-Théâtre) de Paul Porel (qui avait initialement sollicité Camille Saint-Saëns, lequel, occupé à la composition de Phryné, prie son élève Fauré d'accepter la commande), mais le théâtre fait faillite et ferme ses portes ; l'œuvre de Fauré reste alors inachevée[3].
La Sicilienne est aussi orchestrée (pour orchestre de chambre) par Charles Koechlin pour la musique de scène de Pelléas et Mélisande[1] (de Maurice Maeterlinck, traduction anglaise de John William Mackail), donnée en première audition à Londres au Prince of Wales Theatre le sous la direction de Fauré[4]. Elle est ensuite insérée dans la suite d'orchestre de Pelléas et Mélisande, op. 80. Sous cette forme, elle est dédiée à Mme la Princesse Edmond de Polignac et publiée en 1901 par Hamelle. La suite est donnée en première audition (numéros 1, 2 et 4 : Prélude, Fileuse et Molto adagio (mort de Mélisande)) aux Concerts Lamoureux le , puis en première audition complète (avec la Sicilienne en numéro 3) le à la Société des concerts du Conservatoire[4]. La Sicilienne est entendue pour la première fois séparément aux Concerts Lamoureux le sous la direction de Camille Chevillard[1].
« Délicieuse[5] » partition, la Sicilienne, en sol mineur[6], est d'une durée moyenne d'exécution de quatre minutes environ[7],[8].
Walter Willson Cobbett (complété sous la direction de Colin Mason, traduit de l'anglais par Marie-Stella Pâris, édition française revue et augmentée par Alain Pâris), Dictionnaire encyclopédique de la musique de chambre : A-J [« Cobbett's Cyclopedic Survey of Chamber Music »], t. 1, Paris, Robert Laffont, coll. « Bouquins », , 803 p. (ISBN2-221-07847-0).
François-René Tranchefort, « Gabriel Fauré », dans François-René Tranchefort (dir.), Guide de la musique de chambre, Paris, Fayard, coll. « Les Indispensables de la musique », , 995 p. (ISBN2-213-02403-0), p. 317–332.