Marcel Ophuls est le fils du réalisateur juif allemand Max Ophüls et de l'actrice allemande Hildegard Wall[2].
Jeune, il fuit l'Allemagne nazie vers la France, puis les États-Unis, où il verra son père, Max Ophüls, humilié par les studios et les producteurs français et américains, ce qui expliquera ses conflits permanents avec le monde du cinéma (ainsi que ses difficultés à trouver des collaborateurs dans le domaine de la production).
Pendant la période américaine de son père, il fut G.I. et envoyé au Japon. Après avoir assisté de grands noms de la réalisation (John Huston, Julien Duvivier, son père...), il débute assez discrètement dans la réalisation. Jean de Baroncelli, qui avait jugé sans enthousiasme son sketch de L'Amour à vingt ans, « un peu pâlot, mais où on décelait, à défaut d'une forte personnalité, des qualités certaines d'exécution », voit dans Peau de banane« une aimable comédie, absolument dépourvue de prétention », tout en remarquant que « d'un film à l'autre, le talent de Marcel Ophuls ne s'en est pas moins étoffé »[3].
Mais après quelques téléfilms et comédies « sans prétention », Marcel Ophuls change radicalement de voie et de dimension en 1969, avec Le Chagrin et la Pitié : ce documentaire d'investigation sur l'occupation allemande à Clermont-Ferrand et le régime de Vichy, entre 1940 et 1944, fait voler en éclats le mythe résistancialiste. C'est une véritable bombe pour les milieux tant cinématographiques que politiques. Le film est censuré par l'ORTF et n'est diffusé à la télévision qu'après l'arrivée de la gauche au pouvoir en 1981[4]. Il est nommé aux Oscar dans la catégorie du meilleur film documentaire.
2012 : Marcel Ophuls, sa vie, son œuvre, son siècle, documentaire radio de Stéphane Brou, France Inter, 39 épisodes de 10 min, diffusés entre le et le .
Notes et références
↑(en) « Marcel Ophuls », sur www.filmmuseum.at (consulté le ).
↑« Marcel Ophuls : “Le documentaire est un genre étriqué” », Les Inrocks, (lire en ligne, consulté le )
↑« "Peau de banane" », Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le )
↑François Ekchajzer, « Marcel Ophuls : “Je n’aime pas me servir d’une caméra comme d’une arme” », Télérama, (lire en ligne)