Raphaël EsrailRaphaël Esraïl
Raphaël Esrail, né le à Magnésie en Turquie et mort le à Lannion dans les Côtes-d'Armor[1], est un résistant et déporté français. BiographieRaphaël Esrail naît le (18 ans lorsqu'il entre dans la résistance en 1943) à Magnésie en Turquie dans une famille juive qui parle le ladino et le français[2],[3]. Elle émigre à Lyon lorsqu'il a un an et s'établit dans le quartier de la Croix-Rousse. Adolescent, il entre aux Éclaireurs israélites de France où il est confronté à l'arrivée de réfugiés fuyant le nazisme. Pendant l'Occupation, élève à l'École centrale de Lyon, il est recruté par la Résistance juive en pour la confection de faux papiers. Il prend le nom de guerre de Paul Raoul Cabanel et il rapporte à Marcel Gherson dans l'organisation de résistance la Sixième. Le , il se rend au laboratoire de faux papiers installé dans une chambre place des Célestins où oeuvre également Roger Appel, un autre membre de la Sixième. Raphaël n'avait pas été prévenu de son arrestation intervenue la veille qui avait également concernée Boris Bezborodko. Raphaël est arrêté par Francis André dit "Gueule tordue", membre du PPF (Parti populaire français), au service de la Gestapo, dirigée à Lyon par Klaus Barbie. Emmené au siège de la Gestapo, à l'Ecole de santé militaire, torturé, il ne parle pas. Après avoir été emprisonné quelques jours à la prison Montluçon (dans la "Baraque aux Juifs", il est transféré au camp de Drancy où il rencontre Liliane Badour, sa future femme. Ils sont déportés à Auschwitz par le convoi no 67, le (Matricule 173295). Il y survit onze mois. Le , il subit l'évacuation organisée par les SS, d'abord une marche de la mort puis un transport en train dont il parvient à s'évader. Il est repris immédiatement. Il reste quelques jours au camp de Dachau puis il est transféré dans un sous-camp, à Ampfing Waldlager. Le , sous la pression des troupes alliées, ce camp est évacué. Raphaël est libéré par les Américains près du village de Tutzing, le . Il rentre en France en passant par l'hôtel Lutetia à Paris, avant de retourner à Lyon le où il retrouve sa famille dont aucun membre n'a été déporté. Après l'achèvement de ses études, il est ingénieur à Gaz de France où il fait carrière de 1949 à 1988. Il y est longtemps responsable des services de formation. Il ne parle de ses épreuves ni avec son épouse, déportée elle aussi, ni avec le reste de sa famille, ni au-delà. À partir de la fin des années 1980, il se consacre au travail de mémoire initiant des projets en lien avec l'Éducation nationale. Après avoir été secrétaire général de l'Amicale d'Auschwitz depuis le milieu des années 1980, il est président de l’Union des déportés d’Auschwitz à partir de 2008. Il meurt le d'un cancer à l'hôpital de Lannion à l'âge de 96 ans[1]. DistinctionsRaphaël Esrail est nommé chevalier de l'ordre national de la Légion d'honneur, le , puis promu officier, par décret du , et commandeur du même ordre par décret du [4],[5],[6] et il est titulaire, ainsi que son épouse, de la croix de chevalier du mérite de la République fédérale d'Allemagne remise le 22 mars 2013 à l'ambassade d'Allemagne à Paris[7]. PublicationRaphaël Esrail publie en 2017 son témoignage L'espérance d'un baiser :
Notes et références
Liens externes
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