En 1928, la famille Feist s'installe en France, à Eaubonne, en Val-d'Oise[9], passant l'été à Megève, en Haute-Savoie. Comme à Eaubonne, il n'y a pas de communauté juive, les enfants Feist fréquentent l'école publique et reçoivent des cours particuliers en hébreu et en Bible.
À la déclaration de la Seconde Guerre mondiale, en , la famille Feist se trouve à Megève. Étant citoyen allemand, Philippe Feist est arrêté et détenu dans un camp en Normandie, en compagnie des membres de l'ambassade d'Allemagne. Il passe son temps à étudier le Talmud. Le reste de la famille est assigné à résidence à Megève.
En , Philippe Feist recouvre sa liberté et la famille s'installe à Roanne (Loire, Rhône-Alpes). L'ambassade allemande recommande à Philippe Feist de revenir à Paris, car elle ne peut garantir sa sécurité en zone libre et il revient seul à Paris. Dans la capitale, Philippe Feist passe la journée à étudier le Talmud, avec monsieur Chouchani, dans le métro parisien, pour se maintenir au chaud. À la demande du grand-rabbinSchneour Zalman Schneersohn, Philippe Feist vient à Voiron s'occuper de l'administration de la maison d'enfants.
En 1941, Paul Klein (plus tard Moshé Catane) épouse Selma Feist (connue plus tard comme Choulamith Catane), la sœur de Judith Hemmendinger.
Judith Feist
Le , sous le nom de Jacqueline Fournier (elle garde la première lettre de son prénom et nom de famille, JF), elle arrive à Taluyers (Rhône), près de Lyon, dans une ferme-école religieuse[12],[13],[14],[15],[16] sous les auspices des éclaireurs israélites de France, fondée en été 1941 par Frédéric-Shimon Hammel et son épouse. Les élèves de cette école consistent en 22 garçons et 2 filles, munis de faux-papiers.
À Taluyers, Judith rencontre celui qu'elle va plus tard épouser, Claude Hemmendinger. Il est né le à Strasbourg, le fils de Fernand et Alice Hemmendinger. Il a une sœur, Janine, né en 1928. Avant la Seconde Guerre mondiale, Claude Hemmendinger étudie à l'école supérieure de commerce de Montpellier. En 1942, il arrive à Taluyers, ayant choisi le nom de Claude Hamelin (il conserve la première lettre de son prénom et de son nom, CH) et y reste jusqu'en .
À la mi-, la mère de Judith Feist la prévient que son père a été arrêté. Elle veut se réfugier en Suisse avec les deux plus jeunes enfants et demande à Judith de les accompagner. Ils font appel à un passeur qui les amène à Annemasse où il les laisse à leurs sorts. Après avoir passé la frontière franco-suisse, ils sont arrêtés par la police suisse et transférés dans une prison à Genève.
Jacques Samuel. Journal 1939-1945. Une famille juive alsacienne durant la Seconde Guerre mondiale. Présenté et annoté par Katy Hazan et Nicole Samuel-Guinard. En partenariat avec l'Œuvre de Secours aux Enfants. Éditions Le Manuscrit, 2014[21]