Deuxième collaboration entre Mozart et da Ponte après Les Noces de Figaro, le sujet est proposé par le librettiste (selon ses Mémoires[4]) au compositeur à la fin du printemps 1787, pour répondre à une commande du théâtre national de Prague passée en janvier 1787, après le succès de leur ouvrage précédent (une avance de cent ducats ayant été versée).
Mozart travaille à la composition du mois de juillet à la veille de la création (sa célèbre ouverture aurait été ainsi écrite durant la nuit précédant la répétition générale[5]), le au théâtre Nostitz de Prague, par la troupe qui y avait repris Les Noces de Figaro et sous la direction du compositeur. Selon certaines sources, Giacomo Casanova, présent dans la salle, aurait servi pour partie de modèle, voire aurait apporté une contribution au livret[6].
L'œuvre rencontre un immense succès, contrairement à la création viennoise, le au Burgtheater, qui se heurte au goût conservateur du public local (« La musique de Mozart est beaucoup trop difficile pour le chant » écrit le 16 mai le comte Francesco Orsini von Rosenberg(it), intendant du Théâtre impérial[réf. nécessaire]), malgré les modifications effectuées par Mozart : des airs supplémentaires pour le ténor Francesco Morella, interprète de Don Ottavio (« Dalla sua pace », K 540a, composé le 24 avril 1788) et la soprano Catarina Cavalieri (« In quali eccessi … Mi tradì quell'alma ingrata », K 540c, composé le 30 avril) ainsi qu'un duo entre Zerlina et Leporello (« Per queste tue manine » K 540b, composé le 30 avril), la modification du final de l'acte I (fin de l'acte au milieu du quatuor "Non ti fidar o misera"[7]) et la suppression de la scène finale de l'acte II, qui voit revenir tous les protagonistes après la mort de Don Giovanni[8]. Il y eut néanmoins quatorze représentations.
Après sa redécouverte au milieu du XIXe siècle, le succès de cet opéra n'a fait que s'accroître. Le philosophe danois Søren Kierkegaard lui consacra un long passage dans son livre Ou bien... ou bien (1843)[9], parlant d'« une œuvre sans défaut, d'une perfection ininterrompue[10] ». Le Finale dans lequel Don Giovanni refuse de se repentir a été repris par de nombreux philosophes et artistes, dont George Bernard Shaw, qui le parodie dans sa pièce Homme et surhomme (1903).
Lors du centenaire de sa création, l'œuvre aura été jouée 532 fois à Prague, 491 fois à Berlin et 472 fois à Vienne[11]. Au répertoire de la plupart des maisons d'opéras à travers le monde, il était neuvième dans le classement des opéras les plus joués en Amérique du Nord en 2009-2010 selon l'association Opera America, totalisant 269 productions différentes entre 1991 et 2014[12].
Manuscrit
Le manuscrit original, pour sa part, connut une histoire étonnante puisqu'il est aujourd'hui propriété de l’État français. Constance Mozart l'avait cédé en 1800 à l'éditeur de son mari, Johann André. En 1854, le gendre d'André, Streicher, un facteur de pianos, essaya sans succès de le vendre à différents musées avant d'entrer en relation avec Pauline Viardot par l'intermédiaire du pianiste Ernst Pauer. La célèbre cantatrice, qui avait chanté le rôle de Zerline à Saint-Pétersbourg, acquit ainsi le précieux manuscrit pour la somme, considérable à l'époque, de 150 livres. Elle fit confectionner un coffret en bois de thuya et le conserva plus de 50 ans avant de le léguer en 1903 au Conservatoire de musique de Paris. À la suite du transfert, en 1942, des collections de la bibliothèque du Conservatoire au Département de la musique de la Bibliothèque nationale de France, la partition constitue à ce jour l'un des trésors de cette dernière[13],[14].
Argument
L'action se déroule à Séville en Espagne au XVIe siècle. Le livret reprend le mythe du séducteur puni, mythe né dans le contexte du Baroque espagnol. Comme l'explique le musicologue Jean-Victor Hocquard, « si l'époque était mûre, dans les régions de culture germanique, pour l'accueillir avec chaleur, c'est parce qu'il correspondait au romantisme naissant »[15]. La particularité de Don Giovanni est en effet de se situer à la charnière entre l'Ancien Régime et le romantisme anti-rationaliste.
Ouverture
Un grave et solennel Andante correspondant à la scène finale de l'opéra (mais sans les trombones) est suivi par un vif allegro dont le caractère fougueux et puissant symbolise excellemment le personnage impulsif de Don Giovanni dont la seule obsession est la recherche à tout prix du plaisir. Sans aucune pause, Mozart enchaîne la coda de l'ouverture avec la première scène.
Acte I
Le jardin de la maison de Donna Anna, la nuit
Leporello monte la garde devant la maison dans laquelle Don Giovanni s'est introduit afin de forcer Anna, fille d'un haut dignitaire, le Commandeur, et fiancée d'Ottavio (introduction « Notte e giorno faticar »). Soudain, Anna apparaît, poursuivant Don Giovanni. Elle veut savoir qui il est et appelle à l'aide ; le Commandeur survient et provoque en duel l'agresseur, qui le blesse mortellement (« Ah ! Soccorso ! ») puis prend la fuite sans avoir été reconnu. Anna est en état de choc ; Ottavio tente alors de la réconforter, et tous deux jurent de la venger (récitatif « Ma qual mai » et duo « Fuggi, crudele, fuggi ! »).
Une rue près d'une auberge à l'aube
Don Giovanni et Leporello arrivent (récitatif « Orsù, spicciati presto »). Elvira, qu'il a séduite puis abandonnée, apparaît. Don Giovanni ne la reconnaît pas et essaie d'engager la conversation (trio « Ah, chi mi dice mai » et récitatif « Stelle ! che vedo ? »). L'ayant reconnue, il s'esquive, la laissant avec Leporello, qui essaie de la consoler en lui présentant la liste des conquêtes de son maître (air « Madamina, il catalogo è questo »). Elvira fait vœu de vengeance (récitatif et air « In questa forma »).
La campagne, le matin
Une procession de villageois qui préparent le mariage de Masetto et Zerlina apparaît (duo et chœur « Giovinette che fate all'amore »). Don Giovanni remarque Zerlina, qui lui plaît, et se débarrasse du fiancé jaloux (récitatif « La Zerlina senza me non può star » et air « Ho capito »). Resté seul avec Zerlina, il entreprend de la séduire (récitatif « Alfin siam liberati » et duo « Là ci darem la mano »).
Elvira les rejoint et entraîne Zerlina avant qu'elle ne cède (air « Ah, fuggi il traditor »). Don Giovanni rencontre alors Anna et Ottavio. Elvira, de retour, les met en garde contre celui qui l'a abandonnée (quatuor « Non ti fidar »). Don Giovanni répond à ses reproches en essayant de la faire passer pour folle, sans toutefois parvenir à convaincre ses interlocuteurs. Après son départ, Anna pense avoir reconnu en Don Giovanni le meurtrier de son père et raconte l'agression à Ottavio ; celui-ci décide de la venger (récitatif « Don Ottavio, son morta ! » et air « Or sai chi l'onore »). Leporello informe Don Giovanni que les invités pour le mariage sont arrivés, qu'il a réussi à occuper Masetto, mais que le retour de Zerlina a tout compromis. Il a toutefois pu se débarrasser d'Elvira. Don Giovanni, extrêmement insouciant et joyeux (air « Finch' han dal vino »), s'en retourne chez lui.
Le jardin de la maison de Don Giovanni
Zerlina suit Masetto et essaie d'apaiser sa jalousie (récitatif et air « Batti, batti, o bel Masetto »). Don Giovanni les invite tous les deux au bal. Leporello invite aussi Elvira, Ottavio et Anna, qu'il n'a pas reconnus, car ils ont le visage masqué (septuor « Bisogna aver coraggio »).
Une salle de bal chez don Giovanni
Trois airs de danse se succèdent : menuet, contredanse et danse allemande. Don Giovanni entraîne Zerlina à l'extérieur, tandis que Leporello attire l'attention de Masetto. Lorsque Zerlina crie à l'aide, Don Giovanni joue la comédie en poussant Leporello de son épée et l'accuse d'avoir voulu séduire Zerlina. Personne ne le croit, et la foule l'encercle, mais il réussit à s'enfuir.
Acte II
Une rue, la nuit
Leporello veut quitter son maître, mais Don Giovanni le convainc de rester et échange ses vêtements avec les siens (duo : « Va, che sei matto »). Elvira apparaît à son balcon (trio « Ah taci, ingiusto core ! ») et Leporello, déguisé, lui chante une déclaration d'amour. Elle le prend pour Don Giovanni et part avec lui. Celui-ci chante alors une sérénade à la camériste d'Elvira (air « Deh vieni alla finestra »).
Surpris par Masetto et ses amis, le faux Leporello envoie les paysans à la recherche de Don Giovanni, puis bat Masetto avant de se sauver (récitatif et air « Metà di voi qua vadano »). Zerlina rejoint Masetto et le console (air « Vedrai, carino, se sei buonino »).
Devant la maison de Donna Anna
Elvira et Leporello sont rejoints par Ottavio, Anna, Masetto et Zerlina, qui veulent tuer le faux Don Giovanni (sextuor « Sola, sola in buio loco »). Elvira implore leur pitié, et Leporello se démasque. Il demande pitié (air « Ah, pietà ! ») et réussit finalement à s'enfuir. Ottavio voit dans ces événements la preuve que Don Giovanni est bien le meurtrier du Commandeur et promet de le venger (air « Il mio tesoro intanto »). Restée seule, Elvira admet qu'elle aime encore Don Giovanni et renonce à la vengeance (air « In quali eccessi »).
Un cimetière, la nuit
À deux heures du matin, par nuit de pleine lune, Leporello raconte les récents évènements à Don Giovanni, qui rit aux éclats. Une voix provenant d'une statue lui demande de laisser les morts en paix. En outre, la statue annonce que Don Giovanni sera mort avant l'aube. Sur ordre de Don Giovanni, Leporello lit l'inscription à la base de la statue : « Dans ma tombe, j'attends ma vengeance »[17]. Le valet tremble de peur, mais son maître le force à inviter la statue à dîner (duo « O statua gentillissima »). La statue hoche la tête et répond « Oui ».
La chambre sombre de Donna Anna
Anna demande à Ottavio de repousser leur mariage, ce qui l'afflige profondément (air « Crudele »). Peu à peu, elle s'apaise et lui confirme son amour.
Une salle à manger, chez Don Giovanni
Don Giovanni commence son repas pendant que les musiciens interprètent des airs d'opéra (finale « Già la mensa »). Elvira entre et essaie de convaincre Don Giovanni de se repentir (« L'ultima prova »), mais celui-ci se rit d'elle (« Vivan le femmine »). En partant, Elvira pousse un cri d'effroi. Leporello va voir ce qu'il se passe et hurle à son tour, à la vue de la statue du Commandeur qui s'approche et frappe à la porte. Comme son valet terrorisé refuse d'ouvrir, Don Giovanni s'en charge lui-même. Le Commandeur entre (« Don Giovanni, a cenar teco »), mais refuse de s'asseoir à table. Il invite Don Giovanni à dîner : ce dernier accepte et lui serre la main. La statue lui demande alors de se repentir, mais Don Giovanni refuse. Le Commandeur se retire, et Don Giovanni est englouti par les flammes de l'enfer.
Tous les autres personnages entrent, et Leporello leur fait le récit des derniers évènements. Anna consent à épouser Ottavio après le deuil de son père. Elvira décide de se retirer dans un couvent. Zerlina et Masetto vont se marier, tandis que Leporello veut trouver un meilleur maître (finale « Questo è il fin »).
no 5. Chœur « Giovinette che fate all’amore », Zerlina, Masetto, paysans et paysannes (chœur mixte)
no 6. Aria « Ho capito, signor sì » - Masetto
no 7. Duettino « Là ci darem la mano » - Don Giovanni, Zerlina
no 8. Aria « Ah fuggi il traditor » - Donna Elvira
no 9. Quatuor « Non ti fidar » - Don Giovanni, Donna Elvira, Donna Anna, Don Ottavio [Scène coupée en partie dans le livret viennois : cf même remarque pour le final).
no 10. Récitatif accompagné et aria « Or sai chi l'onore » - Donna Anna
no 10a. Aria « Dalla sua pace » - Ottavio (composé à Vienne et ajouté à cette place pour la version viennoise)
no 11. Aria « Fin ch'han del vino » (air dit « du champagne ») - Don Giovanni
no 12. Aria « Batti, batti, o bel Masetto » - Zerlina
no 13. FINALE : « Presto, presto » (incluant le « Trio des masques » - Donna Anna, Donna Elvira, Don Ottavio) - Tous (moins le Commandeur), serviteurs (chœur d'hommes) - Pour la version viennoise Mozart coupa une partie du final (de la même manière que le quatuor "Non ti fidar, o misera") et ceci afin de cadrer avec la censure impériale. De cette manière à Vienne on n'entendit pas du tout le fameux "viva la libertà" [7]
Acte II
no 14. Duo « Eh via buffone » - Don Giovanni, Leporello
no 15. Trio « Ah taci ingiusto core » - Donna Elvira, Don Giovanni, Leporello
no 16. Canzonetta[23] « Deh vieni alla finestra » - Don Giovanni
no 17. Aria « Metà di voi qua vadano » - Don Giovanni
no 18. Aria « Vedrai, carino » - Zerlina
no 19. Sextuor « Sola, sola in buio loco » - Tous moins Don Giovanni et le Commandeur
no 20. Aria « Ah pietà, signori miei » - Leporello (coupé à Vienne)
no 21a. Duo « Per queste tue manine » - Zerlina, Leporello (composé à Vienne et ajouté à cette place pour la version viennoise)
no 21b. Récitatif accompagné « In quali eccessi » et aria « Mi tradì quell’alma ingrata » - Donna Elvira (composé à Vienne et ajouté à cette place pour la version viennoise)
no 22. Duo[24] « O statua gentilissima » - Leporello, don Giovanni, le Commandeur
no 23. Récitatif accompagné et aria « Non mi dir, bell'idol mio » - Donna Anna
no 24. Finale : « Già la mensa è preparata » - Don Giovannni et Leporello / « L'ultima prova » - Donna Elvira, Don Giovannni et Leporello / « Don Giovanni, a cenar teco » - Le Commandeur, Don Giovannni et Leporello / « Ah ! dov'è il perfido ? » - Tous moins Don Giovanni et le Commandeur (Cette dernière scène fut coupée à Vienne[25])
« La mandoline est aujourd'hui tellement abandonnée que, dans tous les théâtres où l'on monte Don Juan, on est toujours embarrassé pour exécuter ce morceau de la sérénade. Bien qu'au bout de quelques jours d'étude un guitariste ou même un violoniste ordinaire puisse se rendre familier le manche de la mandoline, on a si peu de respect en général pour les intentions des grands maîtres, dès qu'il s'agit de déranger en la moindre chose de vieilles habitudes, qu'on se permet presque partout, et même à l'Opéra (le dernier lieu du monde où l'on devrait prendre une pareille liberté), de jouer la partie de mandoline de Don Juan sur des violons en pizzicato ou sur des guitares. Le timbre de ces instruments n'a point la finesse mordante de celui auquel on le substitue, et Mozart savait bien ce qu'il faisait en choisissant la mandoline pour accompagner l'érotique chanson de son héros[26]. »
Principales représentations dans le monde
: création, sous la direction de Mozart lui-même, au théâtre des États de Prague[27], où l'œuvre rencontre un immense succès.
: première représentation à Vienne, dans une version modifiée, avec la troupe du Burgtheater. L'œuvre est rejouée quinze fois dans l'année 1788, avant que l'empereur Joseph II n'assiste qu'à une seule représentation le 15 décembre 1788 ; l'opéra n'est plus rejoué à Vienne du vivant de Mozart, il est en revanche repris dans plusieurs villes d'Allemagne et d'Europe, augurant de son succès à venir.
1811 : représentations en italien, dans la version de Vienne, au Théâtre de l'Impératrice[28] (installé à l'Odéon et qui deviendra, en 1825, le Théâtre-Italien de Paris, qui le jouera jusqu'en 1877
1834 : représentations à l'Opéra de Paris, salle Le Peletier puis salle Ventadour où il restera à l'affiche 209 fois jusqu'en 1874, hormis une interruption de 1844 à 1866
1866 : représentations au Théâtre-Lyrique de Paris en version française
1875 : Don Giovanni fait son entrée au palais Garnier (Opéra de Paris)
: entrée au répertoire de l'Opéra-Comique dans une version française en quatre actes de Louis Durdilly et Charles Gounod
depuis 1991 : au Théâtre national de marionnettes dans la Vieille Ville à Prague
1995 : trilogie Mozart-Da Ponte (Le Nozze Di Figaro, Cosi Fan Tutte et Don Giovanni) par l'Atelier Lyrique de Tourcoing, direction musicale Jean-Claude Malgoire, mise en scène Pierre Constant. Prix de la critique[réf. nécessaire]. Reprise en 2010
juillet 2006 : au festival de Salzbourg durant lequel furent joués les 22 opéras du compositeur à l'occasion du 250e anniversaire de sa naissance
2 juin 2009 : retransmission en direct, en trois dimensions et en son spatialisé (microphone HOA) de la production de l'opéra de Rennes, mise en scène par Achim Freyer et dirigée par Antony Hermus, avec la collaboration d'Orange, du conseil régional de Bretagne et du pôle de compétitivité Images & Réseaux[30]
décembre 2011 : à La Scala de Milan[31]. Avec Peter Mattei (Don Giovanni), Bryn Terfel (Leporello), Anna Netrebko (Donna Anna), Barbara Frittoli (Donna Elvira), Anna Prohaska (Zerlina), Giuseppe Filianoti (Don Ottavio), Kwangchul Youn (le Commandeur), Stefan Kocán (Masetto), sous la direction de Daniel Barenboim ; décors de Michael Levine et mise en scène de Robert Carsen
octobre 2017 : au Grand Théâtre de Luxembourg. Avec Andrè Schuen (Don Giovanni), Nahuel di Pierro (Leporello), Kiandra Howarth (Donna Anna), Yolanda Auyanet (Donna Elvira), Francesca Aspromonte (Zerlina), Julien Behr (Don Ottavio), David Leigh (le Commandeur), Levente Páll (Masetto), sous la direction de Gustavo Gimeno ; décors de Alexandre de Dardel et mise en scène de Jean-François Sivadier[32]
août 2019 : au théâtre antique d'Orange dans le cadre du festival des Chorégies. Avec Erwin Schrott (Don Giovanni), Adrian Sâmpetrean (Leporello), Mariangela Sicilia (Donna Anna), Karine Deshayes (Donna Elvira), Annalisa Stroppa (Zerlina), Stanislas de Barbeyrac (Don Ottavio), Alexey Tikhomirov (le Commandeur), Igor Bakan (Masetto), sous la direction musicale de Frédéric Chaslin ; sur une mise en scène de Davide Livermore
août 2021 : au Grand Palais des Festivals dans le cadre du festival de Salzbourg (Centenaire du Festival de Salzbourg 2021). Avec Davide Luciano (Don Giovanni), Vito Priante (Leporello), Nadezhda Pavlova (Donna Anna), Federica Lombardi (Donna Elvira), Anna Lucia Richter (Zerlina), Michael Spyres (Don Ottavio), Mika Kares (le Commandeur), David Steffens (Masetto), sous la direction musicale de Teodor Currentzis ; sur une mise en scène de Romeo Castellucci[33],[34]
Franz Liszt. Réminiscences de Don Juan (S/G418). Fantaisie sur des thèmes de Don Giovanni. La version originale date de 1841. Liszt en publia une version pour 2 pianos en 1877 (S/G656). Thèmes utilisés : apparition du Commandeur (« Di rider finirai pria dell aurora! » ; duo don Giovanni/Zerlina (« Là ci darem la mano ») suivi de deux variations ; fantaisie virtuose sur l'« air du champagne » (« Fin ch'han dal vino ») ; retour final sur la musique du Commandeur
Nino Rota : Fantasia soppra 12-note del Don Giovanni per piano e orchestra, 1960)
À la fin de l'acte II, Mozart lui-même cite la musique de l'aria de Figaro, « Non piú andrai » des Noces de Figaro, créées dans le même théâtre l'année précédente, à côté de la musique de deux musiciens contemporains : Vicente Martin y Soler et Giuseppe Sarti. L'air est joué par une troupe de musiciens placés sur la scène, qui divertissent don Giovanni, lors du dîner interrompu par la statue du Commandeur.
1936 : Fritz Busch (dir.), John Brownlee (DG), L. Helletsgruber (DE), Ina Souez (DA), K. von Pataky (DO), S. Baccaloni (L), A. Midmay (Z), Orchestre du Festival de Glyndebourne - HMV
↑Le titre complet est littéralement « Le dévoyé puni ou Don Juan ».
L'expression « Don Juan » est passée dans l'usage dans de nombreuses langues pour désigner un personnage séducteur. La traduction littérale qui serait en français « Seigneur Jean » n'est jamais utilisée. Le Don Giovanni de Mozart, bien que chanté en italien, est ainsi parfois titré en France Don Juan (la pièce de théâtre de Molière, écrite et jouée en français, porte quant à elle le titre Dom Juan ou le Festin de pierre : voir l'explication donnée dans l'article Don). On rencontre aussi l'expression « Don Juan de Mozart » comme dans Réminiscences de Don Juan de Mozart (S.418), œuvre pour piano de Franz Liszt ou Le Don Juan de Mozart, livre de Charles Gounod (1890)
↑Sur son catalogue personnel, Mozart indique opera buffa ; sur le livret de Da Ponte, on trouve « dramma giocoso », et sur l'affiche de la création à Vienne, « singspiel ». J. et B. Massin, Wolfgang Amadeus Mozart, Fayard, p. 1048.
↑Mémoires et Livrets, sous la direction de Jean-François Labie, Livre de Poche, coll. Pluriel, 1980.
↑Plusieurs anecdotes circulent à ce sujet : Mozart recevait des amis lorsque l'un d'eux, à minuit lui rappelle qu'il n'a toujours pas écrit l'ouverture de l'opéra qui devait se jouer le lendemain. Mozart feint l'anxiété et se retire immédiatement dans sa chambre où, aidé par sa femme qui lui raconte des histoires pour l'empêcher de s'endormir, il termine l'ouverture en trois heures. Cf. Kobbé, Tout l'opéra, Paris, Robert Laffont, 2000, p. 549. L'orchestre aurait ainsi déchiffré le morceau à vue lors de la générale, sur des copies dont l'encre était à peine sèche[réf. nécessaire].
↑ a et bMarc Vignal, Haydn & Mozart, Fayard, 476 p. (ISBN9782213611105), p. 264
↑De nos jours cette scène est jouée presque systématiquement, bien qu'elle n'apporte rien si ce n'est le futur des personnages. Le trio précédant le final (Commandeur, Don Giovanni, Leporello) reste bien plus dramatique.
↑Même après deux siècles, le théâtre des États a gardé l'assemblage de la scène d'origine de Don Giovanni en place, que l'on peut aussi admirer en une magnifique miniature dans ledit théâtre.
↑Lors de la première, les chanteurs furent applaudis mais la mise en scène et les décors copieusement sifflés par le public. Le lendemain, la presse se faisait l'écho de cet accueil du public de la première ; cf. Piotr Kaminski, Mille et un opéras, Fayard.
Brigitte Massin (dir.), Pierre Flinois, Pierangelo Gelmini, Claire Gibault, Stéphane Goldet, Sylvie Hauel, Jean-Charles Hoffelé, Piotr Kaminski, Fernand Leclercq, Jean-Christophe Marti, Isabelle Moindrot, Michel Noiray, Isabelle Rouard, Marie-Aude Roux, Patrick Scemama, Rémy Stricker, Silvia Tuja et Marie Christine Vila, Guide des opéras de Mozart : Livrets — Analyses — Dicographies, Paris, Fayard, coll. « Les Indispensables de la musique », , 1006 p. (ISBN978-2-213-02503-2).
Bernard Baas, « Don Giovanni et les voix du désir », in La Voix déliée, Paris, Hermann, 2010, pp. 351-413.
Florence Badol-Bertrand, « Don Giovanni : un composé détonnant de styles et de moyens dans le cadre de l'opéra buffa ». in Analyse musicale no 40, septembre 2001, p. 4-18.
Jean-Victor Hocquard, Les Opéras de Mozart, Paris, Les Belles Lettres-Archimbaud, 1995.
Pierre Jean Jouve, Le Don Juan de Mozart (1942), Paris, Éditions d’Aujourd’hui, coll. « Les Introuvables », 1977. Réédition, Paris, Christian Bourgois, 1986.
Christine Prost, « Mozart » in Dictionnaire de Don Juan sous la direction de Pierre Brunel, Paris, Robert Laffont, coll. « Bouquins », 1999.
Lorenzo da Ponte, Mémoires et Livrets, sous la direction de Jean-François Labie, Paris, Livre de Poche, coll. « Pluriel », 1980.
Even A. Baker, Alfred Roller's Production Of Mozart's Don Giovanni ─ A Break in the Scenic Traditions of the Vienna Court Opera, New York University, 1993.
Sur Mozart
Alfred Einstein, Mozart, l’homme et l’œuvre, (1945), Paris, Gallimard, 1991, trad. Jacques Delalande.
Jean-Victor Hocquard, La pensée de Mozart, (1958), Paris, Le Seuil, 1991.
Mozart : l'amour, la mort, Paris, Archimbaud/Lattès, coll. « Musiques et musiciens », (1re éd. 1987, Librairie Séguier), 810 p. (ISBN2-7096-1179-1, OCLC264101476, BNF35546538)